Lancements depuis Shiraz; les dernières ressources de l’Iran

Israël frappe Shiraz secrètement

L’armée israélienne poursuit son intensification militaire à l’intérieur du territoire iranien, en concentrant désormais ses frappes sur des sites sensibles situés à Shiraz, dans le sud du pays. Cette nouvelle phase d’opérations, confirmée par plusieurs sources étrangères, marque un tournant stratégique : elle élargit le champ d’action de Tsahal bien au-delà des zones traditionnelles de Kermanshah ou du Khouzistan, visant des infrastructures de plus en plus éloignées de la capitale iranienne.

Shiraz, située à environ 680 kilomètres au sud de Téhéran, abrite des installations militaires clés du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), en particulier des bases spécialisées dans les missiles balistiques et les drones. La base d’Imam Javad, localisée au nord-est de la ville, est considérée comme un centre névralgique pour la production de ces armements, selon le Centre de recherche et d’éducation Alma, spécialisé dans les enjeux de sécurité au Proche-Orient.

Ce site comporte plusieurs infrastructures souterraines sophistiquées, notamment des silos de lancement camouflés, des systèmes de défense enterrés, et des réseaux de tunnels conçus pour résister aux frappes aériennes. À environ 5 kilomètres au sud de Shiraz, une autre base — en grande partie souterraine — aurait également été utilisée le 1er octobre pour tirer des missiles en direction d’Israël. Cette zone, selon des sources sécuritaires, accueillerait des lanceurs Shahab-3, missiles balistiques à longue portée pouvant menacer des cibles bien au-delà des frontières israéliennes.

La stratégie militaire iranienne dans cette région repose sur la constitution d’une « ceinture défensive » au sud du pays. Ces bases, proches de nations telles que le Koweït, l’Arabie saoudite ou encore les Émirats arabes unis, permettent au régime de Téhéran de maintenir une posture offensive à la fois face à Israël, mais aussi en direction des intérêts américains dans le Golfe. La position géographique stratégique de Shiraz en fait donc un point névralgique à la fois pour la dissuasion et pour la projection militaire iranienne.

Cependant, les dernières opérations menées par l’armée de l’air israélienne et la Direction du renseignement militaire (MID) visent à affaiblir ces bastions. Les frappes israéliennes ont progressivement couvert plusieurs régions clés : d’abord à l’ouest du pays, notamment dans le Khouzistan et à Kermanshah, puis au centre (Natanz, Ispahan), et désormais au sud, avec Shiraz.

Cette dispersion géographique des attaques s’inscrit dans une logique bien pensée : déstabiliser les systèmes d’alerte précoce iraniens et créer un effet de surprise continu. En ciblant des installations dans des zones variées et éloignées les unes des autres, l’objectif est d’empêcher une concentration efficace des défenses iraniennes et de perturber leur capacité de riposte.

Face à cette pression croissante, les analystes militaires estiment que l’Iran est contraint d’activer des systèmes d’armement qui, jusque-là, n’avaient pas été touchés ou exposés. Il s’agirait de plateformes plus modernes, disposant d’un haut niveau de performance, mais également plus précieuses pour Téhéran, et donc plus risquées à mobiliser en pleine crise.

L’évolution du théâtre des opérations montre ainsi que la confrontation entre Israël et l’Iran entre dans une nouvelle phase, plus profonde, plus risquée, et moins prévisible. Si l’armée israélienne continue de mener des opérations préventives sur des cibles considérées comme stratégiques pour le régime iranien, l’ampleur et la complexité des installations visées démontrent aussi la profondeur du dispositif militaire iranien, notamment dans des zones moins médiatisées jusqu’ici comme Shiraz.

Cette dynamique inquiétante pour la stabilité régionale confirme également que l’affrontement ne se joue plus uniquement dans le cadre de frappes ponctuelles, mais s’inscrit dans une stratégie militaire durable. Pour les observateurs, la multiplication des cibles, la sophistication des installations frappées et la pression exercée sur les structures souterraines du CGRI pourraient redéfinir l’équilibre des forces au Moyen-Orient dans les mois à venir.

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