Qui a composé les textes de ces prières? Vidéo

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PAR QUI LES TEXTES DE PRIÈRES : « BEFI YESHARIM » ET « ALEYNOU LESHABEAH » ONT-ILS ÉTÉ COMPOSES ???

La Tradition orale nous a toujours enseigné que Isaac et Rebecca ont écrit ce très joli texte qui, dans les rituels de prières de la communauté séfarade au milieu de la prière de Nishmath kol hay, met en relief les noms d’Isaac et Rébecca tandis que dans les rituels ashkenazes on ne voit que le nom d’Isaac et si le nom de Rebecca y figure c’est en désordre.

La même Tradition orale prétend que le texte de clôture des trois offices quotidiens de Shaharith, Minha et Arvith (ma’ariv) : « Aleynou le shabéah » aurait été composé par Yéhoshouâ bin Noun alors qu’il s’apprêtait à tourner 7 fois autour des murailles de Jéricho.
Nous nous proposons aujourd’hui d’éclaircir ce thème….
Les personnes qui utilisent la segoula de lire 40 jours d’affilée la prière de Nishmath kol Hay savent en général, qu’au 4ème paragraphe se trouve une strophe de 4 vers au beau milieu desquels apparaissent en lettres plus grosses que le reste les noms d’YTSHAK (Isaac) et RIVKA (Rebecca).
En règle générale, les compositeurs de poésies/piyoutim/louanges et autres signent leur/s œuvre/s de leur nom en acrostiche au début de chaque strophe comme cela apparaît dans « lekha Dodi ».
Dans ce texte, c’est une double signature : Ytshak et Rivka qui apparaît et c’est sans doute pourquoi ceux qui ont pensé que le deuxième couple de patriarche et matriarche en était l’auteur mais, des chercheurs se sont penchés sur cette étude et quelques hypothèses se sont fait jour je vous les livre ici en résumé pour ne pas vous ennuyer avec des longueurs de prose ….
Il y a des penseurs qui, comme R’ Simha qui a rédigé le célèbre Mahzor de Vitry qui penchent pour le fait que les membres de la Grande Assemblée sont ceux qui ont composé les premiers sidourim bien que certains optent pour R’ Saadia Gaon auteur du premier rituel de prières.
Le cabaliste David Aboudraham du XVème siècle, auteur du fameux Sefer Aboudraham émit sa propre pensée selon laquelle il ne s’agit pas du Patriarche Isaac et de son épouse mais d’un poète prénommé Isaac et de sa femme Rivka sans aucun rapport avec le fils et la belle-fille d’Abraham Avinou.
Enfin, nous citerons le rituel de prières « Avodath Israël » dans lequel l’auteur affirme avoir trouvé un autre indice datant du XVème siècle (en 14047) dans ces termes : « j’ai trouvé dans un ancien commentaire dans un ancien sidour datant de 1407 ceci : j’ai entendu de Rabbi Yéhouda ben Yaakov que c’est Rabbi Shimôn ben Kippa a institué le « nishmath kol hay » et dans un autre commentaire écrivit-il, j’ai trouvé Shimôn ben Kappa et il s’agirait de R’ Shimôn ben Shatah qui aurait apposé son nom de la sorte : le Shine de son nom Shimôn serait ‘shokhen âd marome’ puis le mem avec ‘mi ydmé’ le âyine ‘âd hena êzrono, ke vav avec ‘véilou finou’ et enfin le noun avec ‘nishmath’.

Le texte Séfarade en hébreu (phonétique) est :
BEFI YESHARIM TITEROMEM בפי ישרים תתרומם
OUBESIFTE TSADIKIM TITEBARAKH ובשפתי צדיקים תתברך
OUBILESHONE HASSIDIM TITEKADASH ובלשון חסידים תתקדש
OUBEKEREV KEDOSHIM TITEHALAL ובקרב קדושים תתהלל

Pour ce qui concerne le texte selon le rite Ashkenaze
BEFI YESHARIM TITEHALAL בפי ישרים תתהלל
OUBEDIVRE TSADIKIM TITEBARAKH ובדברי צדיקים תתברך
OULESHONE HASSIDIM TITEROMEM ולשון חסידים תתרומם
OUBEKEREV KEDOSHIM TITEKADASH ובקרב קדושים תתקדש

