Émèt (אמת), le 9 et la vérité inébranlable

Le mot אמת (Émèt, Vérité) repose sur trois lettres solides :

• Aleph (א, 1) : Deux jambes ancrées, symbole de la stabilité.

• Mem (מ, 40) : Une large base, fondement inébranlable.

• Tav (ת, 400) : Deux appuis fermes, scellant l’ensemble.

Émèt tient debout. Contrairement au mensonge (שקר), dont les lettres sont instables—le Shin (ש) tient sur une pointe, le Kouf (ק) repose sur un pied en déséquilibre, et le Reish (ר) n’a qu’une jambe—la vérité ne vacille pas. Elle soutient, traverse, et résiste.

Le 9 (תשעה), somme des valeurs d’Émèt (א = 1, מ = 40, ת = 400 → 1+4+0+4+0 = 9), révèle une loi universelle :

Multipliez 9 par n’importe quel nombre, et la somme des chiffres du résultat sera toujours 9…

Exemples :

• 9 × 2 = 18 → 1 + 8 = 9

• 9 × 5 = 45 → 4 + 5 = 9

• 9 × 123 = 1107 → 1 + 1 + 0 + 7 = 9

La vérité est indivisible, absolue. Elle se multiplie sans se perdre, sans se fragmenter. Comme la naissance après 9 mois, elle révèle ce qui était caché, elle fait naître et renaître.

Un enfant est vivant bien avant sa naissance (dans le ventre de sa mère) mais invisible. Il grandit dans l’ombre, avant de s’accomplir en pleine lumière. Il en va de même pour la vérité : elle mûrit avant d’éclore, elle s’impose au moment juste.

Ainsi, Émèt est le tout : du premier Aleph (א) à la dernière lettre Tav (ת), de l’origine à l’aboutissement. Et son but est clair : faire naître et renaître, sans jamais vaciller.

Par D.A

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LES CHÉRUBINS

par Caroline Elishéva REBOUH

Tout le temps où le Beith HaMikdash (le Temple de Jérusalem) était présent dans la vie juive des miracles et des prodiges avaient lieu constamment.
Les pains de proposition, restaient « frais » de shabbath en shabbath, il n’y avait jamais de serpents ni de scorpion, malgré la présence d’abattoirs, il n’y avait pas de mouches, les odeurs n’incommodaient personne etc…

Comment ces prodiges se produisaient ? Ceci nous échappe totalement et appartient à l’Eternel tout comme les plaies d’Egypte, la déchirure de la Mer Rouge. Tout comme tout ce qui est au-delà des manifestations naturelles que nous pouvons comprendre.

Lors de la lecture des parashoth Yithro et VaEthanana, nous lisons les Dix Paroles et le deuxième commandement nous prévient de ne pas faire d’images/ statues taillées ou sculptées afin de les adorer.
Or, au chapitre 25 de Shemoth (Exode), HaShem indique à Moïse qu’IL désire voir des chérubins surmonter le propitiatoire et que leurs ailes s’étendent au-dessus.

Comment expliquer cela? Et que sont ces chérubins? Tout d’abord, nous nous pencherons sur le mot chérubin qui, en hébreu est « kerouv » (kaf-resh-vav-beith). Ce terme est cité dans la Torah puis, aurait été traduit en araméen et utilisé dans le Talmud en araméen pour être mieux compris des foules qui furent déportées à Babel et qui serait : kérabiyé qui désigne un enfant.
Si vous essayez de vous renseigner en consultant un dictionnaire étymologique, vous serez surpris car le mot chérubin provient « du latin ecclésiastique » cherub retranscription de l’hébreu kerouv car bien sûr cela les gênerait de dire que chérubin provient directement de l’hébreu kerouvim : kaf pour ch- resh et la voyelle ou pour ru – beth pour b – et youd mem pour in….. d’où che-ru-b-in…..
Les personnages divers émanant de différents courants de pensée, qui ont voulu interpréter cette image de chérubins ont opté (pour la plupart) pour des images de garçonnet et de fillette, mais pour d’autres il s’est agi d’effigies changeantes homme/taureau/bœuf/aigle etc.. car dans certains cultes idolâtres ces « dieux » servaient d’intermédiaires avec LA divinité c’est ainsi que naquirent vraisemblablement des griffons, des sphinx et autres créatures dotés d’ailes….
En se penchant davantage sur les instructions de fabrication nous nous apercevons que ces statuettes devaient être faites en bois d’olivier et recouvertes d’or pur leur hauteur de 10 coudées et elles devaient être fixées sur le propitiatoire lui-même fait d’or pur et qu’elles se dressent sur deux pieds.

