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De l’encens à l’odorat, lecture du Maharal
Sur le rôle de l’encens, le Maharal de Prague nous procure une piste de lecture toute en symboles dans le commentaire qu’il fait à propos de la Guemara « Houlin ».
Celle-ci posait en effet les curieuses questions de savoir où sont Moché, Haman, Esther et Mordékhaï dans la Thora.
– Pour Moché Rabénou ? Dans le verset où Hachem annonce, lors de la perversité de la génération du déluge, que Son Esprit n’animera pas l’homme à tout jamais « puisque même lui, (l’homme n’est que chair (GénèseVI, 3).
Le terme « bechagam » traduit approximativement par : puisque même lui, est composé de 4 consonnes, Beth, Chine, Gimel et Mem qui ensemble possède la même valeur numérique que Moché, 345.
– Pour Haman ? Lorsqu’ après la faute de Adam et Ava, Hachem interroge Adam : qui t’a dit que tu étais nu ? Aurais-tu mangé de l’arbre dont je t’avais ordonné de ne pas manger ? (Génèse III, 11). Ici, le nom d’Haman s’écrit de façon identique au terme qui formule la question : Hamin, est-ce-que…
– Pour Esther ? « …et ce jour là, je voilerai ( je cacherai) Ma Face…à cause de tout le mal que le peuple juif aura fait en se tournant vers d’autres dieux (Deutéronome 31, 18). Le nom d’Esther signifie : celle qui est cachée…
– Pour Mordekhaï ? Parmi les épices odoriférantes requises pour l’huile d’onction, il y en a une qui s’appelle en araméen Maré Darkhia (le myrte, qui a la même consonance que Mordékhaï).
Quant à la place de Mordekhaï, elle est liée à la capacité intacte de son odorat, seul parmi les cinq sens à n’avoir pas participé à la chute originelle d’Adam et Hava, et à avoir gardé sa fiabilité intacte. L’odorat est donc resté le sens le plus pur. Il constitue la sensation la plus immatérielle de tous les sens.
A l’époque de Ahachvéroch (Assuérus roi perse), Mordékhaï est le seul qui semble comprendre les dangers de la situation par rapport à ceux piégés dans une sécurité illusoire. Sa clairvoyance est liée à son odorat qui laisse pressentir, surtout aux hommes de thora les plus affirmés ce pouvoir de détecter.
Depuis Adam le premier homme, où tous les quatre autres sens ont participé à la faute, ils sont devenus peu fiables. Seul l’odorat a échappé à cet affaiblissement. A travers l’odorat nous resterons toujours sensibles aux vérités profondes de la Création pour reconstruire le lien avec le Divin.
Et de l’odeur à l’esprit Rav disait : le jour viendra où les jeunes gens d’Israël restés purs et chastes « exhaleront des parfums comme ceux de l’encens ». Si D’ieu ressent une satisfaction de la conduite des hommes, c’est en raison du « Niouah Riha » (odeur agréable) qu’ils font s’élever vers Lui. La parenté des mots Riha –odeur et Rouah-esprit évoque parfaitement cette synthèse de l’Odeur et de l’Esprit. L’encens représente la victoire de l’Esprit sur la Matière, la chair succombe mais le souffle de vie s’élève de ses cendres comme une flamme éthérée qui continue à répandre son parfum.
L’Autel des encens fait partie des symboles de la vie nationale à réaliser au moyen déposée dans l’arche. Seule une parfaite fidélité à la volonté divine révélée, alliée à la capacité de détection « des odeurs agréables à D’ieu » et au rejet des mauvaises odeurs, répond à l’attente de « Nihouah Lah -Agréable à D’ieu ».
L’Autel est dès lors placé à l’écart, c’est ainsi certainement l’idéal de la perfection morale, exprimée par le Kétoret sur l’Autel des Encens ,qui a le plus besoin d’être protégé des altérations dont le menace la réalité de la condition humaine.
JForum.fr avec Alice B. Z’l
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