Trump va gagner et Biden va attaquer Israël
Par David Weinberg
Israël doit être prêt à affronter la période intérimaire de novembre à janvier entre les présidents américains, suite à ce qui sera, je l’espère, une victoire décisive de Donald Trump aux élections américaines de la semaine prochaine.
Par le passé, de telles périodes de transition se sont révélées périlleuses pour la politique américaine et les relations israélo-américaines. L’exemple classique en est la décision du président Barack Obama en décembre 2016 (alors qu’il s’apprêtait à quitter la Maison Blanche après huit ans de harcèlement envers le Premier ministre Netanyahou) de fustiger une dernière fois Israël en autorisant l’adoption de la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU).
Cette résolution (que la Maison Blanche d’Obama a contribué de manière détournée à élaborer et sur laquelle les États-Unis se sont ensuite abstenus, permettant son adoption) déclare que les colonies constituent une violation flagrante du droit international.
Ce que l’on sait moins, c’est qu’Obama avait prévu à l’époque une deuxième résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, encore plus grave, qui a été avortée uniquement parce que le président russe Poutine a opposé son veto à cette initiative. Selon certaines informations, Netanyahou aurait personnellement fait appel à Poutine à ce sujet, et l’équipe du président élu Trump aurait également joué un rôle dans cette affaire.
Comme l’ont révélé des années plus tard, en 2020, Israel Hayom et des journalistes et rédacteurs de ce journal (en particulier Lahav Harkov et David Ze’ev Jablinowitz), cette deuxième résolution aurait imposé des « paramètres » internationaux et imposé un calendrier « irréversible » pour un accord sur le statut final israélo-palestinien, signifiant l’établissement d’un État palestinien à part entière.
Bien que la résolution naissante n’ait pas été déposée sur la table du Conseil de sécurité de l’ONU, le secrétaire d’État sortant John Kerry a prononcé une longue et violente tirade contre Netanyahou, énonçant les paramètres « incontournables » d’une solution à deux États et exigeant que le monde continue de faire pression sur Israël jusqu’à ce qu’il cède.
Une résolution similaire du Conseil de sécurité de l’ONU imposant à Israël des paramètres « irréversibles » pour la création d’un État palestinien – avec, disons, un délai de deux ans – pourrait être exactement ce que l’administration Biden-Harris prévoit pour les trois prochains mois.
Ceci, malgré le caractère annihilationniste (envers Israël) clairement exposé du mouvement national palestinien ; malgré l’invasion d’Israël par le Hamas le 7 octobre et le soutien du Fatah (Autorité palestinienne/AP) à cette attaque ; malgré le programme de « payer pour tuer » de Mahmoud Abbas ; malgré la quasi-prise de contrôle par les milices du Hamas d’une grande partie de la Samarie, etc.
Parmi les mesures punitives supplémentaires contre Israël que l’administration sortante Biden est susceptible de prendre figurent la reconnaissance de la future souveraineté palestinienne à Jérusalem-Est – pour compenser, ou « expier » le déplacement de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem par l’administration Trump.
J’attends également une déclaration selon laquelle l’Autorité palestinienne est le souverain légitime de Gaza, et une renonciation à la « Déclaration Pompeo » de 2019 qui a reconnu les colonies israéliennes en Judée-Samarie comme « pas en soi incompatibles avec le droit international ».
En fait, Washington envisage d’imposer des sanctions supplémentaires contre des organisations de la société civile israélienne de droite et favorables aux colonies, comme Amana ou Regavim (comme l’ont déjà fait le Canada, l’Australie et d’autres pays). Et Biden pourrait aussi être assez culotté , prétentieux et effronté pour frapper des personnalités publiques israéliennes élues, comme les ministres Itamar Ben-Gvir et Betzalel Smotrich, avec des sanctions personnelles.
L’administration Biden-Harris pourrait également laisser entendre au procureur de la Cour pénale internationale (CPI) qu’elle accueillerait désormais favorablement les inculpations de crimes de guerre contre les dirigeants israéliens.
Le pire, c’est la menace d’un embargo sur toute nouvelle livraison d’armes américaines à Israël. C’est imminent. Le 13 octobre, le secrétaire d’État Anthony Blinken et le secrétaire à la Défense Lloyd Austin ont donné à Israël un avertissement de 30 jours pour laisser entrer davantage d’aide humanitaire à Gaza, sous peine de « conséquences » non précisées.
