Qui a tiré les leçons du Ghetto de Varsovie ?

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La résistance désespérée et héroïque des jeunes du Ghetto de Varsovie en avril 1943 a éveillé peu de consciences à l’époque sur le génocide des juifs. Et aujourd’hui, avec le ghetto de Gaza, et un génocide, cette fois-ci en direct, ceux qui parlent de liberté et de valeurs, ne semblent pas davantage émus par le nettoyage ethnique en cours.

Pour rappel, le 19 avril 1943, quand les Allemands arrivent pour déporter les derniers habitants de Varsovie, quelques jeunes courageux répondent à l’appel de Mordechaï Anilewicz, 24 ans, chef de l’Organisation juive de combat : « Nous nous battons, non pour la vie, mais pour le prix de la vie ; non pour éviter la mort, mais pour la manière de mourir », explique-t-il.

En prévision de l’affrontement final, les habitants du ghetto se mettent alors à construire des abris souterrains et à creuser des passages entre les immeubles, pour circuler sans être vus. Ils récupèrent quelques armes. Ils attendent l’ultime assaut.

Car, parmi ces derniers occupants, les plus jeunes n’entendent pas se laisser prendre sans résistance. Ils ont entre 14 et 25 ans et l’avenir pour eux n’est même plus une option. Ce sont des enfants qui ont été battus par les SS parce qu’ils tentaient de voler des légumes pour nourrir leur famille. Ce sont des adolescents qui ont parfois assisté à des scènes de cannibalisme . Ce sont des jeunes qui ont grandi parmi les cadavres. L’enfer, ils y vivent déjà.

Alors, ils seront tués les armes à la main.

Quel impact cette première résistance juive d’ampleur aura-t-elle sur les Alliés ? Très limité hélas. À Londres, le Conseil national du gouvernement polonais en exil tentera bien d’éveiller les consciences des décideurs occidentaux : il ne récoltera que de l’indifférence.

Le 12 mai 1943, un membre de ce gouvernement en exil, Samuel Zygelbojm, se suicide pour marquer son indignation. Il avait rédigé quelques jours auparavant le message suivant : 

« La responsabilité du crime d’extermination totale des populations juives de Pologne incombe en premier lieu aux fauteurs du massacre, mais elle pèse indirectement sur l’humanité entière, sur les peuples et les gouvernements des nations alliées qui n’ont, jusqu’ici, entrepris aucune action concrète pour arrêter ce crime… Par ma mort, je voudrais, pour la dernière fois, protester contre la passivité d’un monde qui assiste à l’extermination du peuple juif et l’admet.« 

A quoi servent tous ces mémoriaux, hommages, documentaires et musées, si on reproduit la même indifférence face au ghetto de Gaza et au génocide en cours ?

CAPJPO-Europalestine

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