Recrutement des Haredim dans Tsahal : un défi complexe malgré des avancées
Tsahal a annoncé récemment l’intégration de 338 conscrits Haredim dans ses nouvelles filières spéciales, conçues pour répondre aux besoins religieux et culturels de cette communauté. Cependant, ce chiffre reste marginal comparé aux 10 000 convocations envoyées depuis juillet 2024. Le taux de réponse, inférieur à 3 %, illustre les difficultés persistantes à intégrer cette population dans le service militaire obligatoire.
Des chiffres encore loin des objectifs
Parmi les nouvelles recrues, 211 ont été affectées à des unités de combat et 127 à des rôles de soutien. Ces conscrits rejoignent des formations telles que le bataillon Netzach Yehuda de la brigade Kfir, la compagnie Tomer de la brigade Givati ou encore des unités de gardes-frontières adaptées aux Haredim. Si ces efforts témoignent d’une volonté d’élargir la participation, le faible taux d’adhésion met en évidence les résistances culturelles et sociales.
Tsahal ambitionne de recruter environ 3 000 Haredim supplémentaires cette année, visant un total annuel de 4 800. Même si cet objectif était atteint, il laisserait encore des dizaines de milliers de jeunes exemptés, entre 60 000 et 80 000 selon les estimations. Le gouvernement israélien, de son côté, continue de débattre d’une loi qui pourrait maintenir le statu quo ou différer l’application de sanctions aux réfractaires pendant plusieurs années.
Pressions communautaires et soutien financier controversé
L’armée pointe la pression exercée par la communauté Haredi sur ses jeunes pour expliquer le faible taux de participation. En dépit de décisions judiciaires visant à limiter les subventions aux yeshivas pour non-respect des obligations militaires, le gouvernement a canalisé des financements alternatifs vers les communautés Haredim. Ces mesures, perçues comme un moyen de contourner les décisions de la Haute Cour, suscitent des critiques au sein de l’opinion publique.
Par ailleurs, l’armée a déclaré qu’elle n’envisageait pas de recourir à des mesures coercitives massives pour contraindre les Haredim à se conformer. Tsahal considère cette problématique comme un défi sociétal que le gouvernement doit résoudre à travers des réformes structurelles et un dialogue adapté.
Une lente évolution
Les efforts pour recruter les Haredim se traduisent néanmoins par des initiatives concrètes, comme la création de la brigade hasmonéenne ou de nouvelles unités d’entretien dans le nord du pays. L’intégration de ces jeunes dans des rôles de combat ou de soutien témoigne d’une progression, même modeste.
Pour l’instant, les chiffres restent symboliques, mais Tsahal espère que les prochains mois verront davantage de jeunes Haredim rejoindre ses rangs. Le chemin à parcourir reste long pour surmonter les tensions entre obligations militaires et exigences religieuses, mais chaque pas en avant renforce la diversité et l’unité au sein de l’armée israélienne.
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