La police australienne a annoncé mardi avoir arrêté 14 membres d’un réseau criminel organisé en lien avec une série d’incidents antisémites.
La ville de Sydney, dans l’est de l’Australie, a été le théâtre de nombreux incidents antisémites, notamment des graffitis sur des synagogues, des bâtiments incendiés et des voitures incendiées dans des quartiers juifs.
Lors d’un incident, des explosifs ont été découverts dans une caravane abandonnée, ainsi qu’une « liste de cibles juives ».
Cependant, tout cela étant dit, il semble que les auteurs aient perpétré ces incidents très médiatisés pour gagner la faveur de leurs supérieurs, selon le commissaire adjoint de la police de Nouvelle-Galles du Sud, David Hudson.
« Il s’agissait de semer le chaos au sein de la communauté, de provoquer des menaces, de provoquer de l’angoisse, de détourner les ressources policières de leur travail quotidien pour les obliger à se concentrer sur des questions qui leur permettraient de se livrer à d’autres activités criminelles », a déclaré Hudson aux journalistes lors d’une conférence de presse rapportée par l’AFP après une série de raids lundi soir.
« Aucun des individus que nous avons arrêtés… n’a manifesté la moindre forme d’idéologie antisémite », a-t-il ajouté. « Je pense que ces figures du crime organisé ont profité de l’occasion pour exploiter la vulnérabilité de la communauté juive. »
Des policiers de Nouvelle-Galles du Sud se tiennent près de membres de la communauté juive australienne organisant une cérémonie commémorative pour six otages israéliens dont les corps ont été retrouvés dans la bande de Gaza, à Bondi Beach, à Sydney, le 2 septembre 2024. (David Gray / AFP via Getty Images)
Le danger qui pèse sur les Juifs australiens, qui sont environ 100 000, s’inscrit dans un contexte de tensions déclenchées par l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné des prises d’otages et le massacre aveugle de civils, et a conduit à la guerre en cours à Gaza. Comme aux États-Unis, une grande partie de la communauté juive s’est mobilisée pour soutenir Israël, tout en devenant la cible d’un activisme pro-palestinien, parfois illégal et antisémite. L’année dernière, par exemple, a été marquée par le doxxing massif d’universitaires et de professionnels de la création juifs. Et ce week-end, quelqu’un a tagué « Israël est le mal » sur la façade d’une boulangerie juive à Melbourne.
La conférence de presse de lundi sur l’opération Kissinger, révélant que le complot d’attentat à la bombe dans un camping-car était faux, avait pour but de calmer une partie de l’anxiété de la communauté juive.
« Nous sommes à un stade de l’enquête où nous estimons qu’il est crucial de sortir de l’ombre et d’apporter du réconfort à la communauté juive », a déclaré Krissy Barrett, commissaire adjointe à la sécurité nationale de la police fédérale australienne, lors de la conférence de presse. « La caravane n’était pas censée provoquer un événement de grande ampleur, mais a été orchestrée par des criminels qui cherchaient à semer la peur pour leur propre bénéfice. »
Les autorités ont reconnu que, quelles que soient les motivations qui se cachent derrière ce faux complot, celui-ci a porté préjudice à la communauté juive.
« Cette criminalité égoïste et perverse a terrorisé les Juifs australiens », a déclaré Barrett. « Ce que le crime organisé a fait subir à la communauté juive est répréhensible et ne restera pas sans conséquences. »
Les nouvelles révélations n’apportent pas beaucoup de soulagement, selon Alex Ryvchin, co-directeur général du Conseil exécutif du judaïsme australien.
« Le rôle possible du crime organisé dans l’orchestration d’attaques antisémites majeures ajoute un nouvel élément effrayant à la crise de l’antisémitisme », a-t-il déclaré dans un communiqué. « Des synagogues ont été incendiées, des crèches ont été incendiées, et que ces actes aient été commis à des fins lucratives ou dans le cadre d’une idéologie ou d’un mouvement antisémite, dans les deux cas, ils sont tout aussi terrifiants. »
Les voyous ont été accusés de 65 chefs d’accusation, dont incendie criminel, participation à un « groupe criminel » et destruction de biens.
JForum.fr avec jewishpress et jta
Avec l’aimable autorisation d’Alex Ryvchin / Conseil exécutif de la communauté juive australienne. Les conséquences d’une attaque antisémite à Sydney, en Australie, le 5 janvier 2025.
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