L’Iran minimise l’enjeu des élections américaines et affiche sa détermination face aux tensions régionales
Alors que le monde scrute le résultat des élections présidentielles américaines, l’Iran se montre indifférent et prêt à toute éventualité militaire. La porte-parole du gouvernement iranien, Fatemeh Mohajerani, a affirmé mercredi que l’issue des élections américaines n’aurait pas d’impact majeur sur le quotidien des Iraniens, même si la politique de « pression maximale » de Trump venait à être restaurée. Selon Mohajerani, Téhéran a déjà anticipé de possibles défis, garantissant que la situation économique et les moyens de subsistance de la population resteront stables malgré les fluctuations politiques à Washington.
Des analystes occidentaux et arabes ont prévenu que, si Trump revenait au pouvoir, il pourrait redoubler de fermeté face à l’Iran, en imposant des sanctions supplémentaires sur l’industrie pétrolière et en renforçant le soutien militaire américain à Israël. Certains craignent même des frappes ciblées sur les installations nucléaires iraniennes et des opérations de renseignement plus agressives, visant à affaiblir les capacités militaires de Téhéran.
En réponse aux tensions croissantes, les Gardiens de la révolution iranienne se disent prêts à défendre leurs positions. Le chef adjoint des Gardiens, Ali Fadavi, a déclaré que l’Iran et ses alliés dans la région disposaient des ressources nécessaires pour contrer une éventuelle confrontation. Cette prise de position intervient après des frappes israéliennes sur le territoire iranien, le 25 octobre dernier, qui ont causé la mort de quatre soldats iraniens. Fadavi n’a pas exclu une riposte préventive de la part de Téhéran, affirmant que l’Iran est préparé à des attaques conjointes des États-Unis et d’Israël visant à limiter ses actions dans la région.
Sous la présidence de Trump, les États-Unis avaient réimposé des sanctions économiques strictes contre l’Iran en 2018, après leur retrait de l’accord nucléaire de 2015. Cette décision avait eu un effet dévastateur sur l’économie iranienne, réduisant drastiquement les revenus liés aux exportations de pétrole. Pour compenser cette baisse de revenus, l’Iran avait dû prendre des mesures drastiques, augmentant les impôts et accumulant un déficit budgétaire important. Le taux d’inflation du pays s’est stabilisé autour de 40 %, affectant directement le pouvoir d’achat des Iraniens. La monnaie iranienne a également connu une dévaluation historique, le rial atteignant un taux de change record de 700 000 rials pour un dollar américain.
Ainsi, malgré l’incertitude qui règne à Washington, l’Iran persiste dans sa stratégie d’autonomie et de résistance. Le message de Téhéran semble clair : quels que soient les résultats des élections américaines, la République islamique est prête à affronter toute pression et à répondre aux menaces qui pèsent sur sa souveraineté.
Les pays du Moyen-Orient sont habitués aux déclarations enflammées qui rythment les tensions régionales. Cependant, l’impact de l’élection de Donald Trump sur l’Iran se fait déjà ressentir. Bien que son arrivée officielle à la Maison-Blanche soit encore dans deux mois, son influence sur les décisions militaires américaines pourrait dès à présent pousser les États-Unis vers une position plus ferme face à l’Iran. Toute attaque contre Israël pourrait entraîner des représailles plus sévères de la part de Washington, renforçant ainsi la pression sur Téhéran. Les menaces de riposte annoncées par le régime iranien deviendront alors le premier véritable test de sa détermination face aux intentions de ce nouveau président américain.
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