En dépit des engagements publics du gouvernement britannique d’arrêter l’exportation d’armes vers Israël, une enquête fouillée publiée par The Guardian révèle que les livraisons n’ont en réalité jamais cessé.Après l’annonce officielle de la suspension de dizaines de licences d’exportation militaire, le Royaume-Uni a continué à expédier des milliers d’équipements militaires, dont des bombes, des grenades et des missiles.
Alors que le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, affirmait que les licences restantes concernaient uniquement du matériel « défensif » comme des casques et des lunettes de protection, les données du fisc israélien, analysées par plusieurs ONG pro-palestiniennes, indiquent qu’au moins 14 expéditions militaires ont été effectuées depuis octobre 2023, dont 13 par voie aérienne vers l’aéroport Ben Gourion et une par voie maritime jusqu’au port de Haïfa. Cette dernière contenait à elle seule 160 000 articles.
Parmi les biens exportés figuraient 8 630 objets classés sous la catégorie douanière « bombes, torpilles, mines, missiles et munitions de guerre similaires », ainsi que 146 articles désignés comme « chars et autres véhicules blindés de combat ». Le tout pour une valeur d’environ 500 000 livres sterling -plus de 600 000 euros-, et ce, après la suspension officielle décrétée en septembre dernier.
Cette enquête révèle aussi la poursuite des livraisons de pièces pour les avions de chasse F-35, malgré les promesses du gouvernement que ces composants seraient destinés exclusivement à l’entreprise américaine Lockheed Martin.
Face à ces révélations, plusieurs figures politiques britanniques exigent des explications. L’ancien député travailliste John McDonnell a appelé à une enquête complète. Il affirme que si le ministre Lammy a délibérément trompé le Parlement, il devra démissionner. « Le gouvernement a délibérément dissimulé la réalité des livraisons d’armes à Israël. Il est temps que la vérité soit révélée », a-t-il déclaré.
Pour Zarah Sultana, députée de Coventry Sud, « ce rapport explosif prouve que le gouvernement nous a menti sur les armes livrées à Israël, alors qu’elle mène un génocide à Gaza ». Elle accuse Londres d’avoir envoyé non seulement des équipements de protection, mais aussi « des milliers d’armes et de munitions.
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