Donald Trump reconnaîtra-t-il un État palestinien ?
Trump en Arabie saoudite : un sommet chargé d’enjeux diplomatiques
À la mi-mai, Riyad s’apprête à accueillir un sommet diplomatique majeur entre les États-Unis et les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), coïncidant avec la première visite de Donald Trump en Arabie saoudite depuis le début de son second mandat à la présidence américaine. Cet événement rappelle celui organisé le 21 mai 2017, également sous la présidence Trump, et suscite déjà une vague d’anticipations concernant des annonces à fort impact géopolitique et économique.
Lors d’une réunion récente avec le Premier ministre canadien Mark Carney, le président Trump a évoqué une « annonce très importante » à venir. Selon plusieurs sources diplomatiques issues des pays du Golfe, il pourrait s’agir d’une reconnaissance officielle de l’État palestinien par les États-Unis. Cette éventualité, encore hypothétique, ferait l’objet de discussions intenses dans les milieux diplomatiques et médiatiques, d’autant qu’elle exclurait toute implication du Hamas, mouvement islamiste actuellement au pouvoir dans la bande de Gaza.
Une source diplomatique du Golfe, ayant requis l’anonymat, estime que si une telle reconnaissance est annoncée, elle pourrait profondément modifier l’équilibre stratégique au Moyen-Orient. Elle pourrait aussi accélérer le ralliement d’autres nations arabes aux accords d’Abraham, ces traités de normalisation signés entre Israël et plusieurs États arabes depuis 2020.
Cependant, cette perspective n’est pas partagée par tous. Ahmed Al-Ibrahim, ancien diplomate du Golfe, doute qu’une telle décision soit réellement à l’ordre du jour du sommet. Il souligne notamment l’absence remarquée de l’Égypte et de la Jordanie, deux pays historiquement engagés sur la question palestinienne, dont les dirigeants n’ont pas été conviés. Cette omission pourrait indiquer que la cause palestinienne ne figure pas parmi les priorités du sommet.
D’autres observateurs évoquent plutôt des accords économiques d’envergure, potentiellement comparables à ceux signés en 2017, lorsque l’Arabie saoudite avait conclu des contrats de plus de 400 milliards de dollars avec les États-Unis. Depuis, les Émirats arabes unis ont annoncé des investissements supérieurs à 1 000 milliards de dollars aux États-Unis, et Riyad a également accru ses investissements à hauteur de 600 milliards.
La tournée régionale de Donald Trump ne s’arrêtera pas à Riyad : il est prévu qu’il se rende ensuite aux Émirats arabes unis et au Qatar, deux puissances économiques du Golfe dotées de vastes portefeuilles d’investissements à l’étranger, en particulier aux États-Unis.
Parallèlement aux questions diplomatiques et économiques, la coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire civile sera aussi abordée. L’Arabie saoudite prévoit la construction de son premier réacteur nucléaire destiné à la production d’électricité, dans le cadre d’un programme national lancé en 2010. Plusieurs entreprises internationales sont actuellement en lice pour obtenir le contrat de conception et de construction de cette infrastructure stratégique.
Ce développement intervient alors que les Émirats arabes unis, voisins de l’Arabie saoudite, exploitent déjà une centrale nucléaire à Barakah, la seule du monde arabe à disposer de quatre réacteurs opérationnels, en partenariat avec la Corée du Sud.
Enfin, selon l’analyste politique saoudien Ahmed Boushouki, l’annonce à venir pourrait avoir un impact significatif sur les marchés financiers. Il rappelle que Donald Trump a récemment suggéré aux Américains d’investir en Bourse, laissant entendre que les annonces à venir pourraient faire grimper les cours.
En somme, ce sommet pourrait marquer un tournant décisif dans les relations entre Washington et le Golfe, qu’il s’agisse de la question palestinienne, des investissements colossaux ou de la coopération énergétique. L’ampleur des enjeux laisse présager des décisions stratégiques qui pourraient redessiner la carte des alliances régionales.
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