L’Iran dans le Sinaï. La prochaine catastrophe est en route

La route iranienne dans le Sinaï s’ouvre pleinement à la circulation : la prochaine catastrophe est en route

Tsahal affirme que l’Égypte a récemment réduit ses forces à la frontière avec Israël, et que les troupes sur le terrain se sont éloignées de la frontière : « Il faudra de nombreux jours à l’Égypte pour redéployer ses forces le long de la barrière frontalière. »

Que se passe-t-il réellement à la frontière entre Israël et l’Égypte, et dans quelle mesure l’Égypte constitue-t-elle une menace militaire pour Israël ?

L’accord de paix signé par le gouvernement israélien dirigé par le Premier ministre Menahem Begin au siècle dernier est l’un des atouts stratégiques majeurs de l’État d’Israël. Cet accord définit les règles concernant le déploiement des forces égyptiennes dans le Sinaï, avec une répartition géographique en fonction de la proximité de la frontière israélienne. Jusqu’au 7 octobre, les soldats stationnés du côté égyptien, près de la frontière israélienne, faisaient partie des unités les moins qualifiées de l’armée égyptienne.

À plusieurs reprises, Israël a autorisé l’Égypte à renforcer ses troupes dans le Sinaï et à y déployer des unités mieux entraînées. Cela s’est produit notamment pour lutter contre Daech dans le Sinaï, lors d’une opération visant à fermer les tunnels à Rafah en territoire égyptien, et une nouvelle fois après le 7 octobre, par crainte d’incidents le long du corridor de Philadelphie.

Selon les responsables de la sécurité et Tsahal, l’Égypte est confrontée à de nombreux problèmes internes et externes, et « Israël est sa dernière préoccupation », affirment-ils. Tsahal a récemment observé un retrait des forces égyptiennes de la frontière et note que l’armée égyptienne a considérablement réduit sa présence à proximité de celle-ci.

De plus, selon Tsahal, la frontière avec l’Égypte offre une profondeur stratégique significative par rapport aux autres frontières israéliennes. Autrement dit, déplacer des troupes à l’intérieur du Sinaï est une opération qui prend plusieurs jours. La division 80 « Édom » est responsable des opérations de Tsahal à la frontière égyptienne, toujours considérée comme une frontière de paix. Le niveau de coordination et de dialogue entre les commandants de la division d’Eilat et leurs homologues égyptiens est bon, y compris entre les marines israélienne et égyptienne, qui partagent une frontière maritime au large de Rafah. Pendant la guerre, les navires de la marine israélienne ont collaboré avec l’Égypte pour empêcher les infiltrations de nageurs et de marins depuis Gaza vers l’Égypte. Des dizaines d’infiltrés ont été éliminés ou neutralisés par les navires des deux pays.

Quelles sont les préoccupations actuelles à la frontière avec l’Égypte ?

L’augmentation des trafics d’armes. L’effondrement du « croissant chiite », l’affaiblissement du Hezbollah et l’effondrement de la Syrie au nord poussent l’Iran à développer de nouvelles routes de contrebande, tout en renforçant et adaptant les infrastructures existantes pour des volumes bien plus importants.

Tsahal observe une forte hausse du trafic d’armes en provenance du Sinaï, incluant des fusils, des pistolets, des grenades et plus encore. Les méthodes utilisées par les trafiquants ont considérablement évolué et impliquent désormais un usage massif de drones de transport. Cette route de contrebande est principalement dirigée par des bédouins du grand clan Bir al-Dajaj, dont certains membres sont déjà connus de Tsahal pour leur implication dans la contrebande transfrontalière.

Tsahal parvient à intercepter ces trafics sur une base hebdomadaire. Récemment, l’armée a identifié une route allant de la frontière égyptienne vers Israël, puis d’Israël vers le sud de la bande de Gaza. Mais selon Tsahal, une part significative des armes transitant par la frontière sud est destinée à armer les groupes terroristes dans le nord de la Samarie (Cisjordanie).

JForum.fr