Trump appelle à une relocalisation des Palestiniens de Gaza : une proposition controversée
Lors d’une intervention récente, le président américain Donald Trump a soulevé une idée qui suscite déjà un débat houleux : la Jordanie et l’Égypte devraient accueillir davantage de Palestiniens originaires de Gaza. Qualifiant la situation actuelle dans la bande de Gaza de « véritable désastre », Trump a exprimé son souhait de voir ces pays voisins jouer un rôle plus actif dans l’accueil des habitants de ce territoire meurtri.
Un appel direct aux dirigeants régionaux
Au cours d’un appel téléphonique avec le roi Abdallah II de Jordanie, Trump a expliqué avoir sollicité une implication accrue du royaume hachémite. « J’aimerais que vous en preniez davantage, car la bande de Gaza est un véritable désastre », aurait-il déclaré. Une conversation similaire était prévue avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, pour discuter d’une initiative comparable.
Cette proposition intervient dans un contexte tendu, marqué par un échange de prisonniers entre Israël et le Hamas. Quatre femmes soldats israéliennes ont été libérées après 477 jours de captivité en échange de 200 prisonniers palestiniens. Parmi eux, 70 ont été accueillis en Égypte, où des délégations du Hamas et du Jihad islamique palestinien les ont reçus à leur arrivée au Caire.
Des réactions à vif en Israël
La proposition de Trump a suscité des réactions mitigées au sein du gouvernement israélien. Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances, a salué cette idée comme une alternative à des solutions qu’il juge « irréalistes », telles que la création d’un État palestinien. « Offrir aux habitants de Gaza une chance de commencer une nouvelle vie ailleurs est une idée novatrice qui pourrait conduire à une paix durable », a-t-il affirmé.
Itamar Ben-Gvir, leader du parti Otzma Yehudit, a également exprimé son soutien, déclarant : « Promouvoir l’émigration volontaire est une des priorités de notre gouvernement. Lorsque le président de la plus grande puissance mondiale soutient cette idée, nous devons agir rapidement. »
Une proposition loin de faire l’unanimité
Malgré les appuis politiques, cette initiative soulève de nombreuses questions. La Jordanie, qui abrite déjà une importante population palestinienne, pourrait percevoir cette proposition comme une menace à son équilibre démographique. De son côté, l’Égypte a longtemps maintenu une politique stricte concernant l’accueil de nouveaux réfugiés, notamment pour prévenir une déstabilisation sociale.
Les critiques pointent également du doigt l’absence d’une véritable solution à long terme pour les Palestiniens, accusant cette proposition de déplacer le problème plutôt que de le résoudre. Les organisations internationales et les observateurs appellent à des solutions qui respectent les droits des populations concernées et favorisent une paix équitable.
Entre innovation et controverse
La suggestion de Trump reflète une volonté de dépasser les approches traditionnelles du conflit israélo-palestinien. Cependant, elle met en évidence les divisions profondes et les défis politiques dans une région où chaque initiative est scrutée avec attention. Alors que la situation à Gaza reste critique.
Cette déclaration à l’emporte-pièce de Donald Trump pourrait en faire sourire certains, qui estiment que cette proposition est difficilement réalisable. La Jordanie et l’Égypte, les deux pays concernés, redoutent les problèmes sociaux et les revendications potentielles de ces populations. Cependant, il est important de noter que ces deux États vivent sous perfusion américaine : ce sont bien les financements des États-Unis qui permettent de maintenir leur stabilité. Trump dispose ainsi d’un levier de pression considérable pour tenter de faire avancer son projet.
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