Il est donc facile ainsi avec le surlignage de voir que selon le rite ashkenaze les vocables ne sont pas disposés dans le même ordre et que le nom de Rivka est en désordre.
D’autre part, il est à remarquer que Abraham instaura la prière de Sharith, Isaac de Minha et Jacob de Ma’âriv et donc il ne serait pas logique qu’Isaac s’il s’agissait de lui, n’eût composé un texte pour une prière qui est récitée le matin. C’est la raison pour laquelle d’après R’ Simha de Vitry, il n’est pas logique d’attribuer ce joli poème à Isaac. Et de plus, Isaac ayant été rigoureux de caractère cela ne « lui va pas » de composer un poème…
Donc, il semblerait bien qu’ Isaac et Rebecca ne sont pas les compositeurs de cette jolie strophe.
Qu’en est-il à présent de la prière qui clôture les 3 tefiloth quotidiennes du shabbath et des fêtes ???
Cette tefila qui, en première partie, contient des louanges comporte au milieu du paragraphe une phrase qui a entraîné de nombreuses réactions négatives selon les régions où les Juifs se sont retrouvés implantés et selon les périodes historiques.
Le deuxième paragraphe, en revanche exprime le souhait que non seulement dans le peuple juif tout le monde affirmera et prouvera sa croyance en l’Eternel mais aussi que les autres nations se rendront à la raison de l’existence d’un D UN, Tout Puissant et Miséricordieux.
Tout comme pour le « befi yesharim » où la Tradition attribua la rédaction à Isaac et Rivka, on a toujours enseigné que Aleynou Leshabéah a été rédigé par Josué et son épouse Rahab l’aubergiste. Voyons de quoi il retourne…
Au long du premier paragraphe les mots chantent la gloire de l’Eternel et le compositeur a inclus un membre de phrase : qui affirme que les idolâtres prient et s’agenouillent devant des dieux vains en employant le mot « reyk » = vide. La valeur numérique de reyk est 316. Or, le nom du faux-messie dont les adeptes nous ont créé tant de misères a une valeur numérique similaire et donc, les non-juifs n’acceptèrent pas ce membre de phrase bien que souvent il leur fut expliqué que cela n’avait aucun rapport avec celui qu’ils adoraient/adorent.
La Tradition avait exposé le fait que Josué à la tête du peuple avait fait à 7 reprises le tour de Jéricho en chantant Aleynou léshabéah. Or, certains sages ont trouvé parmi les mots de la première partie de cette prière des allusions aux livres de Jérémie et/ou d’Isaïe tous deux largement postérieurs à Josué donc ceci suffirait à infirmer cette tradition que l’on trouve pourtant dans le très sérieux ouvrage « sefer haridim » ainsi que par le « seder hayom » du Rav Moshé ben Makhir. Dans ce livre l’auteur cite le fait que Josué et le peuple avait récité Aleynou leShabeah 7 fois à l’endroit et à l’envers avant que ne s’effondrent les sept murailles de cette citadelle. De plus l’auteur fait remarquer le fait que le nom de Yéhoshoua apparaît à l’envers le mot Aleynou commençant par la lettre ayine qui est en fait la dernière lettre du nom Yéhoshouâ…
D’autres opinions se sont fait jour aussi notamment à propos du deuxième paragraphe qui commence par les mots âl ken nekavé soit acrostiche du nom Akan ben Karmi qui était fils de Zimri, lui-même fils de Zérah de la tribu de Juda et qui est cité dans le livre de Josué. Ce qui voudrait signifier qu’Akan était l’auteur de cette deuxième partie  dans laquelle est exprimé l’espoir de voir le monde entier reconnaître la Toute Puissance de l’Eternel et la croyance en Son Unicité ?
Bien entendu il existe des opinions rattachant cette prière aux gens de la Kenesseth HaGuedola mais en ce cas pourquoi ces acrostiches ?
Le Rav Elie Munk dans son célèbre Monde des Prières est convaincu que cette prière tout au moins dans sa base fut bien l’œuvre de Josué mais sans doute fut elle reprise par Rab et, le Rav Arié Leib Gordon auteur du Iyoun Tefila adhère à cette opinion.
Dans tous les rituels de prières de quelque noussah (rite) qu’il s’agisse, se trouve à la fin de Shaharith (office du matin) de Minha (après-midi) ou d’Arvith/Maâriv (du soir) ce texte en deux strophes qui débute par une louange (et qui n’est en fait qu’une seule et longue louange envers l’Eternel) et dans certaines communautés on la lit aussi au terme du kidoush levana (bénédiction de la lune). C’est également un texte que l’on récite avec une très grande solennité lors des offices de Rosh HaShana et de Kippour pendant la Amida de Shaharith et de Moussaf, en ouvrant les portes du Hekhal.
Lors de la fixation des offices à réciter tous ensemble dans les synagogues à travers le monde, les Sages ont convenu qu’il n’était pas convenable que l’assemblée des fidèles (קהל המתפללים) ne s’éparpille pas avec rapidité du lieu de prières et c’est la raison pour laquelle il a été convenu qu’un texte serait récité pour remercier HaShem de Sa magnanimité vis-à-vis de Ses créatures.
En Europe, au long des siècles qui s’écoulèrent au long de l’ère dite chrétienne, les hébraïsants parmi le clergé ont analysé ce texte et ont pris ombrage d’une phrase où les Juifs sont comparés à d’autres « objets » de prières qui n’ont aucune efficience et sont « vides ». le clergé s’est offusqué que les Juifs osent taxer de « vide » leur dieu car, s’exprima-t-il le mot « verek » signifiant « et vide » a la même valeur numérique que yéshou/Jésus = 200+100+10+6=316. Ce qui a eu pour conséquence directe d’interdire aux Juifs de lire cette phrase :

« שהם משתחווים להבל וריק ומתפללים אל אל לא יושיע »
“et ils se prosternent devant le “vain” et le “vide” et prient un dieu qui ne les sauve pas”
Et la censure supprima cette phrase des rituels de prières ashkenazes.

Caroline Elishéva REBOUH

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