Hausse dramatique des malformations congénitales à la naissance

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Un groupe de 15 experts médicaux, dirigé par la généticienne italienne Paula Manduca, a lancé un appel urgent intitulé « Condamnation du génocide à Gaza et prise des mesures nécessaires », exigeant la fin du silence mondial concernant la guerre israélienne en cours à Gaza, qui dure depuis plus d’un an. 

L’appel alerte sur la nécessité pour les organisations médicales mondiales de condamner la privation délibérée de soins médicaux à Gaza, notant que le silence des institutions de santé concernant ces crimes les rend complices. 

Il souligne que les hôpitaux et les centres de santé de Gaza ont été délibérément pris pour cible pendant le génocide israélien en cours, confirmant le meurtre de plus d’un millier de professionnels de la santé et l’enlèvement de 300 autres, dont quatre qui ont été tués lors de leur arrestation.

LES INFECTIONS CUTANÉES ET LES PNEUMONIE EN HAUSSE DRAMATIQUE

Le médecin palestinien Sharif Matar, consultant en pédiatrie à l’hôpital Shuhada Al-Aqsa, a signalé pour sa part, une augmentation drastique des infections cutanées bactériennes en raison de la surpopulation et des mauvaises conditions d’hygiène à Gaza.

Il a également confirmé que les cas de pneumonie ont considérablement augmenté, dépassant ce qui avait été enregistré en 10 ans en seulement un an de guerre.

Les attaques israéliennes se traduisent aussi par une forte augmentation des malformations congénitales

Les treize mois d’offensive israélienne brutale contre Gaza ont entraîné une flambée des naissances prématurées et des malformations congénitales.

Samar Hamdan, qui, en avril, s’était enfuie de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, pour se réfugier à Deir al-Balah alors qu’elle était enceinte de quatre mois, a subi un choc profond quand sa fille Noor est née prématurément avec une malformation congénitale.

« Les médecins m’ont dit que ma fille avait de bonnes chances de survie, mais qu’elle passerait sa vie sans mains et sans pieds », a expliqué Samar Hamdan à The Electronic Intifada.

La cause probable malformations congénitales de sa fille ce sont les armes utilisées lors des bombardements israéliens, et plus spécifiquement le phosphore blanc.

Et le génocide en cours qui a délibérément ciblé le secteur de la santé de Gaza, l’a empêchée de bénéficier des contrôles habituels auxquels peuvent normalement s’attendre les femmes enceintes.« Je n’ai pas pu subir d’échographies qui auraient permis de détecter ces malformations avant la naissance ».

 » Plus de 170 cas de malformations congénitales chez les nouveau-nés ont été répertoriés au cours du dernier tiers de l’actuelle guerre d’Israël contre Gaza dans le seul hôpital Nasser, et c’est une statistique particulièrement embarrassante », a indiqué Le Dr Hatem Edhair, chef de l’unité néonatale du Complexe médical Nasser à Khan Younis, à The Electronic Intifada.

Aucune issue

À l’hôpital al-Awda de Nuseirat, dans le nord de Gaza, une équipe médicale s’est battue durant de longs mois pour sauver la vie d’Ahmad al-Masri, un bébé venu au monde avec une malformation congénitale appelée hydrocéphalie (une accumulation de liquide dans le cerveau).

Sa mère, Safaa, Safaa espère désormais obtenir l’autorisation d’emmener son fils en Égypte. Mais il est l’un des quelque 14 000 patients – estime-t-on – ayant besoin d’un traitement à l’extérieur de Gaza, qui est hermétiquement fermé depuis qu’Israël s’est emparé de Rafah au début du mois de mai et a mis à l’arrêt tout mouvement de personnes depuis Gaza.

La Dre Wissal Abu Laban, une consultante en pédiatrie à l’hôpital al-Awda, a déclaré que le nombre en hausse de fausses couches et de malformations congénitales depuis le début du génocide est aussi lié a « l’inhalation de gaz toxiques provenant des bombes israéliennes »

Un secteur de la santé complètement dévasté

Selon The Lancet, un journal médical britannique, Gaza souffre d’une augmentation « stupéfiante » du nombre de naissances prématurées, « souvent déclenchées par le stress chronique du déplacement, de la malnutrition et du traumatisme provoqué par les frappes aériennes »

« L’effondrement quasi total des infrastructures de soins de santé, associé au manque d’accès à des services médicaux essentiels, s’est traduit par une augmentation tragique des décès maternels et néonatals évitables », estiment les auteurs.

Le Dr Husam Abu Safiyah, directeur de l’hôpital Kamal Adwan de Beit Lahiya, a déclaré qu’au cours des six derniers mois de la première année de la guerre à Gaza, son hôpital avait admis 30 cas de nouveau-nés présentant diverses malformations congénitales, variant : poumons et crâne sous-développés, hydrocéphalie et malformations du système digestif

Il attribue ces malformations au recours par Israël à des armes interdites lors de ses attaques, ainsi qu’au manque de soins de santé adéquats pour les femmes enceintes à la suite du long siège imposé au nord de Gaza, qui a été coupé complètement du reste du territoire depuis le début du mois d’octobre 2023.

Sanaa Sidam, dont la maison à Jabaliya a été détruite lors d’un bombardement israélien, a été choquée quand son fils Karim est né le 13 juillet, avec un poids de 2 300 grammes et des malformations cardiaques et pulmonaires congénitales. Le bébé reçoit des soins médicaux à l’hôpital Kamal Adwan, mais son état est critique, ont déclaré les médecins à Sanaa.

« Pendant ma grossesse, j’ai été déplacée au moins sept fois. Chaque fois, il nous a fallu évacuer en toute hâte sous les bombardements israéliens continuels », a témoigné Sanaa Sidam.

« Il y a une peur répandue de fausse couche à domicile, parmi les femmes enceintes, en raison des bombardements intenses et du fait qu’elles sont dans l’impossibilité de rallier des centres médicaux. »

Reportage de Taghreed Ali journaliste à Gaza, publié par Electronic Intifada

CAPJPO-Europalestine

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