Les déboires des Israéliens bloqués à l’étranger

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Les déboires des Israéliens bloqués à l’étranger
Polémique autour des croisières

Alors que des dizaines de milliers d’Israéliens cherchent désespérément à regagner leur pays en raison de la guerre avec l’Iran, une vive polémique a éclaté autour de la compagnie maritime Mano Shipping. Cette dernière est accusée de rigidité excessive, refusant d’autoriser la revente ou le transfert des billets de croisière vers Israël, même lorsque les passagers initiaux ont pu embarquer sur des vols de sauvetage humanitaires.

Depuis le déclenchement du conflit, plus de 100 000 Israéliens se trouvent coincés à l’étranger, souvent dans des conditions difficiles. Face à la fermeture de nombreux vols commerciaux, les croisières proposées par Mano Shipping entre Chypre et Israël ont constitué l’une des premières options disponibles. Ces traversées, facturées plusieurs centaines d’euros, ont rapidement été réservées par des Israéliens anxieux de rentrer au plus vite.

Mais pour beaucoup, l’espoir d’un retour rapide s’est concrétisé autrement : des vols spéciaux ont été mis en place, priorisant les situations médicales, humanitaires ou familiales. Or, ceux qui ont opté pour ces vols se heurtent désormais à une politique stricte : Mano Shipping interdit toute annulation avec remboursement, et refuse catégoriquement le transfert de billets à d’autres voyageurs, même prêts à payer.

Des navires à moitié vides malgré la demande
Résultat : des places achetées pour plusieurs centaines d’euros restent inutilisées alors que de nombreux Israéliens bloqués à l’étranger cherchent une solution de retour. Une mère de famille, Little, bloquée à Limassol avec trois autres mères israéliennes, témoigne : « Nous avons acheté des billets pour une croisière prévue le 19 juin, mais avons ensuite obtenu des places dans un vol de secours. Nous avons essayé de céder nos billets à d’autres Israéliens dans le besoin, sans succès. »

Selon elle, la compagnie exige des frais d’annulation de 100 %, soit environ 600 euros par personne, et interdit toute modification de nom sur les billets. « Des gens nous supplient de leur vendre nos places : un réserviste, une personne sur le point de se marier. Mais nous ne pouvons rien faire », déplore-t-elle.

Médecins, familles, situations urgentes ignorées
Plusieurs témoignages similaires circulent parmi les passagers concernés. Lear, médecin dans le sud du pays, explique avoir réservé une place dès l’ouverture des inscriptions, avant d’être contactée par le ministère de la Santé pour un vol de retour prioritaire. À sa demande d’annulation ou de transfert, la réponse de la compagnie est restée inflexible.

Chen, une autre passagère, explique que son mari, dépendant d’un traitement médical, avait besoin de rentrer en urgence. « On nous a refusé toute possibilité de revente, même en expliquant notre situation. C’est un traitement incompréhensible en pleine crise nationale », affirme-t-elle.

Mano Shipping se défend
Face à la vague de critiques, Mano Shipping a publié une réponse officielle. L’entreprise affirme suivre les pratiques habituelles du secteur touristique pour les billets non remboursables. Elle souligne que ces conditions sont clairement indiquées lors de la réservation. Par ailleurs, elle invoque la surcharge de travail actuelle, avec des milliers de demandes à gérer chaque jour, pour justifier l’impossibilité d’effectuer des changements.

Toutefois, l’entreprise laisse entendre qu’elle pourrait faire preuve de flexibilité « dans certains cas particuliers, conformément à la loi ». Mais aucune garantie n’a été donnée quant à l’application de cette exception.

Mano Shipping, également connue sous le nom Mano Maritime, est une compagnie israélienne spécialisée dans le transport maritime, basée à Haïfa. Fondée par Moshe Mano (né en 1955), elle appartient au groupe Mano Holdings. La société exploite à la fois des navires de marchandises et des navires de croisière, et figure parmi les principales entreprises de transport et de services en Israël

Un manque de souplesse critiqué
Pour de nombreux Israéliens, cette rigidité est perçue comme un manque de solidarité en pleine crise. Les passagers concernés ne contestent pas le droit à des conditions commerciales strictes, mais s’insurgent contre l’impossibilité de transmettre leurs places à d’autres compatriotes dans le besoin, sans qu’aucun coût ne soit supporté par la compagnie.

Dans un contexte où chaque place disponible est précieuse, et où le pays tente de ramener un maximum de citoyens dans les meilleures conditions, l’attitude de Mano Shipping alimente un sentiment d’injustice. Plusieurs voix s’élèvent pour demander au gouvernement d’intervenir ou de faciliter une solution intermédiaire permettant de maximiser le remplissage des navires tout en répondant aux urgences individuelles.

La tension reste donc vive autour de cette question logistique qui, en période de guerre, dépasse largement les enjeux commerciaux habituels.

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