Le silence de plomb des médias sur les massacres d’Alaouites par les sbires de Jolani, en Erdoganistan

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C’est exactement le genre de violence qui devrait attirer l’attention des médias internationaux, mais elle n’a pas reçu l’attention qu’elle mérite.

Un homme porte assistance à ceux qui ont fui les violences dans l’ouest de la Syrie, près de la rivière Nahr El Kabir. Le 11 mars 2025.
(Crédit photo : REUTERS/MOHAMED AZAKIR)

La lâcheté occidentale, qu’incarne la Macronie, choisit Jolani pour faire régner le nouvel ordre terroriste en Syrie

Mardi, l’ampleur des violences et des meurtres qui ont frappé la communauté alaouite sur la côte ouest de la Syrie ces derniers jours a commencé à émerger. À ce jour, on a recensé au moins 973 civils tués et ON s’attend à ce que le bilan réel soit bien plus élevé.

Le bureau de la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU a ajouté que les hommes de mains du nouveau « régime syrien, sur l’égide du MIT turc, ont massacré « des familles entières, y compris des femmes et des enfants, dans la région côtière syrienne dans le cadre d’une série de massacres par discrimination confessionnelle, perpétrés par l’armée djihadiste contre une insurrection menée par les loyalistes de Bachar al-Assad .

L’Occident a poussé un grand soupir de soulagement lorsque les hommes de mains du djihad  ont renversé le régime oppressif d’Assad en décembre par Hay’at Tahrir al-Sham (HTS) et son chef, l’actuel président syrien Ahmed al-Sharaa.

Une commission d’enquête syrienne enquêtant sur les affrontements a déclaré mardi que personne n’était au-dessus des lois et qu’elle chercherait à arrêter et à poursuivre tous les auteurs de ces affrontements.

Reste à savoir s’il s’agit de paroles en l’air ou de déclarations sincères, mais ce qui mérite examen et critique, c’est la manière dont la presse internationale a traité (ou pas)  ces violents affrontements. La Syrie a une histoire confessionnelle sanglante ; ces affrontements ne constituent pas une exception, mais s’inscrivent dans une triste tendance.

Un homme reçoit un enfant couvert d'une couverture d'un autre traversant la rivière Nahr al-Kabir, formant la frontière entre la province occidentale de Lattaquié en Syrie et le nord du Liban dans la région de Hekr al-Daher le 11 mars 2025, alors que des familles de la minorité alaouite de Syrie entrent au Liban pour fuir la violence sectaire (crédit : Fathi AL-MASRI / AFP)

Agrandir l'imageUn homme reçoit un enfant emmitouflé dans une couverture d’un autre traversant la rivière Nahr al-Kabir, formant la frontière entre la province occidentale de Lattaquié en Syrie et le nord du Liban dans la région de Hekr al-Daher le 11 mars 2025, alors que des familles de la minorité alaouite de Syrie entrent au Liban pour fuir la violence sectaire (crédit : Fathi AL-MASRI / AFP)

Les Alaouites, bouc-émissaires désignés d’une pseudo réunification nationale sur le papier ?

Sharaa a signé lundi un accord avec les Forces démocratiques syriennes (FDS), un groupe que les Kurdes dirigent et que les États-Unis soutiennent, dans l’est de la Syrie, afin de fédérer un large éventail de groupes politiques, religieux et sociaux. Les FDS contrôlent une grande partie du nord-est de la Syrie et la Turquie d’Erdogan les considèrent comme une organisation terroriste en raison de leurs liens originels avec le PKK kurde. La Turquie s’est dite « prudemment optimiste » quant à l’accord avec les FDS. Un accord entre la Syrie et les Druzes de Soueida, dans le sud, semble également être en bonne voie. Cependant il ne faut confondre en rien les exigences d’une Realpolitik avec les aspirations profondes et se contenter d’un « Wait and See ». 

Soyons clairs : Jolani se couvre les mains du sang d’un millier de personnes au bas mot, lors d’un nettoyage ethnique dévastateur, et l’événement n’a suscité que peu d’échos internationaux. C’est un problème, car l’attention portée à la violence doit être équitablement répartie.

« Génocide » indiscriminé pour des liens avec l’ancien régime

Ce sont les forces mêmes d’al-Shaaraa qui m-nent les attaques contre la communauté minoritaire alaouite, la même confession sectaire à laquelle appartient Assad. La colère est compréhensible ; l’acte est inexcusable. « La situation est désastreuse », a déclaré E., un entrepreneur civil alaouite originaire de la région de Jableh, sur la côte syrienne, à Ohad Merlin du Washington Post.

« Ils tuent des enfants et des femmes. Il y a un nettoyage ethnique ici, ils ne laissent rien derrière eux, ils tuent tout le monde, et tout est filmé », a-t-il ajouté. E. a décrit la situation dans la région côtière comme un ensemble de villes et villages fantômes, dont l(accès a certains est bloqué par les fidèles du nouveau régime.

Ceux restés en Syrie ne sont pas les privilégiés du clan Assad

« Nous avons besoin de quelqu’un pour nous sauver, pour nous soutenir, pour nous aider, pour protéger notre peuple. Nos villes brûlent et les gens ne peuvent pas parler. Avant, sous l’ancien régime, nous vivions dans une pauvreté extrême ; aujourd’hui, nous vivons dans la terreur et la catastrophe. Les Alaouites ont toujours été un peuple pacifique », a-t-il déclaré.

C’est exactement le genre de violence qui devrait attirer l’attention des médias internationaux, mais elle n’a pas reçu l’attention qu’elle mérite. Peut-être parce que la communauté internationale attend toujours de voir les actions de Sharaa et continue de recueillir des données sur ce nouveau dirigeant, ou peut-être parce qu’il est plus facile de tendre l’autre joue lorsque le dirigeant est un homme qui a serré toutes les mains nécessaires sur la scène occidentale, avec Macron comme chef d’orchestre des faux-semblants.

Espérons que la commission d’enquête produira des résultats. « Nul n’est au-dessus des lois. La commission transmettra tous les résultats à l’entité qui l’a lancée, à savoir la présidence et le pouvoir judiciaire », a déclaré Yasser Farhan, porte-parole de la commission, lors d’une conférence de presse télévisée. En attendant, la prudence reste de mise envers nos voisins du nord.

« Discours artificiel »

Lundi, le ministre des Affaires étrangères Gideon Sa’ar a déclaré : « Le discours sur la transition gouvernementale en Syrie est artificiel. Il ne s’agit pas d’un régime démocratiquement élu, mais d’un groupe djihadiste qui a dirigé l’enclave d’Idlib et s’est emparé par la force de nouveaux territoires en Syrie, dont la capitale, Damas. »

Israël doit garder ses cartes secrètes et la communauté internationale doit rester sur ses gardes – ce qu’elle n’a pas su faire correctement lors des affrontements alaouites.

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