Une réussite pour le sionisme religieux
Un tournant significatif a été franchi au sein du système judiciaire rabbinique israélien. Lors d’une session tenue entre jeudi et vendredi, sept nouveaux juges religieux (dayanim) ont été nommés à la Grande Cour rabbinique de Jérusalem, dont trois sont issus du courant du sionisme religieux. Cette évolution marque une avancée historique : pour la première fois, plus d’un tiers des membres de la plus haute instance rabbinique en Israël appartiennent à cette mouvance.
Des figures représentatives et influentes
Les trois nouveaux dayanim affiliés au sionisme religieux sont des personnalités éminentes du monde rabbinique israélien.
Le rabbin Yigal Lerer, Av Beit Din de Petah Tikva, est également enseignant à la yeshiva emblématique Mercaz HaRav, un centre d’étude fondé par le rabbin Abraham Isaac Kook, figure majeure du sionisme religieux.
Le rabbin Meir Freeman, Av Beit Din à Jérusalem, est un visage familier dans la capitale et un ancien étudiant des yeshivot sionistes.
Le rabbin Moshe Amsalem, Av Beit Din à Ashdod, dirige la haute yeshiva Tiferet Yisrael Yad Binyamin, réputée pour son approche intégrée entre traditions séfarades et ashkénazes.
Ces nominations ne sont pas isolées. Elles viennent compléter une vague plus large d’intégration : sept autres juges issus du sionisme religieux avaient été nommés récemment dans des tribunaux rabbinique régionaux, témoignant d’un essor constant de l’influence sioniste-religieuse dans les structures halakhiques nationales.
Une alliance entre Torah et société
Le sionisme religieux, à travers ces nominations, confirme sa volonté de reconcilier l’étude traditionnelle de la Torah avec l’engagement actif dans la société israélienne contemporaine. Cette philosophie de « safra ve-sayfa » – la plume et l’épée – valorise à la fois la rigueur intellectuelle et l’implication dans les affaires publiques.
Les nouveaux juges proviennent pour la plupart de yeshivot Hesder, des institutions combinant études talmudiques et service militaire, et incarnent cette double fidélité à la tradition et à l’État.
Soutien politique affirmé
Ces nominations ont été saluées par plusieurs responsables politiques issus du sionisme religieux. Bezalel Smotrich, ministre des Finances et président du Parti sioniste religieux, a déclaré :
« Il est juste que des juges dignes soient nommés pour établir Israël sur sa terre. Ces érudits, qui allient savoir et sens du peuple, participent à la dynamique de notre rédemption nationale. »
Il a également adressé ses remerciements à ses partenaires ministériels, notamment Orit Struk, ministre de l’Immigration et des Missions nationales, pour leur rôle dans la composition du comité de nomination.
De son côté, Orit Struk a souligné l’importance de cette évolution pour le peuple juif dans son ensemble :
« C’est un privilège d’avoir pu modestement contribuer à ce processus. Les nouveaux dayanim sont porteurs d’un esprit de Torah vivante et redemptive. »
Une influence croissante et assumée
L’intégration accrue du sionisme religieux dans l’appareil judiciaire rabbinique reflète une tendance de fond dans la société israélienne. Longtemps considérée comme dominée par les courants ultra-orthodoxes (haredim), la justice religieuse commence à accueillir une pluralité de sensibilités halakhiques.
Ce rééquilibrage répond également à une aspiration de nombreux citoyens religieux-sionistes, qui souhaitent voir leurs valeurs représentées dans les décisions des cours rabbiniques, notamment en matière de droit familial, de conversion ou de litiges communautaires.
Un symbole pour l’avenir
La Grande Cour rabbinique ne se contente pas de juger les affaires religieuses : elle joue un rôle symbolique fort dans l’identité religieuse et nationale d’Israël. Le fait que des figures issues des centres d’étude du sionisme religieux y accèdent en nombre significatif représente une victoire culturelle et institutionnelle, que ses partisans considèrent comme un jalon dans la construction spirituelle de l’État juif.
Ces nominations pourraient aussi ouvrir la voie à un dialogue plus large entre les différents courants du judaïsme israélien, dans un contexte où les débats sur le rôle de la Halakha dans la société contemporaine restent vifs et complexes.
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