Trump débarque à Riyad
Tournée stratégique de Trump dans le Golfe
Le président américain Donald Trump a entamé une visite de quatre jours dans la région du Golfe, centrée principalement sur les opportunités économiques et les investissements à grande échelle, reléguant au second plan les tensions géopolitiques régionales telles que le conflit à Gaza ou le dossier nucléaire iranien.
Arrivé mardi à Riyad, Trump est accompagné d’une délégation impressionnante de dirigeants d’entreprises américaines, dont Elon Musk, PDG de Tesla et conseiller proche du président. Cette première étape se déroule à l’occasion du Forum d’investissement américano-saoudien, un événement destiné à renforcer les liens commerciaux entre les deux pays. Des personnalités de premier plan du monde des affaires, comme Larry Fink (BlackRock) et Stephen A. Schwarzman (Blackstone), y assistent aux côtés de hauts responsables américains et saoudiens.
Économie au cœur de la visite
Le Forum a débuté par une vidéo spectaculaire de rapaces en plein vol, symbole de puissance et d’alliance entre les deux nations. Le ministre saoudien des Investissements, Khalid al-Falih, a salué le dynamisme des relations bilatérales, affirmant que les partenariats entre Riyad et Washington avaient « explosé » au-delà du secteur énergétique, pour toucher à des domaines tels que les nouvelles technologies, les infrastructures et l’innovation.
Les liens entre les deux pays reposent historiquement sur un accord d’échange : pétrole saoudien contre protection militaire américaine. Mais aujourd’hui, ce socle s’élargit à une coopération financière d’une ampleur inédite. En janvier dernier, l’Arabie saoudite s’était déjà engagée à investir 600 milliards de dollars aux États-Unis d’ici quatre ans. Trump, lui, ambitionne de porter ce montant à 1 000 milliards.
Une diplomatie volontairement secondaire
Bien que les tensions géopolitiques restent vives — notamment entre Israël et le Hamas, ou concernant les ambitions nucléaires de l’Iran — ces sujets ne figurent pas au centre de cette tournée. Des sources proches du dossier confirment que Trump devrait éviter les discussions sur la normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite, pourtant un objectif affiché de longue date.
Steve Witkoff, envoyé spécial de Trump au Moyen-Orient, a récemment évoqué des avancées dans le cadre des accords d’Abraham, ces accords signés sous la première présidence Trump par plusieurs pays arabes reconnaissant Israël. Toutefois, l’inflexibilité actuelle du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, notamment sur un cessez-le-feu durable à Gaza ou la création d’un État palestinien, rend peu probable un rapprochement avec Riyad à court terme.
Contrats et controverses
Au-delà des ambitions commerciales, la visite à Riyad pourrait déboucher sur un contrat d’armement majeur. Estimé à plus de 100 milliards de dollars, il porterait notamment sur des avions de transport militaire de type C-130 et d’autres équipements avancés. Ce volet sécuritaire reste un pilier classique de la relation entre les deux pays.
Le programme de la tournée inclut également des étapes au Qatar et aux Émirats arabes unis, avec un même fil conducteur : renforcer la coopération économique. À Doha, un sujet inattendu a émergé : la famille royale qatarie envisagerait d’offrir à Trump un Boeing 747-8 de luxe, susceptible de devenir un nouveau « Air Force One ». Cette offre, si elle se concrétise, serait suivie d’un don symbolique à la future bibliothèque présidentielle de Trump. L’annonce a toutefois fait sourciller plusieurs observateurs, soulevant des questions éthiques sur les intentions et implications d’un tel cadeau.
Des ambitions au-delà du Golfe
En parallèle de cette tournée économique, Trump continue de suivre d’autres dossiers internationaux. Il pourrait se rendre en Turquie en fin de semaine pour participer à d’éventuelles discussions entre les présidents Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, dans le cadre d’efforts visant à apaiser la guerre en Ukraine. Son administration cherche également à mettre en place un nouveau mécanisme d’aide pour Gaza, tout en appelant à une trêve prolongée entre Israël et le Hamas.
Ce déplacement marque la deuxième sortie internationale de Trump depuis son retour à la présidence, après avoir assisté aux funérailles du pape François à Rome. À travers cette tournée, le message est clair : les États-Unis de Trump veulent redevenir un moteur d’investissement et d’influence économique au Moyen-Orient, tout en laissant temporairement de côté les dossiers diplomatiques les plus sensibles.
Jforum.fr
Similaire
La rédaction de JForum, retirera d’office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.
La source de cet article se trouve sur ce site