Des images pour vidéo gag : en l’espace de dix jours, deux courses cyclistes professionnelles ont été marquées par la même scène incroyable de coureurs qui se trompent de chemin dans les derniers mètres avant l’arrivée. Samedi, l’inconcevable s’est produit lors de l’Ardèche Classic, une course d’un jour proposant un plateau particulièrement relevé cette année, lorsque, à 300 mètres de l’arrivée, la moitié des douze coureurs d’un groupe de tête ont pris à droite dans un rond-point alors qu’il fallait aller tout droit.
Le Français Romain Grégoire, qui avait vu juste, en a profité pour gagner au nez et à la barbe de cadors comme Juan Ayuso ou Marc Hirschi, piégés. « Je ne sais pas ce qu’ils ont fait. Aux 350 mètres, ils ont pris à droite alors qu’on était passé plusieurs fois à cet endroit auparavant. Je pense qu’il y a eu un petit manque de lucidité de la part des premiers coureurs. Heureusement, j’ai été vigilant, je savais que c’était tout droit », a raconté le jeune coureur de l’équipe Groupama-FDJ.
L’incident était effectivement d’autant plus improbable que la course s’est terminée sur un circuit final et que les coureurs avaient déjà franchi la ligne d’arrivée à deux reprises dans la journée. « Je ne comprends pas le comportement de certains coureurs car les tours précédents, on était déjà passés par là et on avait bien vu que ça allait tout droit », a déploré l’Italien Lorenzo Fortunato, finalement troisième.
Pourtant, il s’agissait d’un circuit
Comment alors expliquer une telle bévue ? En fait, les coureurs de tête, qui commençaient à engager le sprint et avaient le nez dans le guidon, ont continué à suivre la moto-caméra lorsque celle-ci, comme c’est le cas dans chaque course, s’est engagée dans la voie de dérivation prévue pour les véhicules suiveurs juste avant l’arrivée.
Cette bifurcation est dûment signalée dans les livres de route que les coureurs et leurs équipes sont censés éplucher de fond en comble avant chaque épreuve. Le plus extraordinaire dans l’arrivée rocambolesque de l’Ardèche Classic samedi est qu’il s’agit de la deuxième fausse route en seulement dix jours.
Le 19 février, c’est quasiment le peloton au grand complet qui s’est trompé de chemin dans le final de la première étape du Tour de l’Algarve pour sprinter sur une voie parallèle, dans le dos des spectateurs, frôlant certains d’entre eux à plus de 60 km/h.
Grégoire en avait déjà profité au Portugal
Parmi les rares à s’être dirigé sur la bonne voie, Filippo Ganna a franchi la ligne le premier avec une avance confortable sur… Romain Grégoire. Mais les organisateurs ont ensuite annoncé que l’étape était annulée, estimant que « la vérité sportive n’avait pas prévalu ».
« C’est une blague ! C’est complètement ridicule ! », avait pesté l’Autrichien Marco Haller, en fustigeant un défaut de signalisation de l’organisation. Le Belge Arnaud De Lie avait lui, à chaud, pointé du doigt le premier coureur ayant suivi les motos qui n’avait, selon lui, « jamais regardé une course de vélo de sa vie, parce que tout le monde sait qu’une moto ne passe jamais la ligne d’arrivée en tête », sans savoir que le coureur en question avait été l’un de ses propres coéquipiers.
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