Etat Palestinien, le CRIF commence à bouger

Vues:

Date:

Etat Palestinien, le CRIF commence à bouger

Alors que la diplomatie française s’active en vue de la conférence internationale de New York sur la relance du processus de paix au Moyen-Orient, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a exprimé une vive inquiétude. Dans un communiqué publié jeudi, l’organisation exhorte Emmanuel Macron à ne pas reconnaître unilatéralement un État palestinien, avertissant que ce geste risquerait de fragiliser encore davantage une situation déjà instable.

Le Crif estime qu’une telle reconnaissance, dans le contexte actuel, reviendrait à « récompenser le Hamas » et à « condamner la paix ». Selon lui, une décision aussi symbolique que politique, sans garanties concrètes ni accord négocié, serait perçue comme une légitimation d’acteurs qui ne reconnaissent pas le droit d’Israël à exister. « Ce serait une faute morale, diplomatique et politique », insiste l’organisation.

Cette mise en garde intervient quelques jours après des déclarations du président Macron, qui avait affirmé que reconnaître l’État palestinien relevait d’un « devoir moral » mais également d’une « exigence politique ». Toutefois, le chef de l’État avait également évoqué plusieurs conditions nécessaires avant d’envisager un passage à l’acte. Malgré cette prudence verbale, le Crif estime que le calendrier diplomatique actuel ne permet pas d’avancer dans cette direction.

Dans son communiqué, l’organisation souligne que « la France a aujourd’hui la responsabilité de déclarer que les conditions ne sont malheureusement pas réunies » pour reconnaître un État palestinien. Le Crif va plus loin en suggérant qu’une telle reconnaissance, si elle devait être officialisée en juin, constituerait un signal d’opposition claire à Israël. Il évoque même un possible retour des « vieux démons de la politique arabe » de la diplomatie française, sous-entendant un alignement qui serait perçu comme déséquilibré dans le cadre du conflit israélo-palestinien.

Israël n’est pas resté silencieux face à la position française. Suite aux propos de Macron, Jérusalem a accusé le président français de mener une « croisade contre l’État juif », des termes particulièrement durs, révélateurs du climat de défiance qui s’est installé entre les deux capitales sur cette question.

Par ailleurs, le Crif alerte également sur les répercussions internes à la société française. Il estime qu’une reconnaissance de la Palestine, dans le climat actuel, serait vue comme une victoire par certains groupes qu’il qualifie d’« agitateurs », et qui, selon lui, exploiteraient la cause palestinienne à des fins idéologiques. L’organisation pointe notamment La France insoumise (LFI), qu’elle accuse de détourner le débat au détriment de la communauté juive française.

Ces tensions s’inscrivent dans un contexte plus large. Du 17 au 20 juin prochains, la France doit coprésider avec l’Arabie saoudite une conférence à l’ONU destinée à relancer le principe d’une solution « à deux États ». Une initiative qui s’inscrit dans les efforts diplomatiques européens visant à remettre à l’agenda une issue négociée au conflit israélo-palestinien, longtemps marginalisée au profit d’approches bilatérales ou sécuritaires.

Si Emmanuel Macron choisissait de maintenir une ligne favorable à la reconnaissance de l’État palestinien dans ce cadre, cela marquerait un tournant dans la diplomatie française. Une telle démarche, appuyée par des pays arabes et soutenue par certains partenaires européens, viserait à donner un nouveau souffle aux négociations de paix, en fixant un cap politique clair. Mais elle risquerait aussi d’accentuer les fractures, tant sur le plan international qu’au sein même de l’opinion publique française.

La conférence de New York pourrait ainsi devenir un moment charnière dans la définition de la position française pour les mois à venir.

Jforum.fr

La rédaction de JForum, retirera d’office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

La source de cet article se trouve sur ce site

2 Commentaires

  1. Les juifs de cour du Crif étaient à genoux devant le petit macron, risée du Monde.
    Tardivement, ils sont enfin contraints de prendre une distance devant ses postures carrément hostiles au seul état juif au monde, Israël, engagé malgré lui dans un difficile combat, contre un terrorisme barbare qui menace aussi la France.

  2. Le crif a participé à la division de la communauté juive de France. A vouloir privilégier ses relations avec le gouvernement macron, il s’ est discrédité. Ce réveil tardif ne pourra être oublié tant que les positions du crif seront floues et eloignees de notre soutien à Israel.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

PARTAGER:

spot_imgspot_img
spot_imgspot_img