Netanyahou va limoger le chef du Shin Bet

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Netanyahou va limoger le chef du Shin Bet

Netanyahu veut remplacer le chef du Shin Bet : tensions au sommet de la sécurité israélienne

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé son intention de proposer la révocation de Ronen Bar, directeur de l’agence de sécurité intérieure, le Shin Bet, alors que celui-ci mène une enquête délicate touchant plusieurs proches collaborateurs du chef du gouvernement. Cette décision, prise environ 18 mois avant la fin du mandat officiel de Bar, intervient dans un contexte explosif mêlant enjeux politiques, sécurité nationale et suspicion d’ingérence étrangère.

Le cœur du dossier : le « Qatargate », une affaire dans laquelle plusieurs conseillers de Netanyahu sont soupçonnés d’avoir perçu des fonds en provenance du Qatar, alors qu’ils étaient directement impliqués dans la gestion de dossiers hautement sensibles tels que les négociations d’otages avec le Hamas, également soutenu par Doha.

Une décision controversée aux implications politiques
Officiellement, Netanyahu justifie cette initiative par une « perte de confiance persistante » envers Ronen Bar. Toutefois, nombre d’observateurs notent que cette volonté de remplacement intervient au moment où le Shin Bet mène des investigations sur des personnalités clés de l’entourage du Premier ministre. Si les faits sont avérés, ces versements du Qatar pourraient constituer un grave conflit d’intérêts au sommet de l’État.

Normalement, c’est à la police de traiter les affaires criminelles. Mais dans cette affaire, en raison des enjeux sécuritaires majeurs, le Shin Bet a pris la direction de l’enquête. Ce transfert de compétence souligne la gravité potentielle du dossier.

Des obstacles juridiques possibles au limogeage
Le limogeage de Bar pourrait néanmoins se heurter à plusieurs contrepoids institutionnels. Le procureur général, Gali Baharav-Miara, pourrait intervenir et contester la décision du Premier ministre, notamment en raison d’un possible conflit d’intérêts. La Haute Cour de justice pourrait également être saisie par des ONG préoccupées par une éventuelle politisation de l’appareil sécuritaire.

D’ailleurs, des discussions sont déjà en cours dans certains cercles juridiques et associatifs pour envisager une action en justice visant à bloquer cette destitution.

Un successeur déjà pressenti ?
Selon des sources proches du dossier, Netanyahu pourrait proposer « M », actuel adjoint de Ronen Bar, comme successeur. Ce dernier jouit d’une solide réputation au sein du Shin Bet et serait perçu comme un choix professionnel, sans coloration politique apparente. Il aurait d’ailleurs déjà été intégré récemment aux négociations sur les otages à la place de Bar, un signal fort d’un éventuel passage de témoin.

Toutefois, si le Premier ministre décidait de nommer un profil extérieur au Shin Bet, les inquiétudes grandiraient quant à une possible perte d’indépendance de l’agence. Certains redoutent l’arrivée d’un responsable au profil plus politique que sécuritaire, à l’image de l’actuel chef de la police, Daniel Levi, critiqué pour son manque d’expérience en matière de défense.

Ronen Bar maintient sa position
Ronen Bar, de son côté, a rejeté les demandes de démission du Premier ministre. Il a posé deux conditions non négociables à un départ anticipé : la libération de tous les otages israéliens encore détenus par le Hamas, et l’ouverture d’une enquête nationale sur les décisions politiques prises avant et pendant les attaques du 7 octobre 2023.

Bar affirme que Netanyahu aurait sacrifié l’opportunité de sauver des otages au profit d’intérêts politiques internes, notamment pour préserver sa coalition menacée par les pressions du ministre des Finances Betzalel Smotrich.

Il rappelle également que le Shin Bet a reconnu sa responsabilité dans les failles ayant permis l’invasion du Hamas, tandis que le chef du gouvernement, lui, continue de se soustraire à toute évaluation de ses propres décisions dans cette crise.

Préserver l’indépendance des institutions de sécurité
Cette crise institutionnelle révèle un enjeu fondamental : la nécessité de maintenir l’autonomie et la crédibilité des organes de sécurité d’Israël. Le Shin Bet, en tant que pilier de la défense intérieure, doit rester à l’abri de toute instrumentalisation politique. L’intégrité de ses décisions et la confiance du public en son impartialité sont des fondements essentiels de la stabilité nationale.

Israël face à ses responsabilités sécuritaires
Il est capital, pour un pays confronté à des menaces existentielles, que ses institutions de sécurité soient dirigées par des professionnels compétents, respectés, et indépendants. La priorité d’Israël doit demeurer la protection de ses citoyens, la libération des otages, et le renforcement de ses capacités défensives face aux ennemis qui cherchent à l’affaiblir.

Au-delà des tensions politiques, l’intérêt supérieur de l’État d’Israël impose des choix stratégiques, loin des jeux de pouvoir. La sécurité de la nation ne peut être compromise par des considérations partisanes. Elle doit s’appuyer sur des institutions solides, un leadership expérimenté et une vision claire : celle d’un Israël fort, résilient et souverain.

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