Ben-Gvir revient au gouvernement après la fin du cessez-le-feu à Gaza
Retour stratégique au gouvernement
Le paysage politique israélien connaît un nouveau rebondissement majeur. Le parti Otzma Yehudit, dirigé par le député Itamar Ben-Gvir, a officiellement réintégré la coalition gouvernementale ce mardi, après plusieurs semaines d’incertitude et de tractations politiques. Cette décision intervient dans un contexte sécuritaire tendu, alors que l’armée israélienne a repris ses frappes ciblées contre des positions du Hamas et du Jihad islamique palestinien dans la bande de Gaza.
Dans un communiqué commun publié par le Likoud et Otzma Yehudit, les deux formations ont confirmé la réintégration complète du parti nationaliste au sein du gouvernement. Cette manœuvre redonne à la coalition la stabilité nécessaire pour faire adopter le budget national pour 2025 — une échéance cruciale qui menaçait jusque-là la survie même du gouvernement.
Le retour des ministres d’Otzma Yehudit aux postes qu’ils occupaient précédemment est désormais officiel. Itamar Ben-Gvir reprend ses fonctions au ministère de la Sécurité nationale. Yitzhak Wasserlauf, numéro deux du parti, retrouve son rôle de ministre du Développement du Néguev, de la Galilée et de la Résilience nationale. Amichai Eliyahu revient au ministère du Patrimoine. Pendant leur absence, ces fonctions avaient été temporairement confiées au ministre du Tourisme, Haim Katz, à titre de précaution.
Cet accord politique intervient dans une période délicate pour la coalition. Le gouvernement disposait jusqu’à présent d’une majorité fragile, fragilisée davantage par les menaces de certains députés haredim (ultra-orthodoxes) de voter contre le budget, en raison de l’absence d’une loi exonérant les étudiants de yeshiva du service militaire. Le retour des six députés d’Otzma Yehudit change la donne, assurant au gouvernement de Benjamin Netanyahu une marge confortable pour faire adopter le budget, tout en relançant la dynamique parlementaire.
Dans les négociations, un compromis a également été trouvé concernant le vote sur le projet de loi sur les arrangements économiques, qui accompagne traditionnellement le budget national. Ben-Gvir a accepté de s’abstenir lors du vote prévu mercredi à la Knesset, en guise de geste politique, après l’éviction du directeur du Shin Bet, Ronen Bar, et celle de la procureure générale Gali Baharav-Miara — deux figures que Ben-Gvir avait ouvertement critiquées.
Les tensions entre Ben-Gvir et l’appareil judiciaire ne sont d’ailleurs pas nouvelles. En janvier, Baharav-Miara avait adressé un courrier à Netanyahu, indiquant qu’une consultation juridique serait nécessaire pour reconduire Ben-Gvir à son poste, au vu d’accusations d’ingérences inappropriées dans les activités de la police. Cette démarche faisait écho à une série de pétitions déposées devant la Haute Cour de justice réclamant son éviction pour « caractère extrêmement déraisonnable » dans l’exercice de ses fonctions.
Même si la procédure judiciaire avait été suspendue après le départ temporaire de Ben-Gvir, la procureure avait averti qu’elle pourrait être relancée en cas de reconduction. Ce retour en poste ravive donc potentiellement les tensions juridiques à venir.
Mais dans les rangs du gouvernement, le ton est ferme. Le ministre des Communications, Shlomo Karhi (Likoud), a vivement réagi en déclarant sur le réseau X que l’avis de la procureure générale était « non contraignant et sans importance pour un gouvernement élu par le peuple ». Ce type de discours reflète bien la volonté de l’exécutif de s’affranchir de certaines contraintes judiciaires perçues comme des obstacles à la gouvernance.
Ce retour d’Otzma Yehudit peut être vu comme un renforcement stratégique de la cohésion gouvernementale, dans un contexte régional où la sécurité d’Israël reste au cœur des priorités. Les frappes contre les organisations terroristes à Gaza et la nécessité d’une coordination politique solide pour affronter ces menaces rendent indispensable l’unité de la coalition.
Jforum.fr
Similaire
La rédaction de JForum, retirera d’office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.
La source de cet article se trouve sur ce site
Il s’en va et revient quand ça lui chante !