Le chef de l’armée israélienne Herzi Halevi démissionnera en mars, invoquant l’échec militaire du 7 octobre
Le lieutenant-général Herzi Halevi, chef d’état-major de l’armée israélienne, a annoncé sa démission effective le 6 mars prochain. Cette décision, qui marque une fin prématurée à son mandat de trois ans, fait suite à l’engagement qu’il avait pris en octobre 2023 d’assumer pleinement la responsabilité de l’échec militaire du 7 octobre, un jour marqué par l’incursion du Hamas dans le sud d’Israël.
Un mandat sous tension
Durant ses deux années à la tête de Tsahal, Herzi Halevi a fait face à de nombreux défis, notamment des menaces simultanées sur plusieurs fronts. Bien que l’échec du 7 octobre reste un point noir, Halevi a également souligné des réussites stratégiques notables. Sous son commandement, l’armée israélienne a mené des opérations efficaces contre le Hezbollah au Liban, le régime syrien de Bachar el-Assad, et les activités iraniennes dans la région. De plus, elle a réussi à contenir le terrorisme en Cisjordanie tout en concentrant ses efforts sur ses deux principaux fronts : Gaza et le Hezbollah.
Malgré ces succès, les objectifs stratégiques d’Israël restent inachevés. Halevi a reconnu que le contrôle politique du Hamas sur Gaza demeure un enjeu majeur, tout comme le retour des 94 otages encore détenus. À cela s’ajoute la nécessité de rétablir la capacité dissuasive de l’armée face à ses adversaires.
Une responsabilité assumée
Dans une lettre adressée au Premier ministre Benjamin Netanyahu et au ministre de la Défense Israël Katz, Herzi Halevi a réaffirmé son engagement à publier un rapport complet sur les événements du 7 octobre avant son départ. Par ailleurs, il s’est engagé à assurer une transition en douceur pour laisser Tsahal dans une position stable et prête à relever les défis futurs.
Une décision controversée
Cette démission intervient dans un contexte politique tendu. Plusieurs observateurs estiment que le gouvernement Netanyahu tente d’imputer à Halevi la responsabilité principale de l’échec du 7 octobre, tout en évitant une enquête officielle sur la gestion politique de la crise. Certains critiques accusent également Netanyahu d’avoir établi des relations financières controversées avec le Qatar, un soutien clé du Hamas, durant ses années au pouvoir.
Malgré cela, d’autres considèrent que Halevi a joué un rôle crucial dans les négociations pour un échange d’otages, un accord auquel Netanyahu était initialement opposé. Cette opération a permis de libérer plusieurs otages, même si la situation reste tendue avec encore de nombreuses personnes détenues.
Une question en suspens
Alors que la date de sa démission approche, une interrogation majeure subsiste : Herzi Halevi demandera-t-il une enquête d’État sur les événements du 7 octobre, comme l’avait fait Aharon Halvi, ancien chef du renseignement, lors de sa propre démission en 2024 ? Une telle initiative pourrait redéfinir les responsabilités au sein des plus hautes sphères du pouvoir israélien.
La décision d’Herzi Halevi de quitter ses fonctions illustre une volonté de prendre la responsabilité des échecs militaires, tout en mettant en avant les succès obtenus dans des conditions difficiles. Elle pose également la question plus large de la responsabilité politique dans la gestion des crises sécuritaires en Israël. Avec cette démission, Tsahal entre dans une nouvelle étape de son histoire, marquée par l’urgence de renforcer la sécurité nationale et la confiance du peuple israélien.
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