Manuel de l’anti-France pour entraver le renvoi des OQTF

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Immigration : des tracts incitant à empêcher les expulsions distribués à l’aéroport Charles-de-Gaulle

Des tracts ont été retrouvés au sein de l’aéroport Charles-de-Gaulle, à Paris, mardi 21 janvier, par des policiers. Ils invitent les passagers à réagir « en cas de déportation », à savoir, en cas d’expulsion d’une personne en situation irrégulière. Un document édité dans les sphères de l’ultra gauche.

Le document se veut institutionnel. Sur le modèle des affiches qui dictent le bon comportement à avoir en cas d’incendie, d’attentat ou de pandémie, il définit la bonne conduite en cas de « déportation ». Les mots sont volontairement forts et donnent le ton. Ce petit guide pratique est un véritable manuel de désobéissance pour bloquer toute reconduite à la frontière. « Ces actions mènent dans 7 cas sur 10 au débarquement et à la libération de la personne concernée », encourage le tract, distribué par des militants d’ultragauche autour du hall des départs de l’aéroport Charles-de-Gaulle de Paris, selon une source policière. Tout passager est invité à jeter un coup d’œil au fond de l’avion, où sont habituellement installés les personnes sous le coup d’une procédure d’éloignement.

Les militants appellent à « se manifester » et à demander de voir « le ou la commandant.e de bord », seul à même d’ordonner de débarquer une personne « déportée ». L’opposant bénéficie de toute une série de recommandations : « ne vous attachez pas… ne vous assyez pas ou relevez-vous », « lancez la polémique avec les autres passagers, manifestez votre angoisse »

Sur la piste de l’ultra gauche

« La bataille peut durer », enjoignent ceux qui incitent à « tenir bon ». « Ignorez les arguments du personnel de bord », « soyez indifférent.es au harcèlement policier », insiste le document en invitant à prendre des photos et filmer pour « que cela se sache partout ». Dans une dernière planche, la bande dessinée déconseille toutefois les gestes agressifs d’opposition et de parler avec la police.

Depuis plusieurs années, le document circule sous le manteau des militants de la mouvance libertaire et autonome, classée à l’ultra gauche. Sur Twitter, on y retrouve sa trace en décembre 2017, rapporté par Sihame Assbague, une journaliste et militante contre les contrôles au faciès, qualifiant de « beau et émouvant » le slogan « Allahu Akbar » scandé lors d’une manifestation propalestinienne douze jours après les événements du 7 octobre 2023.

Mais sur la première version éditée par « des associations de solidarité avec les migrants », le guide s’intitule : « Réagir en cas d’expulsion ». Seule différence, avec le document distribué en début de semaine à l’aéroport de Paris. Celui-ci a été rediffusé en octobre 2024 par le collectif « Crame ton CRA Lyon », un site internet appelant à s’en prendre aux centres de rétention administratif, vecteur « d’un système d’exploitation raciste qui s’appuie sur les frontières et les politiques migratoires ».

Le site Paris-luttes.info, recensant les différents événements de l’ultra gauche de la capitale, évoque lui-aussi ce tract, en 2024. Le 29 février, des militants s’étaient introduits dans les locaux d’Air France à Montreuil. La compagnie aérienne est qualifiée de « boîte collabo », étant « un des maillons essentiels » dans les procédures d’expulsion de personnes en situations irrégulières. En effet, près des deux-tiers des expulsions sont réalisées sur des vols commerciaux. L’article est conclu par un appel à la violence : « Le kérosène c’est pas pour les avions, c’est pour brûler Air France, les CRA et les frontières. »

« Un appel à l’émeute scandaleux »

Si le collectif à l’origine de sa distribution n’a pas revendiqué son action, un policier du renseignement territorial pointe du doigt « l’ultra gauche ». « Cela peut être des associations ayant pignon sur rue comme des libertaires et autonomes vivant de squats et participant aux manifestations et aux dégradations des CRA », explique-t-il à Valeurs actuelles. Des structures officielles comme la Cimade, subventionné à hauteur de 6,5 millions d’euros en 2022, ou des regroupements officieux à la limite de la clandestinité. Contacté, l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle n’a pas donné suite à nos sollicitations.

Un « appel à l’émeute scandaleux », pour le fonctionnaire de la police aux frontières (PAF) de retour d’un éloignement sur le continent africain qui a récupéré un exemplaire. « La situation est déjà compliquée, si en plus nous devons gérer des militants dans les avions… », souffle un autre agent de la PAF. Si les laissez-passer consulaires reprennent avec l’Algérie, en dépit de la crise diplomatique avec le gouvernement français, d’autres destinations s’avèrent plus compliqués. « On ne peut pas aller au Mali avec Air France, on doit prendre Corsair ou Royal Air Maroc », rapporte le policier. Difficile dans ce cas d’augmenter le nombre d’exécution des OQTF.

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