Quand l’Iran prend la défense des Kurdes contre la Turquie

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Allégations sur l’envoi de drones iraniens aux Kurdes : tensions croissantes entre Ankara et Téhéran

Des médias turcs proches du gouvernement de Recep Tayyip Erdogan rapportent que l’Iran aurait prévu de fournir des drones suicides au groupe kurde YPG/PKK en Syrie. Selon ces sources, publiées dans le journal conservateur Yeni Şafak, l’accord porterait sur 1 500 drones destinés à contrer les opérations militaires turques dans la région. Toutefois, cette opération aurait été retardée en raison de la vigilance accrue d’Ankara, qui surveille de près les expéditions d’armes en direction des zones contrôlées par les Kurdes.

Un accord sous tension
D’après le rapport, une réunion entre des représentants iraniens et des membres des organisations kurdes se serait tenue sur un marché en Irak. Les Kurdes auraient demandé à l’Iran de fournir 2 000 drones, mais ce dernier aurait répondu qu’il ne pouvait en livrer que 1 500. Bien que les parties semblent avoir trouvé un terrain d’entente, la Turquie aurait freiné la mise en œuvre de cet accord grâce à une surveillance étendue de la frontière et des routes d’approvisionnement.

Pour contourner ces obstacles, le YPG/PKK aurait adopté une stratégie visant à transporter les drones en pièces détachées, avant de les assembler sur place. Néanmoins, le succès de cette tactique reste incertain face à l’intensification des opérations turques dans les zones frontalières. Ces efforts visent à perturber toute tentative de renforcement militaire des Kurdes.

Contexte et enjeux géopolitiques
Les milices kurdes, composées du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et des YPG (Unités de défense du peuple), jouent un rôle central dans la dynamique régionale. Soutenues par les États-Unis dans le cadre de la lutte contre Daech, ces organisations sont toutefois considérées comme terroristes par la Turquie. Les opérations militaires d’Ankara ciblent régulièrement leurs positions dans le nord de la Syrie, amplifiant les tensions avec l’Iran, soupçonné de fournir un appui logistique aux Kurdes.

Une instabilité persistante en Syrie
L’analyste syrien Abdul Rahman met en garde contre les conséquences possibles de cette situation. Selon lui, le rapport de Yeni Şafak pourrait refléter une réactivation des activités de Daech près de Damas, une zone que le régime de Bachar al-Assad avait reconquise en 2018. Cette éventualité, combinée à la prolifération de cellules terroristes, exacerbe les risques pour une Syrie déjà fragilisée.

Rahman alerte également sur la présence d’arsenaux cachés appartenant au régime syrien, qu’il qualifie de « bombes à retardement ». Ces stocks d’armes pourraient alimenter des groupes armés, menaçant de replonger le pays dans un cycle de violence. « Les restes des milices pro-régime exploitent ces ressources pour établir des alliances avec des acteurs extérieurs, aggravant la situation d’instabilité », souligne-t-il.

Une crise qui s’enlise
Alors que les fronts multiples de la Syrie continuent de défier les efforts de stabilisation, la perspective d’un accord militaire entre l’Iran et les Kurdes complique encore davantage l’équation. Si ces allégations se confirment, elles pourraient intensifier les frictions entre Ankara et Téhéran, tout en révélant les défis persistants pour assurer une paix durable dans la région.

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