Un succès dans le domaine de l’édition génomique à l’Université de Tel- Aviv pourrait révolutionner le traitement du cancer.
Au cours d’une étude révolutionnaire menée sous la direction du Prof. Dan Peer, vice-président pour la recherche et le développement de l’Université de Tel-Aviv, et pionnier mondial des médicaments à base d’ARNm, des chercheurs ont utilisé la technologie CRISPR de « ciseaux génétiques » pour « couper » un gène essentiel des cellules cancéreuses de la tête et du cou, provoquant l’élimination de la moitié des tumeurs chez des souris en 84 jours. Selon les chercheurs, cette approche pourrait être efficace contre de nombreux types de cellules cancéreuses, comme le myélome, le lymphome et le cancer du foie.
Les résultats de l’étude, réalisée par le Dr. Razan Masarwy, du laboratoire du Prof. Peer, ont été publiés dans la prestigieuse revue Advanced Science.
Une nouvelle approche pour le traitement des cancers de la tête et du cou
« Les cancers de la tête et du cou sont fréquents, et se classent au cinquième rang pami l’ensemble des cancers en termes de mortalité », explique le Prof. Peer. « Ce sont des cancers localisés, qui débutent généralement au niveau de la langue, de la gorge ou du cou, et peuvent ensuite métastaser. S’ils sont détectés précocement, un traitement localisé peut cibler efficacement la tumeur. Notre objectif dans cette étude était d’utiliser l’édition génétique pour neutraliser un seul gène spécifique exprimé dans ce type de cancer afin de détruire toute la pyramide cellulaire cancéreuse. Ce gène est le SOX2, spécifique du cancer, également exprimé dans d’autres types de cancer et surexprimé dans ces tumeurs particulières ».
Le Prof. Peer, qui est également directeur du laboratoire de nanomédecine de précision de l’Université de Tel-Aviv, et membre de l’École de biomédecine et de recherche sur le cancer, et ses collègues, sont des pionniers mondiaux du développement de médicaments à base d’ARNm encapsulés dans des particules lipidiques synthétiques imitant les membranes biologiques. Dans cette étude, ils ont synthétisé des lipides spécifiques encapsulant un système CRISPR administré sous forme d’ARN. A la surface de ces particules a été fixé un anticorps ciblant le récepteur d’une protéine appelée EGF, exprimée par les cellules cancéreuses.
L’équipe de recherche de Dan Peer
« Nous avons ciblé l’EGF car les cellules cancéreuses expriment ce récepteur », explique le Prof. Peer. « Grâce à notre système d’administration nanolipidique, nous avons injecté le médicament directement dans la tumeur d’un modèle tumoral et avons réussi à extraire le gène de l’ADN de la cellule cancéreuse grâce aux ciseaux CRISPR. Nous avons observé avec satisfaction l’effet domino que nous avions prédit. Après trois injections espacées d’une semaine, 50 % des tumeurs cancéreuses ont tout simplement disparu après 84 jours, ce qui n’était pas le cas dans le groupe témoin ».
L’UTA, pionnière de l’utilisation de CRISPR pour le traitement du cancer
En 2020, le Prof. Peer et son équipe ont été les premiers au monde à utiliser CRISPR pour couper des gènes de cellules cancéreuses chez des souris. C’est la première fois qu’ils l’appliquent aux cancers de la tête et du cou.
« En général, CRISPR n’est pas utilisé pour le cancer, car on suppose que l’inactivation d’un seul gène ne suffirait pas à détruire toute la pyramide. Dans cette étude, nous avons démontré que certains gènes sont indispensables à la survie d’une cellule cancéreuse, ce qui en fait d’excellentes cibles pour la thérapie CRISPR. Comme les cellules cancéreuses compensent parfois avec d’autres gènes, il est possible que d’autres gènes doivent également être incisés, ou non. Théoriquement, cette approche pourrait être efficace contre de nombreux types de cellules cancéreuses, et nous travaillons déjà sur d’autres types de cancer, notamment le myélome, le lymphome et le cancer du foie ».
DanPeer research team 2
Cette étude a été financée en partie par le projet EXPERT (programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union européenne (convention de subvention n° 825828) et le Fonds Shmunis pour l’édition génétique.
JForum.fr avec www.ami-universite-telaviv.com/
Photos 2. 3. : Le Prof. Dan Peer et l’équipe de recherche
(Crédit : Université de Tel-Aviv)
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