L’avocat Aviad Visoli exige que la conseillère juridique du gouvernement, Me Gali Baharav-Miara, se suspende immédiatement de ses fonctions, après la révélation d’un grave conflit d’intérêts qui pourrait constituer, selon lui, des infractions pénales, notamment de faux témoignage, de fraude et d’abus de confiance.
JDN
Dans sa requête, Me Visoli explique que Baharav-Miara a soumis à la Cour suprême une déclaration sous serment affirmant ne pas entretenir de relations personnelles avec d’anciens chefs du Shin Bet, Nadav Argaman et Ronen Bar. Or, d’après une enquête qu’il a menée, basée sur des publications dans les médias et les réseaux sociaux, Argaman serait l’un des initiateurs d’un projet technologique spécial développé par le Shin Bet, destiné à aider le mari de la conseillère, Tzion Miara, atteint de la SLA, à communiquer par clignement des yeux. Argaman s’est même exprimé à ce sujet dans un reportage diffusé sur la chaîne 12, dans lequel il s’est félicité de cette initiative. Il ressort également de ce reportage et d’autres témoignages que plusieurs membres du Shin Bet, y compris d’anciens directeurs, sont des amis proches de la famille et fréquentent régulièrement leur domicile.
Selon Visoli, la conseillère n’a pas seulement omis de révéler ces liens personnels à la Cour suprême et dans les documents officiels concernant les conflits d’intérêts, mais elle a aussi fourni un faux affidavit à la Cour – ce qui constituerait une infraction pénale grave de faux témoignage, ainsi que de fraude, d’abus de confiance et possiblement d’autres délits.
Une plainte pénale a été déposée récemment à la police israélienne, et une enquête a été ouverte.
Me Visoli insiste sur le fait que tant que la conseillère reste en poste – notamment dans une affaire nécessitant l’intervention du parquet et du procureur de l’État, tous deux subordonnés à elle – elle se trouve dans une situation manifeste et insoluble de conflit d’intérêts, portant atteinte à l’intégrité du système judiciaire et à la confiance du public dans les institutions chargées de faire respecter la loi.
Il exige donc qu’elle se suspende immédiatement de ses fonctions, ou, à tout le moins, qu’elle cesse toute implication dans les affaires impliquant la police, le Shin Bet et le ministère public.
Étant donné qu’une enquête criminelle est en cours, Visoli demande également à Baharav-Miara et à ses subordonnés de s’abstenir de tout contact avec les personnes impliquées dans l’affaire – qu’il s’agisse de la police, du parquet ou du Shin Bet – afin d’éviter toute suspicion de tentative d’entrave à la procédure, ce qui constituerait une infraction pénale supplémentaire.
La conseillère est sommée d’annoncer sa suspension d’ici au dimanche 8 juin 2025, faute de quoi des procédures judiciaires seront engagées, conformément à la loi.
Me Visoli a déclaré : « La conseillère juridique ne peut pas exercer ses fonctions et diriger les poursuites pénales alors qu’elle-même est soupçonnée d’infractions graves – surtout si elle est en position d’entraver l’enquête ou d’influencer ses subordonnés pour le faire. Si le système ne garantit pas sa probité, il perdra la confiance du public. Une copie de la lettre a été transmise aux autorités compétentes, et nous espérons qu’elles agiront sans conflit d’intérêts dans cette affaire. »
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