Un précédent sans équivalent : une direction traditionnelle d’Hébron propose la création d’un émirat indépendant qui reconnaîtrait Israël comme État juif — dans cette même ville considérée comme un bastion du terrorisme du Hamas. Cinq cheikhs influents d’Hébron ont signé une lettre dans laquelle ils s’engagent en faveur de la paix et de la reconnaissance d’Israël, et demandent à rejoindre les Accords d’Abraham.
JDN – La ville d’Hébron, photo : Israël Zeev Leventhal
Selon le Wall Street Journal, le cheikh Wadi’ al-Jaabari et quatre autres chefs tribaux d’Hébron ont adressé une demande sans précédent au ministre de l’Économie Nir Barkat, dans laquelle ils proposent de rompre avec l’Autorité palestinienne et de rejoindre les Accords d’Abraham.
« Nous voulons coopérer avec Israël », a déclaré le cheikh Jaabari.
« Nous voulons une coexistence. »
La lettre à Barkat : « Une reconnaissance mutuelle entre Israël et l’émirat d’Hébron »
La lettre, transmise au ministre Nir Barkat — qui a accueilli les cheikhs à son domicile et les a rencontrés plus de dix fois depuis février — détaille leur proposition : « L’émirat d’Hébron reconnaîtra Israël comme l’État-nation du peuple juif, et Israël reconnaîtra l’émirat d’Hébron comme représentant des habitants arabes du district d’Hébron. »
Les cheikhs demandent à Barkat de transmettre la lettre au Premier ministre Benyamin Netanyahou et proposent d’établir un calendrier pour entamer des négociations en vue d’une adhésion aux Accords d’Abraham et de parvenir à un règlement « juste et équilibré ».
Critique virulente des accords d’Oslo et de l’Autorité palestinienne
Dans leur lettre, les cheikhs expriment une critique cinglante des accords d’Oslo, signés dans les années 1990 entre Israël et l’OLP : « Les accords d’Oslo n’ont apporté que des malheurs, la mort, un désastre économique et la destruction. Ils nous ont imposé l’Autorité palestinienne corrompue au lieu de reconnaître la véritable direction traditionnelle et authentique : les tribus. »
Proposition d’emploi pour des milliers de Palestiniens en Israël
Dans le cadre de l’initiative, les cheikhs proposent que 1 000 travailleurs d’Hébron soient autorisés à travailler en Israël à titre d’essai, avec une extension future à 5 000, puis jusqu’à 50 000 selon les promesses de Barkat.
Le travail en Israël constitue une source de revenus essentielle pour de nombreux Palestiniens, mais la plupart des permis ont été gelés après les événements du 7 octobre.
Dans leur lettre, les cheikhs s’engagent à une tolérance zéro envers le terrorisme commis par les travailleurs, en contraste avec la situation actuelle « où l’Autorité palestinienne verse des salaires aux terroristes »
Soutien prudent de Netanyahou
Selon le rapport, le ministre de l’Économie Nir Barkat affirme que l’ancien processus de paix a échoué, et qu’il faut donc adopter « une nouvelle approche ». Il agit avec l’accord du gouvernement israélien, et Netanyahou soutient prudemment l’initiative, mais attend de voir comment elle évoluera.
Maintenant que le cheikh Jaabari rend cette initiative publique, le temps presse, et le projet entre dans une phase critique.
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