Le salon Euronaval a ouvert ses portes lundi. Les visiteurs qui ont déambulé dans les allées ont pu découvrir le « succès » des entreprises d’armement israéliennes finalement présentes. Israel Shipyards, principal constructeur naval militaire du pays, s’est battu au tribunal de commerce de Paris pour décrocher l’autorisation de présenter… quatre maquettes de navires miniatures. Rafael, n°3 de l’industrie d’armement israélienne, a dévoilé un stand dont la surface importante n’était habitée que par quelques tabourets de bar vides et deux écrans plats diffusant des images publicitaires en boucle. Les n°1 et 2 du secteur, Elbit et IAI, n’ont quant à eux jamais réintégré la liste des exposants. Le stand du petit nouveau Orca AI se résume à un panneau d’affichage dans la section « Seanovation » partagée entre différentes startups. On est bien loin de la glorieuse victoire annoncée par IsraelValley.com, site officiel de la Chambre du Commerce France-Israël et héraut du business israélien en France.
Cette poignée de stands vides, ainsi que ceux des vendeurs d’armes français, américains, allemands et britanniques complices d’Israël, sont pourtant gardés comme une citadelle assiégée. L’arsenal défensif s’est mis en place dès le 31 octobre : la préfecture de police de Seine-Saint-Denis a publié deux arrêtés, l’un interdisant toute « présence et circulation de personnes participant à des manifestations non déclarées » dans un large périmètre autour du Parc des expositions de Villepinte, l’autre permettant à des drones policiers de surveiller la zone.
Ce dimanche, des personnes ayant réussi à obtenir un badge d’accès en règle en tant qu’étudiant.e.s ont reçu un mail leur annonçant que celui-ci avait été invalidé car les organisateurs avaient« constaté un usage innaproprié des demandes de badge étudiant ». Les étudiants qui souhaitent visiter le salon doivent désormais écrire un mail expliquant les raisons de leur visite pour espérer voir leur badge réactivé. Quelques jours plus tôt, d’autres personnes avaient pu constater que le code promotionnel « FRANCETRAVAIL » qui permettait également à tout un chacun d’obtenir un badge gratuit avait été désactivé.
Dimanche toujours, un nouveau message hâtif apparaissait sur le site internet d’Euronaval, précisant que « les photographies et les films sont strictement soumis à l’autorisation préalable des exposants » et que « le non-respect de ce point du règlement entrainera le retrait du badge et l’exclusionde la personne concernée » (nous reproduisons fidèlement les fautes de frappe). Ça sent la panique à bord du navire.
Le « premier salon mondial du naval de défense » ne souhaite pas que la moquette de ses allées soit foulée par un public curieux qui pourrait avoir des questions à poser aux marchands d’armes dont les produits sont utilisés pour perpétrer des génocides et crimes de guerres à des milliers de kilomètres du parc des expositions de Villepinte. Les vendeurs de morts ne souhaitent pas être filmés ou pris en photos de façon intempestive alors qu’ils partagent coupes de champagnes, petits fours et contrats lucratifs. Nous le savons, le commerce d’armement à tout à gagner à rester discret pour ne jamais être questionné.
Quelques photos des premiers jours du salon nous sont malgré tout déjà parvenues. Nous réitérons notre appel à vous rendre à Euronaval et à nous transmettre des images de votre visite, en particulier pour les étudiants qui parviendraient à obtenir la réactivation de leur badge grâce à une lettre de motivation convaincante. Jeudi 7 novembre, jour où l’accès est gratuit pour ces derniers, l’entreprise israélienne DSIT Solutions propose une présentation de ses activités à 9h30. Il serait dommage de la rater.
(Communiqué de Stop Arming Israel France lundi 4 novembre)
CAPJPO-EuroPalestine
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