Les républicains réalisent leur meilleure performance auprès des électeurs juifs depuis 2012
Un récent sondage révèle une évolution notable dans les préférences électorales des citoyens juifs américains lors de l’élection présidentielle de 2024. Bien que la majorité de cette communauté ait continué à soutenir la candidate démocrate, la vice-présidente Kamala Harris, les républicains, avec Donald Trump à leur tête, ont enregistré une progression significative, marquant leur meilleur résultat dans cet électorat depuis 2012.
Selon une enquête menée par le Jewish Electorate Institute (JEI) auprès de 1 000 électeurs juifs entre le 30 octobre et le 8 novembre, Kamala Harris a remporté 71 % des voix juives, contre 26 % pour Donald Trump. Bien que cette marge reste large, elle reflète une érosion du soutien démocrate, qui n’avait pas été aussi faible depuis plus d’une décennie.
Les électeurs juifs orthodoxes se sont démarqués en soutenant massivement Trump, avec 74 % des voix. Ce groupe constitue désormais le noyau le plus fidèle des républicains parmi la communauté juive. À l’inverse, les électeurs réformistes, conservateurs et non affiliés ont majoritairement voté pour Harris, à des taux respectifs de 84 %, 75 % et 70 %.
Parmi les principales raisons de ce changement, le soutien perçu de Donald Trump à Israël a joué un rôle crucial. Près de la moitié des électeurs interrogés (48 %) ont déclaré que Trump soutiendrait davantage l’État hébreu que le président sortant Joe Biden. Cette perception a particulièrement résonné auprès des électeurs attachés à la politique étrangère américaine au Moyen-Orient.
Si les données nationales montrent une nette avance pour Harris, certains sondages régionaux indiquent une course plus serrée dans des États clés. En Pennsylvanie, par exemple, Harris n’a devancé Trump que de sept points parmi les électeurs juifs, et de huit points dans l’État de New York, des bastions traditionnellement démocrates.
Les résultats de ce sondage reflètent des tensions croissantes au sein de la communauté juive américaine. Des organisations comme **J Street**, un groupe progressiste pro-Israël, ont insisté sur le fait que les électeurs juifs rejettent toujours massivement le programme de Trump. À l’inverse, la **Teach Coalition**, affiliée à l’Union orthodoxe, estime que les Juifs américains ne votent pas de manière monolithique et que leur soutien est de plus en plus en jeu.
Une analyse du Pew Research Center ajoute une couche de complexité à ces tendances. Les partisans de Trump se montrent nettement plus enclins à soutenir une intégration de la religion dans les politiques publiques (55 %) que les électeurs de Harris (87 % s’y opposent). De plus, Trump a été perçu comme ayant une position plus claire sur la guerre entre Israël et le Hamas, un sujet central de la campagne.
Si le Parti républicain a encore du chemin à parcourir pour séduire la majorité des électeurs juifs américains, cette élection marque un tournant. L’érosion du soutien démocrate, bien que modeste, pourrait signaler un réalignement progressif de cette communauté, en particulier parmi les groupes plus conservateurs et orthodoxes.
Les prochaines élections détermineront si ces gains républicains s’inscrivent dans une tendance durable ou s’ils ne sont qu’un phénomène ponctuel. Quoi qu’il en soit, les électeurs juifs demeurent une composante essentielle et influente du paysage politique américain.
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