Comment Israël peut aider l’Inde à résoudre sa crise de l’eau grâce à une technologie innovante ?

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L’Inde est confrontée à une grave crise de l’eau qui menace sa productivité agricole, sa croissance économique et la santé de sa population. Près de 600 millions d’Indiens sont confrontés à un stress hydrique élevé, voire extrême, et environ 200 000 personnes meurent chaque année en raison d’un accès insuffisant à l’eau potable. Les projections suggèrent que d’ici 2030, la demande en eau en Inde dépassera l’offre de 50 %, ce qui rendra la crise encore plus grave.

En revanche, Israël, un pays situé dans l’une des régions les plus arides du monde, a réussi ce qui semble presque impossible : il est devenu une nation excédentaire en eau. Avec plus de 50 % de son territoire classé comme désertique, Israël a su tirer parti des technologies de pointe, de l’innovation et des pratiques efficaces de gestion de l’eau non seulement pour répondre à la demande intérieure, mais aussi pour exporter de l’eau vers les pays voisins. En adoptant les stratégies de gestion de l’eau d’Israël, l’Inde pourrait relever ses propres défis croissants en matière d’eau.

Les causes de ce problème sont nombreuses, croissance démographique, demandes importantes  liée à l’agriculture, l’urbanisation et le changement climatique.

De son côté, Israël a une histoire où est celle d’une innovation motivée par la nécessité. Le pays reçoit des précipitations annuelles moyennes de seulement 100 mm à 700 mm, mais il est parvenu à satisfaire ses besoins en eau grâce à une combinaison de technologies de pointe, de réformes politiques et de sensibilisation du public.

Les principaux éléments de la stratégie israélienne en matière d’eau sont les suivants : le  dessalement, le recyclage des eaux usées, l’irrigation au goutte-à-goutte, la gouvernance de l’eau.

L’usine de dessalement israélienne de Sorek, l’une des plus grandes au monde, produit 627 000 mètres cubes d’eau potable par jour, desservant près de 20 % de la population du pays. L’usine utilise la technologie de l’osmose inverse, ce qui permet de réduire la consommation d’énergie et les coûts d’exploitation. Si l’Inde dispose de quelques usines de dessalement, comme celles de Chennai, elles ne répondent qu’à une fraction de la demande. En investissant dans des infrastructures de dessalement à grande échelle, l’Inde pourrait fournir de l’eau à des villes côtières comme Mumbai, Chennai et Visakhapatnam, allégeant ainsi le fardeau qui pèse sur les sources d’eau douce de l’intérieur du pays.

De plus, en Inde, seuls 30 % des eaux usées sont traités, le reste contaminant les rivières, les lacs et les nappes phréatiques. En revanche, Israël traite et recycle la quasi-totalité de ses eaux usées municipales, dont 86 % sont réutilisées dans l’agriculture.

On peut citer le cas de la société israélienne Netafim qui a été la première à mettre en place un système d’irrigation au goutte-à-goutte, qui permet d’acheminer l’eau directement jusqu’aux racines des plantes, réduisant ainsi la consommation d’eau de 50 à 70 % tout en augmentant le rendement des cultures et l’introduction de l’irrigation au goutte-à-goutte dans le Maharashtra s’est déjà avérée prometteuse. Les cultivateurs de canne à sucre qui utilisent cette technologie ont constaté une réduction de 40 % de leur consommation d’eau et une augmentation de 20 % de leurs rendements. L’extension de cette technologie à l’ensemble du pays, en particulier aux cultures à forte consommation d’eau comme le riz et le blé, pourrait considérablement renforcer l’efficacité de l’agriculture.

Israël peut aussi apporter son expertise dans la gestion intelligente de l’eau, la détection et prévention des fuites, la mise en place de compteurs numériques.

L’adoption de ces systèmes dans les villes indiennes pourrait permettre d’économiser des millions de litres d’eau par jour et de faire en sorte que les zones urbaines soient mieux équipées pour faire face à la demande croissante.

Déjà l’Inde et Israël ont déjà établi des liens étroits dans le domaine des technologies de l’eau grâce à des initiatives telles que le projet agricole indo-israélien, comme le projet agricole indo-israélien (IIAP) : Il opère dans 29 centres d’excellence à travers l’Inde et se concentre sur les techniques agricoles économes en eau ; le « India-Israel Innovation Bridge » (Promotion d’entreprises communes dans le domaine de la gestion de l’eau et des technologies agricoles) et le partenariat Gujarat-Israël : Le Gujarat s’est associé à des entreprises israéliennes pour créer des usines de dessalement et mettre en œuvre des projets d’irrigation au goutte-à-goutte.

L’élargissement de ces collaborations pourrait conduire à l’adoption des technologies israéliennes à l’échelle nationale.

La crise de l’eau en Inde est un défi aux proportions immenses, mais il n’est pas insurmontable. En tirant parti de l’expertise technologique et du cadre politique d’Israël, l’Inde peut transformer ses systèmes de gestion de l’eau et s’assurer un avenir durable. Avec les investissements, les collaborations et les partenariats public-privé appropriés, l’Inde et Israël peuvent être les premiers à s’attaquer à l’un des problèmes les plus urgents de l’humanité : la sécurité de l’eau.

Source : Goa Chronicle & Israël Valley (résumé et traduction)

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