Bolivie : L’ex-président Evo Morales visé par un mandat d’arrêt pour une relation avec une ado de 15 ans

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En Bolivie, l’étau judiciaire se resserre sur Evo Morales. L’ancien président de 2006 à 2019, visé par un mandat d’arrêt pour avoir eu une relation avec une adolescente durant son mandat, s’est dit mardi « victime d’une guerre juridique » menée par le gouvernement de Luis Arce, son rival à gauche pour la présidentielle de 2025.

Le parquet bolivien avait annoncé lundi avoir émis contre lui un mandat d’arrêt pour « traite d’être humain à l’égard d’une mineure » avec laquelle il aurait eu une fille en 2016, et avoir demandé à son encontre une « mesure exceptionnelle de détention provisoire de six mois ».

Morales dénonce « une guerre juridique brutale »

Evo Morales, réfugié dans la région du Tropico de Cochabamba, son fief politique situé dans l’État du Chapare (centre), avec le soutien de ses partisans, « n’a pas à se rendre », a déclaré mardi l’un de ses avocats, Nelson Cox. L’ancien dirigeant n’a pas été notifié de l’accusation de traite d’être humain et ses avocats ont intenté des recours contre les « violations de la procédure », a-t-il ajouté.

Evo Morales, qui souhaite revenir au pouvoir malgré un arrêt de la Cour constitutionnelle ayant confirmé en novembre l’interdiction pour un président d’exercer plus de deux mandats, s’est dit sur X « victime d’une guerre juridique brutale menée par le gouvernement de Luis Arce qui s’est engagé à me livrer comme trophée de guerre aux Etats-Unis ». « Le gouvernement dispose d’une armée de procureurs, de juges, de policiers et de militaires, qui cherchent non seulement à m’éliminer politiquement et moralement, mais aussi physiquement », a-t-il ajouté.

La procureure en charge de l’affaire, Sandra Gutiérrez, a expliqué lundi avoir émis le 16 octobre le mandat d’arrêt, dont elle n’a pas révélé l’existence plus tôt car « l’affaire est très complexe », du fait qu’elle implique un ancien président, qui a nié les accusations à plusieurs reprises. Elle a rappelé que deux jours avant de l’émettre, les partisans de l’ancien cultivateur de coca, majoritairement des paysans indigènes, ont mis en place des barrages routiers ayant duré 23 jours pour protester contre ce qu’ils estiment être une « persécution judiciaire » contre leur leader.

Le père de l’adolescente arrêté

Selon le dossier judiciaire, Evo Morales, 65 ans, a eu en 2015 une relation avec une jeune fille de 15 ans avec laquelle il a eu une fille en 2016. La thèse du parquet est que les parents de la mineure l’ont enrôlée dans la « garde de jeunes » de Morales « dans le seul but de gravir les échelons politiques et d’obtenir des avantages […] en échange de leur fille mineure ». Le père de l’adolescente a, lui, été arrêté mi-octobre et placé en détention préventive pour une durée de quatre mois.

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Les avocats de l’ancien président affirment que l’affaire a déjà été examinée et classée en 2020. « Personne ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits », a donc estimé Marcelo Galvan, l’un de ses avocats, lors d’une conférence de presse à La Paz mardi.

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