Qui est derrière l’explosion du navire d’aide humanitaire

Une vive controverse a éclaté après l’attaque d’un navire civil en Méditerranée. Dans la nuit de jeudi à vendredi, un bâtiment transportant de l’aide humanitaire à destination de la bande de Gaza a été pris pour cible à deux reprises par des drones dans les eaux internationales, à une quinzaine de kilomètres des côtes maltaises. L’organisation pro-palestinienne « Freedom Fleet », propriétaire du navire, accuse Israël d’être responsable de ces frappes, qu’elle considère comme une grave violation du droit international.

Le navire, baptisé The Conscience, battait pavillon de Palau. Il avait appareillé mardi depuis la Tunisie et avait fait une escale technique au large de Malte durant une douzaine d’heures. Il naviguait discrètement vers Gaza, dans le cadre d’une opération tenue sous silence médiatique par les organisateurs, dans le but de contourner d’éventuelles tentatives d’interception. À bord se trouvaient douze membres d’équipage et quatre passagers civils. Tous ont pu être secourus à temps après que le navire a lancé un appel de détresse peu après minuit.

L’organisation a publié des images montrant un incendie à bord du bâtiment, provoqué selon elle par deux frappes successives visant la proue, où étaient installés les générateurs. Elle affirme que le navire était sur le point de sombrer après l’explosion, bien que les secours soient parvenus à évacuer les personnes présentes.

L’ONG, connue pour ses actions contre le blocus imposé à Gaza, a déclaré que le navire transportait des fournitures humanitaires ainsi que des militants engagés pour la cause palestinienne. Dans un communiqué, elle appelle la communauté internationale à faire toute la lumière sur cette attaque. « Les autorités israéliennes doivent être sommées de s’expliquer sur ce bombardement d’un navire civil dans les eaux internationales », a déclaré l’organisation. Elle exige également que les diplomates israéliens soient convoqués pour répondre de ces faits qu’elle qualifie de « violations graves du droit maritime et humanitaire ».

Le gouvernement de Malte, de son côté, a confirmé avoir été alerté par un signal de détresse émis depuis le navire. Il précise que l’incident s’est produit en dehors de ses eaux territoriales et qu’il n’a pas autorité pour intervenir militairement dans cette zone. Les services de secours maritimes maltais ont néanmoins coordonné l’évacuation des occupants. Aucune victime n’est à déplorer.

Autre fait marquant : la présence annoncée mais finalement absente de plusieurs personnalités internationales, dont l’activiste écologiste suédoise Greta Thunberg. Selon les informations diffusées par les organisateurs, ces figures publiques devaient embarquer à Malte, mais n’étaient pas encore montées à bord au moment des attaques. Cela alimente les spéculations selon lesquelles le choix du black-out médiatique aurait pu empêcher des pertes humaines plus graves.

Les autorités israéliennes, pour l’heure, n’ont pas réagi officiellement à ces accusations. Aucun État n’a revendiqué l’attaque, et les circonstances exactes restent floues. Toutefois, l’incident survient dans un contexte régional particulièrement tendu, alors que plusieurs initiatives internationales tentent de faire parvenir de l’aide humanitaire à Gaza, malgré les restrictions imposées par Israël, notamment en matière de contrôle maritime.

Cette affaire soulève de nombreuses questions sur la sécurité des missions humanitaires maritimes, mais aussi sur les limites du recours à la force en dehors des zones de conflit officiellement déclarées. L’organisation Freedom Fleet affirme qu’elle poursuivra ses efforts pour briser ce qu’elle décrit comme un « blocus illégal » autour de la bande de Gaza, et appelle à un renforcement de la protection juridique des convois civils en mer.

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