La présence d’anges est constante auprès d’HaShem: les midrashim nous rapportent qu’HaShem S’est entretenu avec eux avant de créer l’homme dont les Anges ne voulaient pas car ils en prévoyaient les « travers » et, l’Eternel revêtit Ses Attributs de Miséricorde pour créer cet être si complexe que sont l’homme et sa compagne.

Plus tard, après avoir donné à Adam et Eve la possibilité d’évoluer dans le Jardin d’Eden et d’en jouir pleinement, dès la première faute de désobéissance, l’accès à ce site idéal leur est interdit et l’entrée en est gardée par des kerouvim, des chérubins, munis de glaives flamboyants pour préserver l’accès vers l’arbre de vie.
Avant d’aller plus avant il est important de savoir où HaShem a ordonné de « poser » ces chérubins.
Tant que le peuple se trouvait en pérégrinations dans le désert et tant que n’avait pas été édifié de Temple à Jérusalem, l’Arche de l’Alliance ou Arche de Témoignage (Aron’ HaEdouth en hébreu) qui consistait, d’après les instructions divines dictées à Moïse dans le livre de l’exode, en un coffre en bois de shittim (acacia) recouvert d’or pur et, sur lequel se retrouvait fixé le propitiatoire surmonté des chérubins pourvus d’ailes se faisant face et leurs ailes déployées, se trouvait au centre du Saint des Saints.
Dans ce coffre (prononcez arone) furent déposés un flacon rempli de manne, les tables de la loi brisées et les secondes, le bâton d’Aaron, un flacon contenant l’huile d’onction et le premier sefer Torah que Moïse rédigea sous la dictée divine pendant les 40 jours de séjour de Moïse sur le Sinaï (40 jours et 40 nuits) ceci en signe de témoignage et en signe d’alliance….
Ainsi que le stipule dans son Guide des Egarés, le peuple n’est pas apte à trop comprendre des choses abstraites, c’est pourquoi HaShem avait institué cette armoire de témoignage.
C’est aussi pourquoi, sans doute, les colonnes de nuages le jour, se transformaient en colonnes de feu durant les nuits, et, étaient bien visibles pour rassurer le peuple qui se voyait protégé à tout instant.
Et, lorsque le Temple fut construit par le Roi Salomon, le Saint des Saints abritait en son centre, cette arche d’Alliance ou de Témoignage.
Les chérubins surmontant la table du propitiatoire se faisaient face mais, les visages étaient « inclinés » de telle sorte que jamais personne n’a jamais pu distinguer leurs traits (partsoufim visages) sauf que, d’après Flavius Josèphe, Moshé Rabénou qui aurait eu la « vision » des chérubins ornant le Trône céleste avec d’autres éléments.
Si donc la deuxième des dix paroles interdit les représentations de quoi que ce soit c’est pour ne pas les adorer et leur rendre un culte et, en l’occurrence, ces figurines n’étaient accessibles à personne puisque situées dans le Saint des Saints où seule le Cohen Gadol pouvait entrer….

Les textes du Talmud traitent peu des chérubins mais il semble certain que si ces figures sont des genres féminin et masculin, sur le plan ésotérique ces deux formes représentent l’alliance faite entre HaShem et Son peuple Israël, l’amour d’un fiancé pour sa promise, tel qu’il est évoqué dans la littérature : Shir HaShirim où la fiancée infidèle part à la recherche de son fiancé et veut conclure cette alliance dont la Torah est la ketouba.
Autre acception, la présence d’un « couple » fait allusion à l’union, l’harmonie, la paix, l’amour qui devraient régner entre chaque membre du peuple pour évoquer l’harmonie et le shalom, et la coopération de l’un vis-à-vis de l’autre. C’est pourquoi, également, les ailes se rejoignaient.
La présence divine se manifestait (ainsi que la Parole divine) entre les kérouvim.
Mais, de même que les huit chapitres écrits par le Roi Salomon ne sont qu’allégorie, la présence des chérubins n’est qu’allégorie.

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