Cyclone Chido : Les catastrophes naturelles les plus meurtrières qui ont frappé la France

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Alors que l’Asie commémore la mémoire des plus de 220.000 victimes emportées par le tsunami de 2004, Mayotte pleure ses morts. Combien sont-ils ? Pour l’heure, les autorités locales sont incapables de le dire tant l’ampleur des dégâts causés par le cyclone Chido est importante. Une chose est certaine : de nombreuses victimes sont à craindre. Balayé par des vents très violents, l’archipel compte, selon un bilan très provisoire, 22 morts et 1.300 blessés. Mais il faudra attendre encore plusieurs jours pour avoir une idée plus précise du nombre de victimes du cyclone. « Je n’ai jamais vu sur le sol national une catastrophe de cette ampleur », a fait savoir le tout nouveau Premier ministre François Bayrou.

Par le passé, la France a pourtant connu des catastrophes naturelles bien plus meurtrières. Et bien souvent, ce sont ses territoires d’outre-mer qui en ont payé le plus lourd tribut. De 1900 à 2021, 524 événements naturels dommageables ont été recensés en France, totalisant 32.418 morts. Près de 90 % des décès sont imputables aux seules éruptions volcaniques de la montagne Pelée en 1902, selon le ministère de la Transition écologique.

L’éruption de la montagne Pelée en 1902

En Martinique, l'éruption de la montagne Pelée avait fait plus de 28.000 morts en 1902.
En Martinique, l’éruption de la montagne Pelée avait fait plus de 28.000 morts en 1902. - Archives/Sipa

Elle reste de loin la catastrophe naturelle la plus meurtrière de l’histoire récente de notre pays. Le 8 mai 1902, l’éruption de la montagne Pelée en Martinique a causé la mort de 28.000 personnes sur l’île. Les écoulements qui suivent font également un millier de morts, selon les données du ministère de la Transition écologique, qui a classé l’événement au niveau 5 (le maximum) sur l’échelle de gravité. Des signes laissant penser à une éruption volcanique prochaine avaient pourtant été décelés mais les autorités locales avaient minimisé la menace, préférant que les élections se tiennent normalement le 11 mai. Elles n’auront pas lieu et Saint-Pierre, la ville principale de l’île, sera ravagée.

L’ouragan en Guadeloupe en 1928

La catastrophe a fait 1.200 morts mais bon nombre de spécialistes s’accordent à dire que bon nombre de Guadeloupéens ont succombé après la catastrophe. Le 12 septembre 1928, des vents violents mesurés à plus de 230 km/h viennent dévaster l’île des Antilles, tuant plus d’un millier de personnes. Plongée dans la faim et les épidémies, la Guadeloupe perd sans doute 2.000 de ses ressortissants suite à cet ouragan particulièrement violent.

Les inondations du Tarn à Montauban et Moissac

C’est l’inondation la plus meurtrière que la France ait connue au XXe siècle. Le 2 mars 1930, le débordement du Tarn fait des ravages à Montauban et Moissac (Tarn-et-Garonne). Au moins 200 personnes sont tuées dans ces crues spectaculaires. En vingt-quatre heures, 164 mm de pluie s’abattent sur Montauban, soit l’équivalent de quatre mois de pluie. Un record pour l’époque. Les conséquences sont désastreuses. Saturée par un hiver très arrosé et par une neige abondante, la vallée du Dourdou est noyée sous les eaux et ne peut absorber ces précipitations délirantes. Des maisons sont englouties et plus des centaines de personnes meurent noyées ou emportées.

Le cyclone à La Réunion le 26 janvier 1948

Fatiguée et sous-alimentée par des années de privation liée à la Seconde Guerre mondiale, l’île de la Réunion est frappée le 26 janvier 1948 par un cyclone d’une intensité rare. Des rafales de vent sont enregistrées à 220 km/h, avant que les instruments de mesure ne soient arrachés. Le chef du service météorologique de la Réunion qui a vécu le cyclone, estime que les vents maximums pourraient avoir dépassé les 300 km/h. Au moins 165 personnes périssent dans la catastrophe naturelle. Pour ajouter à l’horreur, des corps enterrés au cimetière de l’Est sont arrachés par la puissante houle et sont retrouvés échoués le long du front de mer de Saint-Denis. En 1932, un cyclone avait déjà fait 100 morts sur l’île.

La tempête de Noël de 1999

Des maisons entières ont été soufflées par les tempêtes Lothar et Martin en 1999. Ici à Bretteville-sur-Odon, dans le Calvados.
Des maisons entières ont été soufflées par les tempêtes Lothar et Martin en 1999. Ici à Bretteville-sur-Odon, dans le Calvados.  - M. Daniau/AFP

C’était il y a vingt-cinq ans et toutes celles et ceux qui l’ont vécue s’en souviennent encore. Alors que la France fêtait Noël, une violente tempête s’était abattue sur le pays les 26, 27 et 28 décembre 1999. Nommées Lothar et Martin, ces dépressions avaient traversé l’Europe de l’ouest accompagnées de vents très violents. Au total, on déplore la mort de 140 personnes, dont 92 en France.

Notre dossier sur le cyclone Chido à Mayotte

Déjà défigurée par l’échouage de l’Erika quelques jours plus tôt, la Bretagne pleure. La Normandie, l’Île-de-France puis la Champagne-Ardenne, la Lorraine et l’Alsace sont également soufflées par des vents violents. Le 27 décembre, la Bretagne est de nouveau frappée, par Martin cette fois, comme la côte Atlantique, en particulier la Charente-Maritime et la Charente qui trinquent sérieusement. Environ 15 milliards de dégâts matériels sont recensés selon le ministère de la Transition énergétique.

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