Ahmad al-Julani et sa vision pour l’avenir de la Syrie
Dans une rare interview accordée à la chaîne Syria.tv, Ahmad « Abu Mohammad al-Julani » al-Sharaa, chef de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a évoqué les perspectives d’avenir pour la Syrie. Al-Julani a appelé à une fin définitive de toute intervention étrangère, insistant sur la nécessité de stabiliser et de reconstruire un pays ravagé par des années de conflit.
Selon lui, « les prétextes pour l’ingérence étrangère, notamment israélienne, ont disparu avec le retrait des forces iraniennes. La Syrie doit maintenant se concentrer sur sa reconstruction et éviter de s’enliser dans de nouveaux affrontements destructeurs ».
Al-Julani a appelé la communauté internationale à respecter la souveraineté syrienne et à s’engager à travers des moyens diplomatiques pour empêcher toute escalade future. Il a critiqué les politiques iraniennes qui ont transformé la Syrie en une base d’opérations menaçant la stabilité régionale. Toutefois, il a fait preuve d’une certaine modération, en déclarant qu’il ne nourrissait aucune hostilité envers le peuple iranien, mais uniquement envers les stratégies politiques qui ont nui à la Syrie.
Il a également invité la Russie à réévaluer sa relation avec la Syrie pour adopter une approche bénéfique aux deux parties, tout en tenant l’armée de l’air russe responsable des attaques contre des civils pendant la guerre.
Le dirigeant rebelle a adopté une posture pragmatique, affirmant que la Syrie devait évoluer au-delà de la mentalité révolutionnaire pour construire des institutions solides. « La révolution a triomphé, mais il est temps de passer à une phase de construction et de stabilité », a-t-il déclaré. Al-Julani a présenté des plans pour répondre aux besoins fondamentaux de la population syrienne et remédier aux conséquences des politiques d’appauvrissement mises en place par le régime Assad.
Il a vivement critiqué la gestion économique sous Assad, la qualifiant de « féodalité fiscale », et a accusé le régime d’avoir systématiquement détruit les secteurs agricoles, industriels et financiers. « Nous présentons des preuves des vols massifs perpétrés par cette dynastie », a-t-il affirmé.
Parmi les priorités de la nouvelle administration envisagée par al-Julani figure l’éradication de la production et du trafic de captagon, une drogue qui a prospéré sous le régime Assad. « Mettre un terme à cette économie de la drogue est crucial pour restaurer la dignité et l’intégrité de la Syrie », a-t-il expliqué.
Il a également réitéré son engagement envers la protection des minorités syriennes, y compris les communautés chrétiennes et druzes. En même temps, il a fait une distinction claire entre la population kurde et le PKK, qu’il a décrit comme une organisation nuisible. Al-Julani a indiqué que les Forces démocratiques syriennes (FDS) – composées principalement de Kurdes – devraient être réalignées avec l’opposition syrienne.
Enfin, il a affirmé que toutes les factions armées seraient dissoutes et que l’armement serait placé sous le contrôle exclusif d’un État syrien unifié. Cette vision marque un tournant significatif, alors qu’al-Julani tente de projeter l’image d’un homme d’État prêt à reconstruire une Syrie nouvelle, libérée des conflits intestins et des ingérences étrangères.
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La présence israëlienne dérange Al Julani, mais pas celle des Turcs. D’ailleurs, personne ne proteste contre cette occupation turque en Syrie, sauf ces pauvres Kurdes, bien seuls.