Elections au Canada; l’antisémitisme au coeur des débats

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Elections au Canada; l’antisémitisme au coeur des débats

Le débat électoral canadien ravive les promesses contre l’antisémitisme

Alors que le climat politique canadien se tend à l’approche des élections fédérales, la lutte contre l’antisémitisme s’impose comme un enjeu central. Lors du débat des chefs anglophones à Montréal, plusieurs leaders politiques ont formulé des engagements clairs pour renforcer la sécurité des communautés juives à travers le pays.

Mark Carney, chef du Parti libéral et candidat à la succession de Justin Trudeau, a mis en avant une proposition forte : criminaliser toute menace ou obstacle à l’accès aux lieux de culte, aux centres communautaires et aux établissements scolaires. Cette déclaration intervient alors que les incidents antisémites se sont multipliés au Canada ces derniers mois, alimentant l’inquiétude parmi les communautés juives.

« À Montréal, à Toronto, dans tout le pays, des citoyens ont peur de se rendre dans leur synagogue, de fréquenter leur centre communautaire ou de laisser leurs enfants à l’école. Cette situation doit cesser », a-t-il déclaré, en appelant à une législation protectrice inspirée des « lois sur les bulles » visant à créer des zones sécurisées autour des établissements vulnérables.

Le député Anthony Housefather, représentant de la circonscription de Mont-Royal, a salué cette prise de position sur le réseau X, soulignant son importance pour les Canadiens juifs. Il a rappelé que des initiatives similaires avaient déjà été mises en place dans des villes comme Vaughan, et qu’une consultation sur des amendements au Code criminel était en cours à Sécurité publique Canada.

Mais cette approche ne fait pas l’unanimité. Des groupes de défense des droits civils, comme l’Association canadienne des libertés civiles, dénoncent ces règlements, affirmant qu’ils pourraient restreindre indûment la liberté d’expression garantie par la Charte canadienne des droits et libertés. À Toronto, des manifestants ont exprimé leur opposition à l’idée lors d’un rassemblement devant l’hôtel de ville.

James Pasternak, conseiller municipal à Toronto, a défendu ces zones de sécurité en accusant certains manifestants d’avoir violé à plusieurs reprises les droits d’autrui, notamment depuis l’automne 2023. Il pointe du doigt « des foules masquées » responsables de multiples incidents autour des institutions juives.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, est lui aussi intervenu sur ce sujet sensible. Il a dénoncé le harcèlement dont sont victimes les communautés juives, qu’il attribue à une minorité islamiste radicale. Blanchet a réclamé un durcissement de la législation pour empêcher l’instrumentalisation de la religion comme couverture pour inciter à la haine ou à la violence.

Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur, a critiqué les libéraux pour ce qu’il qualifie de laxisme migratoire et de politique de division. Selon lui, ces choix ont contribué aux tensions communautaires. Il a réaffirmé sa vision d’un Canada où les nouveaux arrivants laissent leurs conflits d’origine derrière eux. « Unissons-nous pour que chacun se sente en sécurité ici », a-t-il plaidé.

Jagmeet Singh, leader du Nouveau Parti démocratique, a répondu en défendant le droit des Canadiens d’origine étrangère à exprimer leur attachement à leur pays d’origine. Il a aussi intensifié ses critiques sur la politique étrangère canadienne, accusant les conservateurs et les libéraux de minimiser la souffrance palestinienne dans le contexte du conflit entre Israël et le Hamas.

Le débat s’est également élargi aux questions internationales, notamment le rôle de l’Iran dans les événements du 7 octobre. Poilievre a clairement désigné Téhéran comme soutien actif du Hamas, appelant à une réponse ferme contre les groupes terroristes. Carney, de son côté, a mis en avant l’action de son gouvernement en matière d’aide humanitaire et son soutien à une solution à deux États, à condition que celle-ci garantisse la sécurité d’Israël et la viabilité d’un État palestinien.

Sur le terrain politique, les répercussions sont déjà visibles. Le rabbin Saul Emanuel, directeur du Conseil communautaire juif de Montréal, a appelé la communauté à soutenir Poilievre, qu’il décrit comme un allié indéfectible ayant fait preuve de solidarité après les attentats du 7 octobre et les attaques visant les communautés juives au Canada. Il estime que les électeurs juifs pourraient faire la différence dans plusieurs circonscriptions clés.

Poilievre a réagi avec gratitude à cette déclaration, affirmant que les Canadiens juifs ne devraient jamais craindre pour leur sécurité dans leur propre pays. Il a promis que le Parti conservateur resterait toujours un allié de leur liberté et de leur droit à vivre en paix.

À mesure que la campagne électorale progresse, il devient évident que la question de la sécurité des minorités — en particulier de la communauté juive — ne sera pas reléguée au second plan. Pour les candidats, elle est devenue un indicateur crucial de leadership, de cohérence politique et de vision nationale.

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