Roquettes lancées depuis la Syrie

Roquettes lancées depuis la Syrie
Tensions sur le Golan

Frappes israéliennes en Syrie après des tirs de roquettes sur le Golan
Dans la soirée de mardi, un nouvel épisode de tensions a secoué la frontière israélo-syrienne. Deux roquettes ont été lancées depuis le territoire syrien en direction du plateau du Golan, déclenchant immédiatement une réponse militaire de Tsahal. L’armée israélienne a mené des frappes ciblées contre plusieurs infrastructures dans le sud de la Syrie, affirmant que le régime syrien était pleinement responsable des actions menées depuis son territoire.

Les projectiles, tirés à 21h36, ont activé les sirènes d’alerte dans plusieurs localités du Golan. Selon le porte-parole de Tsahal, les deux roquettes ont traversé la frontière mais sont tombées dans des zones non habitées, sans faire de victimes. Toutefois, leur origine a rapidement été revendiquée par deux groupes : les « Bataillons du Martyr Muhammad Deif », une organisation palestinienne peu connue, et le « Front de résistance islamique en Syrie », un mouvement plus ancien, possédant des liens avec l’Iran et le Hezbollah.

Ces groupes opèrent en dehors de l’autorité directe du régime de Damas. Leur implication suggère une dynamique autonome, mais qui n’exonère pas, selon Israël, le gouvernement syrien de toute responsabilité. Tsahal considère que tant que des éléments hostiles peuvent utiliser le territoire syrien pour mener des attaques, le régime en place en porte la charge politique et militaire.

La riposte israélienne ne s’est pas fait attendre. Dans la nuit, des avions de combat ont visé plusieurs positions dans le sud du pays, notamment dans la province de Deraa. Les frappes ont ciblé des dépôts d’armes appartenant au régime syrien. Dans son communiqué, l’armée israélienne a précisé :

« Le régime syrien est responsable de tout ce qui se passe sur son territoire. Tant que des agressions continueront à être lancées depuis la Syrie, il devra en supporter les conséquences. »
La réaction du régime syrien a été prudente mais accusatrice. Le ministère syrien des Affaires étrangères a publié un communiqué condamnant les frappes israéliennes, qu’il qualifie de « violation flagrante de la souveraineté syrienne », tout en affirmant ne pas avoir encore vérifié l’origine des tirs de roquettes. Le régime affirme qu’il ne représente aucune menace pour les pays voisins et que ses priorités actuelles sont le rétablissement de l’ordre et le désarmement des groupes non affiliés à l’État dans le sud du pays.

Le communiqué syrien accuse par ailleurs des « éléments extérieurs » de vouloir alimenter l’instabilité régionale dans le but de servir des intérêts propres. Il appelle la communauté internationale à intervenir pour mettre un terme aux actions israéliennes et favoriser un retour au calme.

Au-delà de l’échange militaire, l’événement pourrait avoir des implications diplomatiques. Des rumeurs évoquaient récemment un possible rapprochement tacite entre Israël et certains acteurs institutionnels syriens. Dans ce contexte, les attaques pourraient aussi avoir pour but de saboter toute tentative de normalisation ou de canal de dialogue émergent entre les deux camps.

Quant aux revendications de responsabilité, elles restent sujettes à caution. Les « Bataillons du Martyr Muhammad Deif » sont pratiquement inconnus du grand public et de la sphère du renseignement, tandis que les déclarations du Front de résistance islamique ont été accompagnées d’une vidéo dont l’authenticité n’a pas été vérifiée. Ces revendications laissent ouverte la question de savoir si ces groupes ont agi de leur propre initiative ou s’ils ont été encouragés par des acteurs tiers.

Cette séquence d’événements souligne à nouveau la fragilité de la région et la difficulté pour les États concernés de contrôler pleinement les groupes armés qui opèrent à leurs frontières. La frontière israélo-syrienne, relativement calme ces derniers mois, pourrait redevenir un point chaud si les tensions persistent ou si d’autres groupes décident d’entrer en scène.

Pour l’heure, aucune nouvelle escalade n’a été rapportée, mais la prudence reste de mise de part et d’autre de la ligne de cessez-le-feu. Les prochains jours diront si l’incident reste isolé ou s’il marque le début d’une nouvelle série de confrontations entre Israël et les factions opérant depuis la Syrie.

Jforum.fr

Similaire