Faiblesse déguisée en suffisance
Après la libération des terroristes de prison, l’appétit du Hamas a enflé, et avec lui ses exigences. • L’organisation terroriste a une fois de plus trompé Israël en lui faisant croire qu’elle serait prête à prolonger la première phase sous certaines conditions. •
En pratique, elle a gagné un temps précieux pour restaurer ses capacités, se préparer militairement et continuer à consolider ses positions.
Pendant près d’un mois, le Hamas a prolongé les discussions avec les médiateurs. L’organisation terroriste a une fois de plus trompé Israël. En pratique, le Hamas a gagné un temps précieux en maintenant ses demandes d’un cessez-le-feu permanent et d’un retrait complet de Gaza.
Israël n’a rien reçu en retour et a au moins été contraint de représenter à nouveau une menace militaire crédible. Après plus de 50 jours, l’armée israélienne a effectivement lancé une vague d’attaques à grande échelle dans la bande de Gaza, qui a fait des centaines de morts parmi les Palestiniens, dont la très vaste majorité étaient des terroristes.
Le chef d’état-major Eyal Zamir à Rafah, photo : porte-parole de Tsahal
Les médiateurs des pays arabes avaient également un intérêt évident à prolonger le cessez-le-feu indéfiniment. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi a déclaré cette semaine : « Les tensions régionales » ont causé une perte financière de 800 millions de dollars par mois dans le canal de Suez (du fait des seuls tirs houtis).
Attaques de l’armée de l’air dans la bande de Gaza // Porte-parole de Tsahal
Les activités des Houthis au Yémen ont perturbé la voie de navigation dans la mer Rouge et ont fait de l’Égypte un médiateur intéressé. Et nous voilà au Caire, convoquant d’urgence la direction du Hamas pour des réunions avec les services de renseignements égyptiens suite à la vague d’attaques. Selon des rapports étrangers, les médiateurs arabes tentent désormais d’obtenir la libération de plusieurs otages afin de renouveler le cessez-le-feu.
La réputation du Qatar
Dans le même temps, le Qatar tente de lancer une action internationale contre Israël. Son Premier ministre, Mohammed al-Thani, a exigé des mesures qui forceraient Israël à « adhérer à l’accord de cessez-le-feu et à reprendre les négociations ». Pour l’émirat, c’est sa réputation de médiateur qui est en jeu. Ce ne sera pas le premier embarras que Jérusalem inflige à Doha ces derniers temps. Les Qataris semblent particulièrement préoccupés par leurs relations avec les États-Unis et tentent de s’attirer les faveurs de l’administration Trump par tous les moyens possibles, y compris dans le cadre de négociations pour un accord sur les otages.
Al Thani. Les Qataris sont inquiets, photo : AFP
Il est peu probable que ces tentatives aboutissent à un quelconque progrès vers un accord. Ces dernières semaines, Israël s’est montré prêt à tout pour maintenir l’accord.
Illusion de pouvoir
Mais le Hamas a perdu de vue l’état d’esprit de l’opinion publique israélienne et a sombré dans l’orgueil. L’appétit a gonflé face à la libération massive de terroristes, les poussant à émettre vendredi une offre totalement délirante : un otage vivant et quatre morts en échange de près de deux mois de cessez-le-feu. Ce n’était pas la seule demande : le Hamas l’a liée à un début immédiat de discussions sur la deuxième phase de l’accord.
Quiconque s’accroche à l’accord de l’organisation pour mettre en œuvre cette mesure n’en connaît probablement pas les détails. Les chiffres avancés avec désinvolture par Musa Abu Marzouk, haut responsable du Hamas, il y a quelques semaines, entre 500 et mille terroristes pour chaque personne kidnappée, indiquent que l’organisation exige en réalité que les prisons soient vidées de leurs prisonniers de sécurité. Même dans un tel cas, il est douteux que le Hamas libère le dernier des otages.
Des terroristes du Hamas avant la libération des otages. Photo : Reuters
Il semble que le Hamas ignore également les bouleversements régionaux. Le Hezbollah, qui avait précédemment ouvert le front nord à l’organisation, a par exemple fourni une longue déclaration de condamnation, dans laquelle il dénonçait la guerre d’Israël et appelait la communauté internationale à « agir » pour arrêter l’escalade.
Ni Hezbollah ni Houtis ne sont en capacité de bouger
Ce qui n’a pas été écrit était bien plus important : à Beyrouth, Dahiyya n’a pas promis de lever le petit doigt pour le Hamas. Une autre variable concerne les Houthis, qui subissent ces derniers jours un traitement radical de la part des Américains. Malgré leurs promesses de « continuer à soutenir les Palestiniens », il est douteux qu’ils soient en mesure de les tenir. En d’autres termes, le Hamas est plus vulnérable que jamais, mais plongé dans l’euphorie.
Israël fait le ménage en vue d’un pouvoir alternatif au Hamas
Enfin, la série d’éliminations à Gaza montre que cette fois-ci, Israël se concentre sur les mécanismes de gouvernance, de maintien de l’ordre et de propagande du Hamas et d’autres organisations terroristes. Il s’agit d’une leçon importante et d’une ligne de conduite qui vise apparemment à préparer le terrain pour une alternative au régime du Hamas – qu’il s’agisse d’une version d’un gouvernement militaire ou d’une force de police arabe. Prendre le contrôle de l’aide humanitaire – mine d’or du Hamas – pourrait être un levier de pression supplémentaire sur l’organisation terroriste. C’est seulement de cette manière qu’il sera possible d’avancer vers une décision dans la campagne et le retour des otages qui restent en captivité.
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