« La politique n’a pas fait ses preuves » : l’une des politiques anti-israéliennes en Europe sur le point de changer ?
Erna Solberg, cheffe de l’opposition en Norvège, à qui les sondages prédisent un succès significatif aux prochaines élections, a critiqué la politique actuelle du gouvernement et promis de la changer. « Nous sommes en désaccord sur le moment choisi pour reconnaître un État palestinien », a-t-elle déclaré.
Depuis l’arrivée au pouvoir du Parti travailliste en 2021, le gouvernement norvégien a adopté une ligne critique à l’égard d’Israël. Cependant, depuis le massacre du 7 octobre et le début de la guerre des « Épées de fer », les critiques envers Israël se sont considérablement intensifiées, portant les relations entre les deux pays à un niveau de tension inédit.
Un potentiel changement à l’horizon ?
À l’approche des élections générales prévues en septembre, il semble qu’un changement soit possible dans les relations bilatérales. « En Norvège, beaucoup de gens ressentent des émotions fortes concernant le conflit au Moyen-Orient, mais ce n’est pas une région où la Norvège a beaucoup d’influence. D’autres pays, plus proches de la région, pourraient contribuer davantage », a expliqué Erna Solberg, ancienne Première ministre et actuelle dirigeante du Parti conservateur.
Le Parti conservateur, principale force d’opposition de droite au Parlement, devrait, selon les sondages, faire partie d’un futur gouvernement de centre-droit. Solberg a souligné que la politique actuelle du gouvernement avait conduit à l’absence de contacts diplomatiques significatifs entre Israël et la Norvège. Peu de pays ont suivi la décision de la Norvège de reconnaître un État palestinien, ce qui prouve, selon elle, que cette approche n’a pas porté ses fruits.
« Nous soutenons une solution à deux États pour deux peuples. Nous ne sommes pas opposés à ce que la Palestine devienne un État indépendant, mais nous sommes en désaccord sur le moment choisi pour reconnaître cet État. Quand on regarde les résultats de la politique étrangère du Parti travailliste, il est clair que leur approche n’a pas été efficace », a-t-elle déclaré.
Des perspectives électorales favorables pour Solberg et le Parti conservateur
D’après les sondages actuels, Solberg a de bonnes chances de retrouver le poste de Première ministre, qu’elle a occupé entre 2013 et 2021. Le Parti conservateur, sous sa direction, devrait progresser et atteindre plus de 22 % des voix, tandis que le Parti travailliste, représentant la gauche, perdrait plus de 7 points, tombant à environ 19 %. La formation en tête des sondages est le Parti du progrès (FrP), un parti de droite, qui atteindrait près de 25 % des voix. Ces prévisions suggèrent un probable changement de gouvernement en Norvège, marquant un retour à une politique étrangère neutre, caractéristique de la Norvège dans le passé, et qui lui avait conféré une position particulière dans la région.
Un point bas dans les relations entre la Norvège et Israël
Actuellement, les relations entre la Norvège et Israël sont probablement au pire niveau depuis l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Le ministre des Affaires étrangères norvégien, Espen Barth Eide, s’est particulièrement illustré par ses critiques envers Israël, contribuant à la détérioration des relations.
Eide a notamment poussé la Norvège à reconnaître un État palestinien et à soutenir des démarches judiciaires contre Israël auprès de la Cour pénale internationale de La Haye. Pendant la guerre des « Épées de fer », il a souvent critiqué le gouvernement israélien tout en exprimant une grande empathie pour la cause palestinienne.
Ses actions ont suscité de vives critiques de la part du ministère des Affaires étrangères israélien, qui a accusé la Norvège d’être « le seul pays européen à ne pas avoir rompu ses relations avec l’organisation terroriste Hamas ».
Israël a également reproché à la Norvège de ne pas avoir condamné clairement le Hamas. L’ancien ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, avait même refusé d’autoriser Espen Barth Eide à entrer en Israël. En réponse à la reconnaissance norvégienne d’un État palestinien, Israël a rappelé son ambassadeur en Norvège, Avi Nir-Feldklein, et annulé le statut de huit diplomates norvégiens travaillant auprès de l’Autorité palestinienne.
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