Le Liban et la Jordanie arrête une vingtaine de terroristes

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Vague d’arrestations au Liban : quel lien avec le réseau de « terroristes » en Jordanie ?

Officiellement, les individus interpellés sont des suspects dans l’affaire des tirs de roquettes contre Israël le mois dernier. Mais le timing interroge. 

Au lendemain de l’annonce par la Jordanie de l’arrestation de 16 individus – dont certains entraînés au Liban – liés aux Frères musulmans et accusés d’avoir planifié des attaques à partir du royaume, Beyrouth a procédé à l’arrestation de plusieurs Palestiniens et Libanais. Selon des informations obtenues par L’Orient-Le Jour, il s’agit d’individus affiliés au Hamas, le mouvement armé palestinien considéré comme l’un des plus puissants au sein du réseau des mouvements fréristes. Une source sécuritaire contactée par notre journal affirme toutefois que ces arrestations sont « surtout » liées aux tirs de missiles non revendiqués le mois dernier depuis le Sud vers Israël, deux événements qui ont failli déraper en nouvelle guerre ouverte au Liban, l’État hébreu ayant procédé à une riposte militaire. « L’enquête se poursuit pour déterminer si un lien existe entre ces individus et les événements en Jordanie », ajoute la source précitée. Dans un communiqué, l’armée libanaise a confirmé l’arrestation d’un groupe de suspects, sans faire de lien avec les incidents en Jordanie. 

Mardi soir, Amman a publié des aveux prononcés par six des individus arrêtés, dont trois ont affirmé avoir visité le Liban dans le cadre de la préparation de l’attaque. « On nous a demandé à moi et un camarade de nous rendre au Liban, où nous devions rencontrer un responsable sur place », indique l’un d’eux. « C’est lui qui gérait l’ensemble du dossier », ajoute-t-il, confirmant les informations selon lesquelles l’opération été pilotée depuis le pays du Cèdre. Une fois à Beyrouth, ajoute le suspect, les deux hommes ont été soumis à un interrogatoire sous détecteur de mensonges avant d’être transférés vers un atelier équipé de machines manuelles et de techniciens près de la capitale, où ils ont suivi une session de formation dans le domaine de la fabrication d’engins explosifs. D’autres suspects relatent avoir rencontré un commandant libanais en Arabie saoudite, sans plus de détails sur son rôle au sein de la cellule.

Dans ce contexte, le président libanais, Joseph Aoun, a contacté mercredi le roi Abdallah II de Jordanie pour faire un suivi sur l’enquête en cours dans les deux pays. Selon un communiqué de Baabda, le général Aoun a appelé le souverain hachémite pour « l’informer des résultats de l’enquête » et a exprimé son « entière disposition à la coordination et à la coopération entre les deux pays ». Le président a chargé le ministre de la Justice, Adel Nassar, de prendre contact avec son homologue jordanien concernant cette investigation, afin d’assurer la fluidité des échanges d’informations et de la coopération avec les services de sécurité libanais. Le ministre a, de son côté, affirmé dans un communiqué avoir confirmé à son homologue jordanien, Bassam Talhouni, lors d’un appel téléphonique, sa pleine disposition à coopérer entièrement avec l’enquête menée par Amman. Selon le texte, M. Talhouni « a salué » cette réponse, « louant la volonté sincère et ferme dont le Liban a fait preuve pour offrir son aide au système judiciaire jordanien ». Selon nos informations, le ministre des Affaires étrangères, Joe Raggi (qui a été ambassadeur du Liban à Amman entre 2020 et 2024), a lui aussi contacté son homologue jordanien Ayman Safadi. La veille, c’est le Premier ministre, Nawaf Salam, qui assurait à la Jordanie le soutien du Liban et sa pleine coopération. 

Ils ont laissé des traces

Une première lecture des événements laisse supposer qu’il existe un lien entre les opérations ayant eu lieu au Liban-Sud et celles planifiées en Jordanie, d’autant que dans les deux affaires, les opérations reposent sur l’emploi de roquettes primitives ; et que dans les deux vagues d’arrestations, l’empreinte du Hamas est évidente. Sans parler du fait que les arrestations au Liban ont eu lieu au lendemain du coup de filet en Jordanie.

Il n’est toutefois pas clair si ces attaques (menées à partir du Liban-Sud mais avortées à Amman) sont motivées par une volonté du Hamas de faire pression sur Israël après la reprise de la guerre à Gaza, ou si le Hezbollah – que l’État libanais jure de désarmer – y est impliqué aux côtés de son frère d’armes. Toutefois, du côté libanais, on assure que la vague d’arrestations de proches du Hamas n’est pas nécessairement liée aux rebondissements en Jordanie. « L’arrestation a eu lieu dans le cadre des efforts pour arrêter les responsables des tirs du mois dernier, assure une source sécuritaire. Nous avons identifié ces suspects en se basant sur des empreintes que l’armée a retrouvées près des plateformes de lancement de roquettes. »

Pour mémoireHezbollah-Jamaa islamiya : de frères d’armes à alliés politiques ?

Le directeur de la Sûreté générale, Hassan Choucair, a affirmé en début de semaine que les six suspects initialement arrêtés dans le cadre de cette affaire ont été « innocentés de toute implication dans l’attaque ». « Notre enquête se poursuit, se contente d’indiquer la source sécuritaire. À ce stade, on ne sait même pas si l’organisation à laquelle ces individus appartiennent est au courant de leurs actions. » Il reste toutefois difficile d’imaginer qu’une opération pareille ait pu être réalisée sous le nez du Hamas, et surtout du Hezbollah.

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