Chaleur: la climatisation nous rend-elle malade?

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Hand adjusting temperature on air conditioner with remote control, Working air conditioner for comfort temperature in home at hot summer

«Les patients allergiques le sentent tout de suite»: la climatisation nous rend-elle malade ?

Par Tiphaine Honnet

Mal réglée, orientée dans le mauvais sens ou peu entretenue, la climatisation peut devenir une source réelle d’inconfort, voire un facteur d’infections ORL. Précisions avec une pneumologue-allergologue.

Chaque été, c’est la même rengaine. La chaleur extérieure, surtout en période de canicule, nous pousse à nous précipiter sur la télécommande du climatiseur pour faire baisser le thermostat. Seulement voilà, si la pièce est fraîche comme une grotte, certains symptômes peuvent survenir quelques heures plus tard: nez qui coule, gorge qui gratte ou encore toux persistante. Et forcément, on a tendance à accuser la climatisation d’en être le responsable, mais est-ce vraiment le cas ? Un excès de clim’ peut-il nous rendre malade ou est-ce une idée reçue ?

Les dangers d’une climatisation mal entretenue

Pour la pneumologue-allergologue Madiha Ellaffi, spécialiste des troubles respiratoires du sommeil chez l’enfant et l’adulte, le problème ne vient pas en soi du climatiseur mais plutôt de son mésusage. «Le risque le plus important, c’est quand l’appareil n’a pas été nettoyé depuis longtemps ou est mal entretenu, signale la professionnelle de santé, également présidente de l’association Santé Respiratoire France Occitanie. Des germes peuvent s’y développer, notamment des bactéries comme la légionellose qui peut provoquer une infection entraînant une pneumonie sévère, voire mortelle».

En effet, en cas de dysfonctionnement ou de présence d’eau stagnante dans le système, la climatisation devient alors un véritable propulseur de micro-organismes pathogènes, à l’instar des bactéries mais aussi des moisissures. «Une patiente se plaignait d’avoir sinusite sur sinusite jusqu’à ce qu’elle comprenne que son module de climatisation avait eu un dégât des eaux. Des moisissures s’étaient développées à l’intérieur, et à chaque mise en marche de sa clim’, cela rebrassait les germes dans l’air jusqu’à ses sinus et ses muqueuses respiratoires», explique le Dr Madiha Ellaffi.

Un air brassé qui réveille les allergies

De la même manière, la climatisation peut aussi aggraver les problèmes allergiques en brassant les allergènes présents dans l’environnement. Poussière, poils d’animaux, acariens, pollens… Elle remet en circulation ce qui stagne dans les pièces mal ventilées. «Les patients allergiques le sentent tout de suite. Ils arrivent dans une pièce climatisée, et très rapidement, ça gratte, ça pique, ça tousse», décrit la pneumologue-allergologue.

Attention aux écarts de température

Mais même dans une pièce parfaitement propre, la climatisation peut causer un autre problème de taille. Ce piège, selon le Dr Madiha Ellaffi, ce sont les variations brutales de température, entre l’extérieur très chaud et l’intérieur climatisé. «Cet écart va venir irriter les voies aériennes et les voies respiratoires, déjà légèrement irritées par l’air sec ambiant», précise la spécialiste.

En ce sens, est-il correct de dire que l’on «attrape froid» à cause de ce froid artificiel ? «On peut ressentir des symptômes qui vont être plus une réponse à l’irritation sans qu’il y ait forcément de processus infectieux derrière, précise le Dr Madiha Ellaffi. Selon elle, ces symptômes disparaissent généralement en quelques heures une fois que l’on s’éloigne du climatiseur.

Cependant, dans certains cas, ces irritations peuvent créer un terrain favorable aux infections ORL, plus particulièrement chez les personnes déjà sensibles aux changements de températures. «Dans ce cas, si vous croisez un microbe (ce qui arrive régulièrement), il y a plus de risque qu’il puisse s’installer et se développer dans les voies aériennes», prévient la pneumologue-allergologue.

Les bons réflexes à adopter

Pour s’en prémunir, la professionnelle de santé recommande de limiter cet écart de température entre l’intérieur et l’extérieur à 5-6 degrés maximum. «Par exemple, s’il fait 35°C dehors, il ne faut pas mettre sa clim sur 25°C, c’est trop», recommande-t-elle.

Que faire quand on n’a pas la main sur le thermostat ? «On ne peut pas toujours contrôler la climatisation dans les espaces partagés au travail», reconnaît le Dr Madiha Ellaffi. Pour autant, certains réflexes simples peuvent aider à s’en protéger : ne pas s’asseoir face au flux d’air, éviter qu’il soit dirigé sur le visage, porter une étole légère si l’on sent l’irritation monter. Et chez soi ? On veille à un entretien régulier du système, en vérifiant bien l’absence d’eau stagnante et si besoin, on change régulièrement les filtres.

Qu’en est-il de la chambre à coucher ? On pourrait croire qu’un souffle froid nuit à la tranquillité et à l’immunité du dormeur. Mais d’après la pneumologue-allergologue, c’est souvent l’inverse. «La chaleur est un perturbateur du sommeil. Si on parvient à faire baisser la température de quelques degrés la nuit, on dort bien mieux», assure-t-elle. À condition là encore de ne pas diriger l’air frais sur soi.

Source: /madame.lefigaro.fr
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