Alors que l’Autorité des aéroports israéliens annonce un retour progressif à la normale, les perturbations causées par la guerre entre l’Iran et Israël ont profondément désorganisé le trafic aérien mondial. Annulations massives, détournements de vols, allongement des trajets, les compagnies aériennes paient le prix fort de cette nouvelle escalade militaire.
Depuis les frappes israéliennes du 13 juin, le ciel au-dessus de l’Iran et d’une grande partie du Golfe reste déserté. Selon le site Flightradar24, plus de 3 000 vols sont annulés chaque jour dans la région. Et pour ceux qui décollent malgré tout, les itinéraires sont systématiquement modifiés pour éviter la zone. Ces détournements provoquent une hausse des coûts d’exploitation. La raison s’explique par la consommation supplémentaire de carburant, les contraintes liées au temps de travail des équipages et la nécessité de faire escale pour changer de personnel. À cela, ajoutez les retards en cascade qui désorganisent les plannings et la rotation des appareils, habituellement réglée à la minute près.
Hubs paralysés et corridors aériens saturés
À ces coûts s’ajoute un autre facteur : la fermeture temporaire de grands aéroports comme ceux de Dubaï ou Tel-Aviv, qui sont de véritables plaques tournantes du transport international. Leur mise à l’arrêt perturbe l’ensemble du secteur, y compris pour les compagnies américaines, asiatiques et européennes, qui y font transiter vols et passagers. La marge de manœuvre est d’autant plus réduite que l’espace aérien ukrainien est interdit depuis plus de trois ans. Résultat : les couloirs aériens entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique de l’Est deviennent de plus en plus étroits, ce qui complexifie la logistique du secteur.
Les marchés réagissent, les passagers paieront.
Sans surprise, les marchés financiers ont immédiatement réagi. Les actions d’Air France-KLM, Delta ou United ont chuté d’environ 5 % après l’annonce des frappes israéliennes. Et si les compagnies du Golfe sont évidemment touchées, la crise touche désormais l’ensemble du transport aérien mondial. Pour faire face à la situation, le Parlement israélien a étendu une garantie d’État de 8 milliards de dollars aux compagnies étrangères, dans le cadre d’une assurance contre les risques de guerre. Cette mesure s’ajoute aux 6 milliards déjà validés depuis octobre 2023. Mais même avec ce soutien, une hausse des tarifs semble inévitable, en particulier sur les longues distances. Car si la sécurité des passagers reste la priorité, son coût, lui, ne cesse d’augmenter.
La source de cet article se trouve sur ce site