Patrick Drahi; la négo commerciale du siècle !

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Patrick Drahi; la négo commerciale du siècle !

Altice : l’accord de l’année

Un tour de force financier vient de secouer le monde des affaires européennes. Le groupe Altice, piloté par le milliardaire franco-israélien Patrick Drahi, a obtenu l’une des réductions de dette les plus spectaculaires jamais enregistrées sur le continent. Un retournement de situation qui soulève autant d’admiration que de questions.

Depuis plus de deux décennies, Patrick Drahi construit méthodiquement son empire. Fondé en 2001, le groupe Altice s’est imposé comme un acteur majeur des télécommunications, notamment à travers le rachat de Numericable, Virgin Mobile, puis SFR. Par la suite, Drahi étend son influence dans les médias avec des acquisitions comme BFM TV et RMC.

Le modèle économique de Drahi repose sur le principe du LBO (Leverage Buy-Out), une stratégie d’investissement consistant à emprunter pour racheter une entreprise, en remboursant ensuite l’emprunt grâce aux profits générés par l’activité acquise. Une mécanique efficace… tant que les conditions de financement restent favorables.

Mais les vents ont tourné. La remontée des taux d’intérêt orchestrée par la Banque centrale européenne pour contenir l’inflation a brutalement changé la donne. Le coût du crédit a grimpé, rendant le poids de la dette d’Altice de plus en plus insoutenable.

En parallèle, les efforts drastiques de réduction de coûts – une marque de fabrique du groupe – ont fini par affecter la performance commerciale. Chez SFR, par exemple, les effectifs ont fondu de 15 000 à un peu moins de 7 000 salariés en une décennie. Mais cette rigueur a aussi contribué à une perte de clients et à un recul des revenus.

Confronté à une équation devenue intenable, Altice décide de vendre une partie de ses actifs : des centres de données et sa branche média. Toutefois, le groupe pose une condition claire : ces liquidités ne serviront à rembourser les créanciers que si ceux-ci acceptent une réduction significative de la dette.

Ce coup de pression provoque la mobilisation des créanciers, qui se regroupent en alliances pour résister. Malgré plusieurs réunions de négociation, aucun compromis ne semble se profiler. Altice riposte en activant un plan B : mettre à l’abri 10 milliards d’euros d’actifs pour les soustraire à d’éventuelles saisies.

Le bluff fonctionne. Craignant de perdre une part substantielle de leurs créances, les principaux créanciers — dont les géants BlackRock, Pimco et Elliott — acceptent finalement d’ouvrir la porte à des discussions plus flexibles. Altice, en habile stratège, règle en parallèle les dettes arrivant à échéance en 2025 pour ces trois acteurs, ce qui apaise les tensions et facilite les négociations.

Le résultat est impressionnant : une réduction de dette de 8,6 milliards d’euros, soit une baisse inédite en Europe dans ce contexte. En contrepartie, les créanciers obtiennent une compensation immédiate de 2,6 milliards d’euros ainsi que 45 % du capital du groupe.

L’opération, bien que coûteuse en parts sociales pour Drahi, lui permet de préserver la direction de son groupe, de relancer une dynamique de croissance et de redorer l’image d’Altice sur les marchés. Les créanciers, quant à eux, récupèrent une partie de leurs fonds, renforcent leur position dans la gouvernance et perçoivent des intérêts plus élevés sur les dettes restantes.

À l’issue de ce bras de fer, difficile de ne pas voir en Patrick Drahi le grand vainqueur. Il a su manœuvrer avec audace et sang-froid pour préserver les fondations de son empire, au moment où tout semblait basculer. Mieux encore, cette opération ouvre désormais la voie à une éventuelle revente du groupe, désormais allégé d’une bonne partie de son fardeau financier — une perspective inenvisageable quelques mois plus tôt.

Cette réussite, obtenue sans aides publiques, illustre aussi le dynamisme entrepreneurial et la capacité d’innovation financière que certains grands capitaines d’industrie – notamment d’origine israélienne – continuent d’incarner sur la scène internationale. Un exemple de résilience et de stratégie qui ne manque pas d’inspiration.

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