Leur lettre d’avertissement officielle fait référence au NSM-20, un mémorandum du Conseil de sécurité nationale des États-Unis qui autorise les « prochaines étapes appropriées » si un pays recevant l’aide militaire américaine est réputé ne pas respecter les assurances préalables permettant la livraison de l’aide humanitaire.
« De telles mesures correctives pourraient inclure des actions allant du renouvellement des assurances à la suspension de tout transfert supplémentaire d’articles de défense ou, le cas échéant, de services de défense », indique le mémorandum.
D’autres lois pourraient être invoquées contre Israël, notamment l’article 620I de la loi sur l’assistance étrangère et la loi Leahy, qui empêchent le gouvernement américain de fournir une assistance militaire ou de vendre des armes à des pays qui restreignent l’aide humanitaire ou violent les droits de l’homme.
À l’approche de l’élection présidentielle de la semaine prochaine, l’administration Biden-Harris s’est abstenue de telles mesures et a seulement ralenti la livraison de certaines pièces détachées militaires essentielles et de certains types de munitions sophistiquées.
Mais on sent que dans ses derniers jours, l’administration Biden-Harris est impatiente de mettre en pratique ses impulsions les plus « progressistes » : écraser l’insolent Israël et réorienter la politique américaine au Moyen-Orient vers une politique qui ne concerne pas Israël. Cela pourrait inclure une proposition de dernière minute, irréfléchie, de concession à l’Iran en échange d’un nouvel accord nucléaire mou et dangereux.
Après le 5 novembre, attention !
Nombre de ces mesures hostiles peuvent être annulées par décret présidentiel ou corrigées par des secrétaires d’État et de la Défense avisés dans une prochaine administration américaine plus amicale et plus sensée sur le plan stratégique.
Mais réparer les dommages à long terme causés par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU avec des paramètres impératifs et des délais intimidants sera beaucoup plus difficile. Et le précédent même d’une interruption ouvertement déclarée de l’approvisionnement en armes d’Israël par les États-Unis serait terriblement dommageable, même s’il est ensuite annulé et généreusement compensé par des transferts d’armes massivement augmentés.
Trump pourrait être en mesure de contrecarrer certains des pires instincts et plans de l’équipe Biden-Harris blessée en faisant clairement savoir dès le 6 novembre qu’il ne tolérera pas de telles manigances. Il peut et doit déclarer que lorsqu’il prendra ses fonctions le 20 janvier, il agira rapidement pour annuler tout changement radical de la politique américaine à l’égard d’Israël (ou de l’Iran) et qu’il rétablira la coordination la plus étroite entre les États-Unis et Israël.
Certaines des décisions les plus odieuses de Biden et Harris pourraient nécessiter une action corrective du Congrès. Les dirigeants républicains du Congrès devront se montrer rapides et résolus pour contrecarrer les mesures démocrates extrêmes contre Israël. Ils peuvent rapidement contrecarrer les mesures de la CPI contre Israël par des représailles américaines sévères contre les responsables de la Cour.
Et voici quelque chose de plus qui serait ÉNORME ! Le futur président Trump pourrait utilement aider à mettre un terme aux guerres actuelles d’Israël avec les victoires écrasantes qu’elles doivent être (!), en disant clairement ceci : Israël doit écraser massivement ses ennemis.
Ce serait un changement radical par rapport aux plaintes constantes, délétères, équivoques, faibles et mielleuses de l’administration Biden-Harris selon lesquelles la/les guerre(s) « doivent cesser », « doivent cesser maintenant » et « doivent cesser immédiatement » et que nous « avons besoin d’un cessez-le-feu immédiatement ». Oh, et que si Israël « a le droit » de se défendre, il « doit respecter » le droit international (qui ne s’applique apparemment qu’à Israël et de manière déformée) tout en combattant ses ennemis.
C’est d’autant plus important qu’Israël va, je l’espère, s’employer dans les prochains mois à dégrader plus résolument que jamais les dispositifs militaires hégémoniques de l’Iran. Trump ne veut pas plus que Biden que l’Amérique soit entraînée dans une guerre à grande échelle au Moyen-Orient, mais on peut s’attendre à ce que Trump fournisse à Israël les défenses diplomatiques et matérielles dont il aura besoin.
{Reposté depuis le site de l’auteur }
JForum.fr avec www.jewishpress.com
Le président élu Biden avec ses prédécesseurs immédiats
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