Espoir fragile pour les otages

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 Espoir fragile pour les otages

Netanyahu évoque une issue possible sur les otages, les familles s’indignent

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a semé l’espoir, mais aussi la confusion et la colère, en déclarant lundi soir qu’il espérait pouvoir annoncer « aujourd’hui ou demain » des nouvelles concernant la libération des otages détenus par le Hamas. Cette annonce, diffusée dans une vidéo soignée, a été perçue comme une avancée significative dans le dossier particulièrement sensible des captifs israéliens. Pourtant, quelques heures plus tard, le bureau du Premier ministre a dû corriger le tir.

Selon ses services, les propos du chef du gouvernement n’annonçaient aucun développement immédiat, mais faisaient plutôt allusion à la poursuite des efforts diplomatiques visant à obtenir un accord. Cette mise au point n’a pas suffi à apaiser l’émotion suscitée, notamment parmi les familles des otages, qui se sentent de plus en plus manipulées.

Des mots lourds de conséquences
Depuis l’attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas, une centaine d’otages israéliens sont retenus à Gaza. Leur sort est un sujet brûlant en Israël, et chaque déclaration des autorités est scrutée avec attention. En affirmant espérer une annonce imminente, Netanyahu a ravivé une attente chez les proches des captifs — attente immédiatement douchée par les précisions de son entourage. L’initiative a donc été interprétée par certains comme une forme de manipulation émotionnelle.

« Ce que Netanyahu a fait ici, c’est du terrorisme psychologique », a écrit Einav Tsengauker, mère de Matan, un jeune homme souffrant de dystrophie musculaire, capturé par le Hamas. Elle accuse le gouvernement de répéter ce type de promesses vagues sans fondement, plongeant les familles dans un cycle douloureux d’espoir et de désillusion. « J’en ai assez. Rendez-moi cet enfant », a-t-elle imploré.

Une communication déjà critiquée
Ce n’est pas la première fois que les déclarations du couple Netanyahu provoquent la colère des familles d’otages. Lors d’un précédent événement officiel, le Premier ministre avait affirmé que jusqu’à 24 otages étaient encore en vie à Gaza. Sa femme, Sara Netanyahu, avait alors corrigé : « Il y en a moins ». Cette remarque, diffusée dans un communiqué à la veille du Yom Hazikaron (le jour du souvenir israélien), avait créé une vague d’indignation.

Le groupe « Quartier des familles pour le retour des kidnappés » avait alors exigé des clarifications urgentes, dénonçant une déclaration pouvant semer « une panique indescriptible dans le cœur des familles ».

Pas d’accord en vue, malgré les efforts
En réalité, les écarts restent importants entre les positions israélienne et celles du Hamas. Selon des sources proches des négociations, aucune entente n’est encore proche, même si des contacts sont maintenus. En Israël, les autorités insistent pour que le Hamas accepte un plan unique en circulation, connu sous le nom de plan Wittkoff.

Par ailleurs, la chaîne Al Jazeera a rapporté qu’un accord de cessez-le-feu temporaire aurait été proposé par un médiateur américain. Ce plan impliquerait un arrêt des combats pendant 60 jours, avec la libération de dix otages répartie en deux phases : cinq dès le premier jour, cinq autres à la fin de la période. Aucun commentaire officiel n’a confirmé cette information côté israélien.

Une opération militaire toujours en cours
Sur le terrain, l’armée israélienne poursuit ses opérations massives à Gaza. Netanyahu a souligné dans une conversation avec un conseiller que « Tsahal mène une opération très puissante » dans la bande côtière, ajoutant que le pays fait face à des accusations « sans fondement » de la part de la communauté internationale.

« Nous faisons tout pour vaincre le Hamas et libérer nos otages », a-t-il réaffirmé. Mais dans un contexte où la confiance des familles est ébranlée, ces paroles semblent de moins en moins convaincantes.

À l’heure où les combats s’intensifient et où les tentatives diplomatiques se poursuivent, le fossé entre la parole politique et l’attente des familles se creuse. En l’absence de faits concrets, les messages d’espoir, même bien intentionnés, risquent de se transformer en sources supplémentaires de frustration et de douleur.

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