Le Lycée des Métiers du Bois et de l’Habitat d’Aubin participe au concours National de la Résistance, qui s’est recentré sur la Shoah pour 16 élèves de terminale menuiserie et charpente.
La Shoah s’est invitée par le livre de Simon Masbaum, qui a répertorié tous les « Juifs » raflés en Aveyron et transférés dans les camps de la mort, entre 1942 et 1943. 398 au total et seuls 33 d’entre eux sont revenus.
Prise de conscience
C’est sur la base de ce livre que les lycéens ont travaillé, avant d’aller au mois de janvier découvrir le camp de concentration d’Auswitchz où ils ont pu prendre conscience des pires exactions commises par les nazis, au-delà même de l’entendement humain.
Dernièrement, c’est Simon Masbaum qui est venu au Lycée les rencontrer.
« Il y a quelques décennies j’ai croisé Serge Klarsfeld et quand je lui ai posé la question : est-ce qu’il y a eu des juifs raflés en Aveyron ? Il m’a certifié que oui, alors que moi j’étais persuadé du contraire. C’est lui qui m’a dit de fouiller dans les archives, et d’écrire un livre pour la Mémoire des Juifs en Aveyron ». Cela m’a pris 20 ans et c’est sur ce livre que vous avez travaillé ».
Il poursuit « ma famille a été directement concernée par la Shoah, que ce soit du côté paternel ou bien maternel. Mes deux grands-pères sont morts dans les camps. L’un à Neungane et le second à Auswitchz.
Mon père a réussi à s’échapper lors des marches de la mort ».
Un seul survivant sur 185 Aveyronnais déportés
Il explique aux jeunes lycéens comment les Juifs étaient persécutés et pourchassés, dès l’occupation de la France par les nazis aidés par la collaboration du gouvernement de Vichy. Exemple le 26 août 1942, en zone soi-disant libre, la gendarmerie arrête en Aveyron, 176 personnes hommes, femmes et enfants. D’autres se constituent prisonniers, afin de ne pas être séparés de leurs familles. Au total ils étaient 185.
Tous furent expédiés au camp de Rivesaltes avant d’être transférés à Drancy puis déportés ensuite dans différents camps. Un seul a survécu.
Il faut savoir que chaque convoi acheminait 1 200 à 1 300 juifs dans les camps, dans des conditions horribles et inhumaines, et ce trajet n’était que l’antichambre de l’atrocité qui allait se poursuivre dans ces camps ».
Une grosse heure d’intervention pour Simon Masbaum et pas un bruit dans la salle de classe. Les lycéens étaient bouleversés par les explications de Simon Masbaum et l’histoire tragique de sa famille et des déportés.
« On a appris beaucoup de choses sur sa famille et sur celle des déportés, et les différents types de mises à mort qui ont pu exister dans ces camps.
On a également enregistré la collaboration zélée du gouvernement de Vichy… En partie compensé par des actes héroïques de Résistance de la population aveyronnaise qui illustre cette terre d’accueil qu’est notre département ».
JForum.fr avec www.ladepeche.fr
Au centre Simon Masbaum entouré par les jeunes lycéens. / Photo DDM.
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