Où est-ce, la Palestine Monsieur Macron ?

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Oui à un État palestinien, sans le Hamas », dit Macron. Mais les Israéliens ne veulent ni de l’un ni de l’autre

Quand on ouvre le Nouveau Dictionnaire amoureux de la géopolitique (Plon), d’Hubert Védrine, et que l’on se porte au mot “Palestine”, que lit-on en premier ? Ceci : « Calvaire. » Car c’est un calvaire politique. Dans l’avion qui le ramenait du Caire où il venait de passer le début de la semaine dernière, Emmanuel Macron a cru bon de confier à un journaliste de France 5 qui enregistrait ses propos : « On doit aller vers une reconnaissance [de l’État palestinien] et donc dans les prochains mois, on ira. » Ce sera même, la date est arrêtée, au mois de juin, lors d’une conférence qu’il coprésidera à New York avec le prince héritier d’Arabie saoudite.

La phrase reproduite ici a été aussitôt saluée par le Hamas. Ce qui a conduit Laurent Wauquiez, le président du groupe parlementaire Droite républicaine et candidat à la présidence du parti LR, à commenter : « Quand la France reçoit les félicitations du Hamas, j’ai honte. » Et Jordan Bardella, président du Rassemblement national (qui était le mois dernier à Jérusalem), a enchaîné : « Reconnaître dès juin un État palestinien, comme le propose Emmanuel Macron, reviendrait à donner au Hamas, mouvement islamiste et terroriste, un statut d’interlocuteur légitime. »

​Une situation acrobatique, aussitôt relevée à Jérusalem

Autant dire qu’Emmanuel Macron s’est placé dans une situation acrobatique, aussitôt relevée à Jérusalem. Il se corrige dès le lendemain : « Je lis ici tout et n’importe quoi sur nos intentions pour Gaza , dit-il. Voici la position de la France, elle est claire : oui à la paix, oui à la sécurité d’Israël, oui à un État palestinien sans le Hamas… » Si elle est « claire » le lendemain, c’est qu’elle ne l’était pas la veille. « Je défends le droit légitime des Palestiniens à un État et à la paix , poursuit- il, comme celui des Israéliens à vivre en paix et en sécurité, l’un et l’autre reconnus par leurs voisins. »

Le problème est que ce sont les Israéliens et personne d’autre qui ont subi le pogrom du 7 octobre 2023 organisé et signé par le Hamas. Ce qui conduit Hubert Védrine à poser la question dans son Dictionnaire « Une nouvelle autorité palestinienne remise sur pied par un autre gouvernement israélien, des Arabes – l’Arabie – devenus moins irresponsables, les Européens, plus courageux,ressortira-t-elle de ce champ de ruines, sous la forme par exemple d’une relance des accords d’Abraham, incluant un État palestinien ? »

​Il a déjà été reconnu par 148 États

Ces accords, qui portent le nom d’Abraham parce que celui-ci s’applique aux trois religions juive, chrétienne et musulmane, avaient été signés à la Maison-Blanche, le 15 septembre 2020, par Israël et les Émirats arabes unis d’une part, Israël et Bahreïn de l’autre, qui se reconnaissaient les uns les autres, sous le parrainage d’un témoin qui ne l’a pas oublié, Donald Trump, à la fin de son premier mandat. On peut être sûr que s’il devait y avoir un jour un nouveau signataire aux accords d’Abraham, la cérémonie n’aurait lieu qu’en présence du protecteur américain, pas d’un signataire français…

Vouloir reconnaître un État palestinien « sans le Hamas », comme dit Emmanuel Macron, qu’est-ce que cela signifie ? Selon la définition d’un État en droit international, celui-ci doit avoir un gouvernement, un territoire, une population et la capacité à « entrer en relation » avec un autre État. Pour les Nations unies, la Palestine recouvrirait la Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza. Or, Israël veille évidemment sur la Cisjordanie, quand Jérusalem-Est est une fiction à côté de Jérusalem reconnue comme capitale d’Israël (notamment par les États-Unis) ; quant à la bande de Gaza, elle est aux mains du Hamas depuis juin 2007. L’État palestinien n’a donc aujourd’hui aucun crédit.

Et pourtant, nous dit l’Onu, sur ses 193 membres, il a déjà été reconnu par 148 États, y compris onze des vingt-sept pays membres de l’Union européenne. Au Conseil de sécurité, sur ses cinq membres permanents, la Russie et la Chine ont reconnu la Palestine (quand c’était l’OLP). Les trois récalcitrants sont les États-Unis, le Royaume-Uni et la France. Cet été, il en restera deux. Tous sont dotés d’un droit de veto. Il suffit d’exercer un seul veto pour protéger l’État d’Israël.

Un peu d’histoire ne fait pas de mal. Nous en sommes là, à cause de Shimon Peres et de Yitzhak Rabin avec les accords d’Oslo signée à Washington le 13 septembre 1993 qui reconnaissait une autorité palestinienne qui a toujours encouragé la haine d’Israël et le terrorisme.

Avant cette signature il y a eu la première intifada le 9 décembre 1987 jusqu’à la signature des accords d’Oslo en 1993. À la suite des accords, une série d’attentats suicides commis par les Arabes de Judée Samarie et surtout de Gaza, mettent ces accords en veille, et seront pratiquement enterrés avec la mort de Rabin.

Au cours de l’été 2000, des négociations sont entreprises par Yasser Arafat (chef historique de l’autorité palestinienne) et le travailliste Ehud Barak, (actuel farouche opposant ) fraîchement élu à la tête du gouvernement israélien (il a succédé à Benjamin Netanyahou en mai) afin de favoriser la création d’un État palestinien. Une détente apparaît possible dans les relations israélo-palestiniennes, ce qui mobilise l’attention de la communauté internationale. De fait, le 4 septembre, après de longues semaines de discussions bilatérales, la signature de l’accord de Charm el-Cheikh actualise les accords de Wye Plantation (23 octobre 1998). Le texte reprend le principe d’un retrait israélien des territoires occupés de Cisjordanie, mais Yasser Arafat refuse toutes les propositions israéliennes, espérant des concessions inacceptables aux yeux d’Israël.

C’est un progrès sensible dans l’hypothèse de la création d’un futur État palestinien souverain. Pour autant, toute l’opinion israélienne n’est pas favorable à l’orientation politique choisie par Ehud Barak. Pire du coté arabe qui accroit ses actes de terrorisme et les déclarations haineuses. Ariel Sharon, chef du Likoud, s’inscrit en faux contre cette politique. Le 28 septembre, il se rend sur l’esplanade du Temple ce qui sera présenté comme étant provocateur pour les Palestiniens dont la haine des juifs interdit toute cohabitation.

Dès le 29 septembre, des heurts opposent les Palestiniens à l’armée israélienne. Les affrontements violents et meurtriers qui s’ensuivent prennent rapidement, en référence à la première intifada (1988-1994), le nom de Seconde Intifada (en arabe : « soulèvement » et qui prend ici le sens, générique, de « résistance »). Depuis les guerres n’ont cessé notamment avec le Hamas à Gaza, 2007, 2009, 2012, 2014 ,2021 et 2023.

À moins d’être totalement stupide, on peut constater qu’il n’y a aucune volonté de paix de la part des Arabes, et donc la reconnaissance de territoires entre les mains de terroristes ne peut en aucun cas se comparer à un état digne de ce nom, d’autant qu’il n’a aucune justification historique, sauf à vouloir à terme la destruction d’un état d’Israël, avec la présence d’un état terroriste en son sein.

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