La rue Palestine de Buenos Aires sera rebaptisée « Rue de la famille Bibas »
Par David Israël
La ville de Buenos Aires est en train de rebaptiser la « rue Palestine » en « rue de la famille Bibas », suite à la mort tragique de la ressortissante argentine Shiri Bibas et de ses deux enfants, Ariel et Kfir, qui ont été enlevés au kibboutz Nir Oz en Israël le 7 octobre 2023, et dont les corps ont été restitués la semaine dernière.
À Buenos Aires, des appels publics ont été lancés pour honorer leur mémoire, notamment pour renommer la « rue Palestine » en « rue de la famille Bibas ».
Le président Milei a décrété deux jours de deuil national les 21 et 22 février, marqués par l’illumination de l’obélisque, du planétarium et d’autres monuments en orange, en hommage à la couleur des cheveux des enfants. Le gouvernement a publié un communiqué: « L’Argentine exige la libération immédiate de tous les otages et espère que le groupe terroriste sera réduit en cendres. »
La proposition a été présentée par les députés du conseil municipal de Buenos Aires, Yamil Santoro du parti PRO (Propuesta Republicana – Proposition républicaine) et Sabrina Ajmechet (PRO).
Il convient de noter que la « rue Palestine » se situe à Santa Clara del Mar, une ville de la province de Buenos Aires, et non dans la ville de Buenos Aires elle-même. La rue a été baptisée « rue de l’État de Palestine » en novembre 2022 pour marquer le 34e anniversaire de la déclaration d’indépendance palestinienne.
Cette initiative a suscité des débats sur la mémoire collective, le symbolisme politique et l’évolution de la politique étrangère de l’Argentine. Le gouvernement du président Javier Milei, probablement le plus pro-israélien de la planète, présente comme un devoir moral d’honorer les victimes du terrorisme qui sont également d’origine argentine (Shiri Silberman Bibas était citoyenne argentine par son père José Luis Silberman), tandis que ses détracteurs affirment que cette initiative politise les espaces urbains et risque d’approfondir les divisions sociales.
Le changement de nom intervient dans le cadre d’un changement de cap diplomatique plus large de l’Argentine, notamment la volonté de Milei de déplacer l’ambassade d’Argentine à Jérusalem et de révoquer la reconnaissance par l’Argentine de l’État palestinien lors des votes de l’ONU.
La communauté palestinienne d’Argentine, forte de 120 000 habitants, considère ce changement de nom comme une punition collective pour les crimes du Hamas. Najwa Saadi, la dirigeante de la communauté, a déclaré : « Nos noms de rue ne devraient pas être les otages de conflits étrangers. »
L’ambassadeur de l’AP en Argentine, Husam Zumlot, a suggéré que changer le nom de la rue « éroderait la confiance dans le processus de paix ».
C’est tellement mignon, il pense qu’il y a un processus de paix…
JForum.fr avec jewishpress
Crédit photo : Google Maps L’ancienne rue Palestine.
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