Nous avons appris que BHL n’ira pas à Jérusalem, pour la conférence internationale contre l’antisémitisme, à cause de la présence de la droite française. Face à cette posture, il nous vient une réflexion simple.
Si le peuple Juif a connu un véritable ennemi cruel et barbare, c’est bien le peuple allemand dans son ensemble.
L’Allemagne a sur ses mains et à jamais du sang juif , que toutes les compensations du monde n’effaceront jamais. Ce ne sont pas les quelques petits milliards reçus par Israël, de ce pays, qui viendront dédommager la perte des six millions d’âmes torturées, broyées, brulées, exterminées, et avec elles des vivants paralysés et privés à vie d’une vie normale avec les siens.
L’hébreu, cette langue merveilleuse et unique, d’une intelligence rare, utilise un mot bien à elle pour parler du dédommagement. Ce mot » Tahat תחת » veut dire latéralement en dessous. Ainsi la Bible dit « Ayin Tahat Ayin », ce qui est déformé par une traduction fausse par « œil pour œil ». Tandis que la Bible dit que le dédommagement d’un œil sera toujours en dessous de la vraie valeur d’un œil. Qu’aucune compensation du préjudice d’avoir perdu un œil, ne vaudra réellement sa perte, tout simplement parce que c’est impossible de rendre un œil. Si donc pour un œil, on admet l’impossibilité de le compenser, avec la meilleure volonté du monde, comment serait-il alors possible de compenser la perte d’un homme et à plus forte raison de six millions d’hommes, de femmes et d’enfants.
Et pourtant, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale c’est à coup de petits pas que David ben Gourion a accepté de nouer des liens avec l’Allemagne, pays des bourreaux du peuple Juif. Nous parlons là des années 1960, pas 2045 , soit cent ans après la fin de la guerre. En 1960 une immense partie de la population allemande avait, de loin ou de près, participé à l’extermination du peuple juif.
À cette époque, des Israéliens opposés à ces accords de réparation voulurent assassiner le chancelier Konrad Adenauer, qui échappa de peu à la mort. Le colis piégé explosa dans un commissariat de Munich, tuant le policier chargé de le désamorcer. Cette tentative d’assassinat aurait été organisée par le député du parti Hérout Menahem Begin, qui deviendra Premier ministre d’Israël de 1977 à 1983. Menahem Beguin était en droit de dire qu’aucun pardon au monde, ne pourrait expier cet immense crime dont l’Allemagne sera redevable pour l’éternité.
Donc si on comprend bien, Bernard Henri-Levy serait de ceux, qui comme le Menahem Beguin des années 1960, mettrait le RN au même niveau que l’Allemagne, alors que bizarrement il milite avec Chalom Akchave pour qu’Israël pactise avec le Fatah et le Hamas, dont les mains sont ensanglantées, mais pas avec le RN.
D’un côté nous avons des barbares et des assassins, et de l’autre un parti qui s’amende, mais qui doit porter le lourd fardeau de mots ineptes prononcés par son ancien dirigeant fondateur.
Il y a là un deux poids deux mesures, ce qui est le propre de la gauche.
Nous nageons là en pleine contradiction. Cette contradiction est le fruit d’une posture, que l’on doit au centre gauche, celui-là même qui s’est allié à LFI dans son rejet du RN. Sauf que pas de chance, les masques sont tombés, à Pourim justement. Le vrai visage de LFI s’est affiché, quand elle a voulu humilier les Juifs à travers son affiche qui visait en fait tous les Juifs. C’est l’histoire de Amman, l’ennemi des Juifs du temps d’Esther, qui a été pendu sur l’arbre qu’il avait réservé aux Juifs.
BHL n’est pas un ignorant, il est cultivé. Il connait certainement l’histoire d’Esther, et même celle de Menahem Beguin, et il sait que c’est ce même homme qui a fait la paix avec Sadate. Il doit donc comprendre que son ostracisme à l’égard du RN n’a aucun sens. Le RN s’est amendé. Peut-être pas tous les membres, au même titre que les Allemands de 1960, voire même d’aujourd’hui, mais ses dirigeants oui, ou du moins donnons leur crédit pour leur propos. Qui sommes-nous pour sonder les reins et les cœurs. Et si Dieu ne veut pas la mort du pêcheur, alors ne faisons pas comme la gauche islamogauchiste qui passe son temps à exhumer deux mots ( détail et Durafour) pour bannir des millions d’hommes qui sont aujourd’hui, du moins, à nos côtés.
Quant à sa participation ou non à la conférence contre l’antisémitisme à Jérusalem, c’est vraiment pour le coup « un détail » car la vedette ce sera Jordan Bardella, avec en arrière-plan des drapeaux israéliens, peut-être Yad Vachem et/ou le Kotel. C’est ce qui s’appelle – chez nous – faire Téchouva ( repentir) et cela c’est en soi une victoire.
Moshé COHEN SABBAN
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