INTERNATIONAL – Joie mesurée pour la diplomatie française. Si l’annonce d’un cessez-le-feu dans l’enclave palestinienne est accueillie positivement, compte tenu du plan prévu pour la libération des otages du Hamas, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot s’est montré relativement prudent sur le sort des deux otages franco-israéliens encore détenus dans la bande de Gaza.
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Ce jeudi 16 janvier, l’euphorie de l’annonce faite mercredi soir d’une trêve instaurée à Gaza à partir de dimanche est très vite redescendue. Car le chef de la diplomatie française a indiqué au micro de RTL qu’il n’y avait « pas de certitude » sur le sort d’Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi.
« Depuis de trop nombreux mois, nous n’avons pas de leurs nouvelles (…) Nous espérons vivement qu’ils puissent nous revenir en vie et en bonne santé », a répondu Jean-Noël Barrot face à Thomas Sotto. Peu de temps avant, le ministre avait quand même reconnu un certain « soulagement » à l’idée de voir cette trêve officialisée après 15 mois de négociations.
Toutefois, seront-ils concernés par la vague de libération de 33 otages du Hamas prévue lors d’un échange avec Israël ? « C’est ce que nous avons demandé inlassablement » depuis le 7 octobre 2023, a rappelé le locataire du Quai d’Orsay.
Après avoir rappelé le lourd bilan humain pour la France dans l’attaque du Hamas contre Israël, le ministre a rappelé le retour en vie de quatre « otages franco-israéliens » depuis la résurgence du conflit dans la région. « Dont les enfants d’Ofer et d’Ohad. Et c’est désormais ces deux otages dont nous attendons la libération », a-t-il précisé. Car hormis quelques « témoignages de ceux qui sont revenus de l’enfer de Gaza », difficile d’avoir une idée précise de leur situation depuis le 7 octobre.
· Ofer Kalderon, 53 ans
Les dernières nouvelles de ce père de famille remontent au 7 octobre 2023. Il avait envoyé à son ex-femme,Hadas, le texto suivant : « On a sauté par la fenêtre, on est cachés dans un buisson ». Ofer avait été enlevé avec deux de ses enfants, Erez et Sahar, âgés de 12 et 16 ans. Tous les trois se trouvaient dans le kibboutz Nir Oz, à quelques centaines de mètres de la bande de Gaza, lorsque le Hamas a attaqué Israël. Comme l’a rappelé Jean-Noël Barrot ce jeudi matin, ses deux enfants avaient été libérés le 27 novembre 2023.
Selon le frère d’Hadas, Ofer Kalderon avait été blessé mais il reste impossible de savoir s’il est en vie, car il avait été rapidement séparé de ses enfants. Deux autres membres de la famille sont morts dans l’attaque du Hamas : la mère d’Hadas, Carmela Dan, 80 ans, et sa petite-fille Noya, 13 ans, selon un récit du Times of Israel.
Menuisier de profession, comme le raconte son ex-compagne, « il manie le bois pour fabriquer des tables, des chaises », avait-t-elle indiqué au Parisien, un après l’attaque du 7 octobre. « C’est un bon père, aimant et proche de ses enfants. Il leur transmet de très bonnes valeurs, notamment humaines », décrivait-elle. « Sa passion, c’est de faire du VTT dans les montagnes ».
· Ohad Yahalomi, 50 ans
Ohad a également été enlevé le 7 octobre dans le kibboutz Nir Oz, en même temps que son fils Eitan, âgé de 12 ans, lui aussi libéré le 27 novembre 2023, lors du premier accord de trêve à Gaza. « La dernière chose que la famille a vue, c’est Ohad se faire tirer dessus devant la maison », avait raconté Tse’ela, l’une de ses cousines, au Parisien.
Au moment de l’attaque du Hamas, Ofer a défendu sa famille en se plaçant entre eux et les forces armées, leur laissant la voie libre pour prendre la fuite. Selon Times of Israël, le Franco-Israélien, alors âgé de 49 ans aurait reçu une balle dans la jambe.
Avant l’attaque, il était éducateur au sein du kibboutz Nir Oz, et consacrait la majeure partie de son temps « à transmettre de bonnes valeurs » aux jeunes, selon sa cousine Tse’ela.
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