Quand le sang des Israéliens est offert aux Gazaouis
2 000 unités de sang livrées à Gaza : Israël au cœur d’une controverse
Mercredi 25 juin, le gouvernement israélien a annoncé avoir livré deux mille unités de sang à la bande de Gaza, suscitant un débat animé au sein de l’opinion publique. Ces livraisons, accompagnées de médicaments et de matériel médical, ont pour but officiel de soutenir le fonctionnement quotidien du système de santé local. L’hôpital Nasser, situé dans le sud du territoire palestinien, est le principal destinataire de cette cargaison humanitaire. Mais ce geste, qualifié d’humanitaire par les autorités, a rapidement cristallisé les tensions sur les réseaux sociaux.
Le Coordonnateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT), organisme en charge de la liaison civile entre Israël et les Territoires palestiniens, a publié un communiqué dans lequel il précise que l’aide comprend « du sang, des médicaments d’urgence, ainsi que des traitements pour les maladies chroniques ». L’objectif affiché est clair : apporter un soutien au système médical de Gaza, très éprouvé par des mois de conflit.
Une réaction virulente en Israël
Malgré le caractère médical de l’opération, la réaction en Israël ne s’est pas fait attendre. Le blogueur Yosef Hadad, personnalité connue pour ses prises de position nationalistes, a vivement critiqué ce qu’il considère comme un acte de faiblesse. Dans un message posté sur ses réseaux, il dénonce l’absence de contrepartie de la part du Hamas : « Avons-nous reçu quelque chose en retour ? Rien. Même pas la moindre information sur nos otages ! » écrit-il.
L’indignation de Hadad repose en partie sur le contexte émotionnel du moment : la livraison de sang coïncidait avec les funérailles de sept soldats israéliens tombés au combat dans la bande de Gaza. Pour lui, cette simultanéité est un affront à la mémoire des victimes, et un symbole d’un État qui, selon lui, « cède à la pression des pays occidentaux ». Il conclut son message sur un ton acerbe : « Après le sang, on leur donne quoi ? Des armes ? »
Magen David Adom (MADA) dément toute implication
Face à la polémique grandissante, le service de presse du Magen David Adom (MADA), équivalent israélien de la Croix-Rouge, a publié un communiqué de clarification. Selon cet organisme, les poches de sang livrées à Gaza ne proviennent pas des banques de sang israéliennes, ni de ses collectes. « Il s’agit de sang fourni par des pays arabes et MADA n’a été en rien impliqué dans le processus de transfert », a tenu à préciser le service d’ambulance et d’urgence.
Cette précision vise à calmer la colère de certains citoyens qui voyaient dans cette aide un détournement des ressources vitales du pays. D’un point de vue logistique, les transferts de ce type sont généralement coordonnés au niveau gouvernemental avec l’aide d’organisations internationales. Mais dans ce cas précis, Israël n’a pas été le donneur, mais seulement le facilitateur d’une livraison venue de l’étranger.
Une aide humanitaire, un enjeu politique
L’aide médicale à Gaza n’est pas nouvelle. Israël, malgré son conflit armé avec le Hamas, a maintenu, sous conditions strictes, des corridors humanitaires pour le passage de nourriture, d’eau, de carburant ou encore de médicaments. Mais le sang représente une aide symbolique et émotionnelle particulièrement forte, surtout en période de guerre.
Du côté des autorités israéliennes, on insiste sur l’aspect humanitaire de l’action, destiné à différencier les civils palestiniens du groupe armé Hamas. « Notre combat est contre le terrorisme, pas contre la population civile », martèle-t-on régulièrement dans les déclarations officielles. Cette ligne est toutefois difficile à maintenir face à une opinion publique divisée, surtout dans un climat tendu par les pertes humaines et les enlèvements en cours.
En toile de fond, cette affaire révèle la complexité du conflit israélo-palestinien : une guerre asymétrique, mêlée de combats, de propagande, de pression diplomatique et d’enjeux moraux. Fournir du sang à Gaza peut apparaître, selon les points de vue, comme un geste d’humanité ou un acte d’incohérence en temps de guerre.
Quoi qu’il en soit, l’épisode souligne les tensions internes croissantes en Israël sur la manière de mener cette guerre prolongée. Entre impératifs humanitaires, intérêts stratégiques et colère populaire, chaque geste — même médical — devient un sujet de discorde.
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